ou la vie d'un instituteur catalan au XIXe siècle |
La loi Guizot sur
l'instruction primaire (juin 1833) doit être
considérée comme essentielle pour le
développement des écoles dans nos villages au
XlXe siècle. Elle précise en effet que ''Toute
commune est tenue, soit par elle-même, soit en se
réunissant à une ou plusieurs communes
voisines, d'entretenir au moins une école pri maire
élémentaire" (art.9). L'enseignement primaire
élémentaire comporte les
éléments suivants : instruction morale et
religieuse, lecture, écriture, éléments
de la langue francaise et du calcul, système
légal des poids et mesures. L'instituteur communal
devra disposer ''d'un local convenablement disposé,
tant pour lui servir d'habitation que recevoir les
élèves; d'un traite ment fixe qui ne pourra
être moindre de deux cents francs" (art. 12). Il
percevra en outre une rétribution mensuelle
versée par les familles, Ies enfants les plus pauvres
seront néanmoins admis gratuitement. Les historiens estiment
généralement que cette loi était en
partie destinée à contrebalancer le trop grand
pouvoir des prêtres sur les familles et les enfants
des petites communes. Inversement, la loi Falloux (1850),
rédigée après les soulèvements
populaires de 1848, entend rétablir et accentuer
I'autorité du clergé sur l'enseignement
primaire. Elle favorise la création d'écoles
libres, et soumet les instituteurs publics à la
surveillance directe des curés. En outre,
l'éducation religieuse se voit attribuer un
rôle primordial. Voici un extrait du Règlement
pour les Ecoles Publiques des
Pyrénées-Orientales (octobre 1857):
art.20. Un Christ sera
placé dans la classe, en vue les
élèves. art.21. Les classes seront
toujours précédées et suivies d'une
prière... art. 22. L'instituteur
conduira les enfant aux offices, les dimanches et
fêtes conservées, à la place qui leur
aura été désignée par le
curé, et les surveillera art. 26. L'enseignement
religieux comprend la lettre du catéchisme et les
éléments d'histoire sainte. On y joindra
chaque jour une partie de l'évangile du dimanche, qui
sera récité en entier le samedi. Il yaura une
leçon de catéchisme chaque jour, même
pour les élèves qui ont fait leur
première communion. Les leçons d'instruction
religieuse seront réglées sur les indications
du curé de la paroisse. (A.D.P.O, 1T.241,
cité par E. Frénay, ''L'école primaire
dans les P.O'',1983) A la lecture de ces
quelques articles, on comprend mieux les difficultés
rencontrés par Joseph Moreu au cours de sa longue
carrière. A ce propos, précisons que les
maîtres pouvaient enseigner jusqu'à l'âge
de 70 ans, ce qui explique pourquoi Moreu a pris sa retraite
précisément en 1779. Quant aux vacances, il
n'y en avait pas. Cependant, par la suite, la période
des vendanges a servi de point de repère pour fixer
des vacances scolaires allant du 15 août au premier
octobre.
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