Les dipcadis sont des sortes de petites jacinthes (famille des hyacinthacées) dont on connaît une seule espèce en France, Dipcadi serotinum, le dipcadi tardif. La plante n'a en soi rien de tardif (floraison d'avril-mai à juillet, encore qu'on puisse la rencontrer parfois jusqu'en octobre), mais Linné, qui lui a donné ce qualificatif, l'avait classée dans le genre Hyacinthus, et c'est vrai que pour une jacinthe sa floraison serait tardive. Le genre, dont il existe diverses autres espèces, surtout en Afrique, est composé de plantes herbacées vivaces par leur bulbe, à feuilles toutes basales, à fleurs disposées en grappe lâche et simple. Les pétales et les sépales (facilement distincts les uns des autres contrairement à certains genres voisins) sont soudés ensemble à la base. Les trois sépales sont recourbés en dehors, les trois pétales sont dressés. Il y a six étamines très courtes, entourant un ovaire à trois loges surmonté d'un style court à trois stigmates. À noter que des travaux récents (2004) proposent de supprimer le genre Dipcadi et de l'inclure dans Ornithogalum, ce qui le ramènerait sans doute dans la famille des liliacées. L'espèce Dipcadi serotinum est assez commune dans les Pyrénées-Orientales, un peu plus rare en Languedoc. Elle pousse soit dans les endroits rocailleux (préférence pour le calcaire), soit sur les sables du littoral. On la rencontre parfois aussi dans les Pyrénées centrales, où sa floraison est plus tardive. La tige, mince, est glauque, tout comme les feuilles. Ces dernières sont étroites, en gouttière, avec parfois une strie centrale blanchâtre. Les fleurs forment une grappe unilatérale, elles sont en forme de clochette. Les sépales, brunâtres, sont étalés dans leur partie supérieure. Les pétales (brunâtres ou verdâtres au revers et plutôt blancs à l'avers) sont au contraire rapprochés au sommet. Les anthères sont plus longues que les filets des étamines. Le fruit est une capsule à trois loges, assez grosse, s'ouvrant par trois valves et contenant de nombreuses graines aplaties. |