ou la vie d'un instituteur catalan au XIXe siècle |
L'âge aidant, notre
homme s'est assagi, et nous ne trouvons plus dans son
dossier aucune mention d'une quelconque affaire. Aucun
rapport d'inspection non plus. Moreu n'intéresse sans
doute plus l'académie, qui attend patiemment de le
voir prendre sa retraite. Les dernières années
de son enseignement sont pourtant encore des années
d'errance de village en village. Le premier avril 1873, il
est nommé à Caudiers de-Conflent, puis en
octobre, il va à Sauto : deux postes qu'il n'a sans
doute guère appréciés en raison du
climat rigoureux de la montagne. En octobre 1875, il revient
près de Trevillach, puisqu'il est nommé
à Trillà. Il y reste trois ans, et le 21 juin
1878 on le retrouve à
Pézillà-de-Conflent, près de
Sournià : il approche des 70 ans; I'heure de la
retraite est proche. Moreu retourne à Ille, et c'est
là que mourra cet instituteur singulier par son
caractère et son comportement, mais dont la
carrière et les conditions matérielles sont
assez représentatives de la misère, de
l'insécurité, qui étaient alors celles
des maîtres. Heureusement, les lois Ferry allaient
quelque peu revaloriser le statut d'instituteur. Jean
Tosti
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