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L'étang
du Carlit
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Superficie
et situation géographique
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Le territoire de la commune
est immense : 8787 hectares (dont 343 pour l'ancienne
commune de Villeneuve-des-Escaldes, rattachée
à Angoustrine en 1973). Elle monte au nord jusqu'au
département de l'Ariège, et descend au sud
jusqu'à Ur et à l'enclave espagnole de
Llívia. Autres communes limitrophes : Porté,
Dorres, Targasonne, Odeillo, Bolquère, La Llagonne,
Les Angles et Formiguères ! Le tracé de la
commune a en gros épousé le trajet de la
rivière d'Angoustrine et de ses affluents.
C'est sur cette commune que
se trouvent, n'en déplaise au Canigou, les plus hauts
sommets du département, notamment son point cuminant
le pic Carlit (2921 m.). C'est également là
que se trouvent les étangs des Bouillouses et le
mythique étang du Lanous. C'est là que la Tet
prend sa source. C'est là enfin que se trouve le
célèbre chaos de Targasonne, qui sert de
limite entre Angoustrine et Targasonne.
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Première
mention historique et origine du nom
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1. Angoustrine : la
première mention connue remonte à l'an 839,
lors de la consécration de la cathédrale
d'Urgell (c'est également la première mention
de l'église St André). Quant au nom de la
commune, c'est celui de la rivière qui le traverse,
formé sur le latin angustus (= étroit), qui
est fréquemment utilisé pour désigner
un passage resserré, un
défilé.
2. Villeneuve-des-Escaldes :
première mention en 925, dans le testament de
Miró II, comte de Cerdagne, qui donne à sa
fille son alleu de Villanova. Le nom Villeneuve (en catalan
Vilanova) désigne une ville nouvelle, ou
plutôt, dans le cas précis, un nouveau noyau
d'habitation. Quant aux Escaldes (qui pourraient avoir
été mentionnées dès le Ve
siècle), ce sont bien sûr les Aigues caldes,
autrement dit les eaux chaudes, sur lesquelles nous
reviendrons plus loin.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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608
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600
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556
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529
(403+126)
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706
(506+200)
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Les chifrres de 1836 et 1901 sont une totalisation des deux
communes
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Bref
aperçu historique
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1. Angoustrine : on ne sait
pas grand-chose sur l'histoire médiévale du
village, et il faut attendre 1632 pour savoir que la
seigneurie du village dépendait directement du roi.
Après 1659, elle passa d'un roi à l'autre, et
fut vendue quelques années avant la Révolution
au conseiller Després. L'évolution
démographique est caractéristique des
régions montagneuses du département : maximum
atteint en 1836, puis déclin continu jusqu'en 1968
(218 habitants). Les trente dernières années
sont marquées par une légère
remontée, mais la population active reste
faible.
2. Villeneuve :
l'évolution de la seigneurie est assez
compliquée, nous n'entrerons pas dans les
détails. Entre le XIIe et le XIIIe siècles,
elle fut à plusieurs reprises divisée, puis
remembrée, avant de tomber en 1298 dans l'escarcelle
de Pere de Fenollet, également seigneur d'Ille. Mais
le roi y possédait également des droits, ainsi
que la communauté de Puigcerdà, qui
était notamment propriétaire des thermes.
Après l'annexion à la France, il semble que
tous les droits seigneuriaux soient passés aux mains
du roi. L'établissement thermal fut
inféodé en 1772 à Joseph
Carrère, qui , par ses écrits et ses
réalisations, est à l'origine de l'essor des
eaux thermales du département. L'établissement
actuel fut construit à partir de 1821.
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L'église
paroissiale
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1. Angoustrine :
bâtiment néo-gothique sans grand
intérêt bâti en 1889. L'église est
dédiée à saint André.
2. Villeneuve-des-Escaldes :
Dédiée à saint Iscle ( = saint
Assiscle) et sainte Victoire, c'est un édifice roman
ayant subi de nombreuses modifications. En particulier,
l'abside d'origine a été remplacée par
une sorte de verrue carrée sans grand charme. La
façade occidentale, avec son campanile à deux
cloches, est beaucoup plus harmonieuse.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Si la nouvelle église
d'Angoustrine n'offre aucun intérêt
touristique, ce n'est pas le cas de l'ancienne, bâtie
sur un éperon rocheux dominant le village, avec sa
belle abside semi-circulaire à arcatures aveugles, et
surtout son portail méridional ornementé
d'archivoltes et de colonnes avec chapiteaux
historiés. L'église a été
hélas pillée d'une partie de son mobilier
exceptionnel. Mais, est-ce une compensation divine, on a
découvert dans l'abside des peintures romanes
datables du XIIIe siècle, avec une très
intéressante représentation de la Cène.
Parmi le mobilier ayant échappé aux pilleurs,
et souvent en provenance de l'ancienne église de St
Martin d'Envalls, on notera un devant d'autel
représentant le Christ dans une mandorle, mais aussi
le partage du manteau de saint Martin. Un retable de la
Vierge (XIIIe siècle), est intéressant par son
architecture et les deux panneaux latéraux. Le
cimetière abrite un autel romain dédié
à Jupiter.
Quelques kilomètres
plus loin, en remontant la rivière d'Angostrina, on
arrive à l'église de St Martin d'Envalls,
petit édifice roman à une nef, avec abside
semi-circulaire décorée d'arcs aveugles et de
lésènes. Envalls était un petit village
dépendant du prieuré
d'Espirà-de-l'Agly.
Evidemment, les superbes
promenades vers les sites naturels ne manquent pas. Il faut
bien sûr aller aux Bouillouses, et de là gagner
le Pic Carlit, dont la première ascension fut
réalisée en 1865 par Henry Russell. Les
amateurs de très longues randonnées ne
manqueront pas d'aller jusqu'à l'étang du
Lanous, le plus grand de la chaîne
pyrénéenne.
Ce qui a depuis toujours
fait la réputation de Villeneuve-des-Escaldes, ce
sont ses eaux sulfureuses dont la température varie,
selon les sources, de 18 à 42°, et qui
étaient déjà connues des Romains. A
noter , au centre de rééducation
fonctionnelle, une chapelle dédiée à
N.D des Grâces, de construction moderne.
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Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Noms
cités en 1497
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Angoustrine : Carrera,
Palau, Cot, Matheu, Saboya, Batlle, Coll, Margall, Colomer,
Soler.
Villeneuve-des-Escaldes :
Soler, Palou, Bosom, Fabre, Aymar, Goza, Maury, Taberna,
Bonfill, Martimort, Merlat, Puitg.
Angoustrine : Johan Aubert,
Ramon Carrera, Martí Corts, Johan Fuster, Guillem
Arnau, Johan Bang, Pere Colomer, Pere Johan Oliba, Pere
Cicardos, Anthoni Pasqual, Gabriel Vadès.
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Autres
lien sur le site
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Angoustrine :
L'entrée
du village, 1905
(carte postale ancienne)
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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Les
Goigs
Les goigs sont des chants de
joie (latin gaudium), que l'on composait en l'honneur de la
Vierge ou d'un saint. Grâce à ces
poèmes, nous pouvons savoir à quel miracle
local la Vierge a été associée, ou
encore découvrir la vie d'un saint, telle qu'on la
voyait au XVIIe siècle (époque où
furent sans doute composés la plupart des goigs).
Chaque chapelle ou ermitage avait ses goigs, ainsi que la
plupart des églises. Voici le texte des goigs que
l'on chantait à Villeneuve-des-Escaldes, en l'honneur
des saints Assiscle et Victoire (texte communiqué par
Jean-Louis Blanchon). Ce texte est en catalan. Si vous le
souhaitez et si j'ai le temps, j'essaierai d'en donner la
version française.
GOIGS EN ALABANCA DE
SANT ASSISCLE I DE SANTA VICTORIA
Sant Assiscle
glorios
I Victoria, verge
hermosa,
Puix teniu mà
poderosa,
En lo cel pregau per
nos.
Sant Marcel fou
vostre pare,
Vostra mare, Santa
Nùria ;
Morint ells, la
santa dona
Nicomèdia
vos empara,
Vos guiant, molt
cuidadosa.
Restant orfanets
los dos.
Quan
Nicomèdia mori
Minciano vos
educà
En les virtuts vos
formà
I en la fe vos
instrui
Cultivant-vos com a
rosa
I com a lliri
oloros
Oint-vos
amenaçats
Responguéreu
generosos
Vostres déus
son fabulosos
Jeùs volem
adorar
Qui la mort
més dolorosa
Premia ab atern
repos.
Conduits a la
preso
Despres d'un
turment cruel
Baixaren
àngels del cel
Portant-vos
refecció
Fou la presó
tenebrosa
Per vos un cel
lluminós
Quan en un riu
caudalós
Lligats vos
precipitaren
Los àngels
vos sostentaren
En ses mans portant
los dos
I com a molt ferma
llosa
Les aigües
foren per vos
Preservats d'esta
manera
Jesus vos
aparegué
En un nùvol
i us digué ;
Corriu bé
aquesta carrera,
Permés que
sia penosa
Tindrà fi
molt gloriós
|
Dion, perfecte
cruel,
Enemic dels
Cristians,
Sabé que
èrau dos germans
Animats d'un noble
zel
Contra els decrets
que ell proposa
I en presó
enclou los dos.
Conduits a sa
presència
Vos mana
d'adorar
Los déus,
sino d'esperar
La mes terrible
sentència
La mort la
més afrontosa
I turments
més doloros.
Confos de tals
meravelles
Lo cruel
tirà ordenà
Victoria, per
vostra pena
Que us tallen
llengua i mamelles
I al lloc de sang,
rara cosa
Llui llet
miraculosa
Fou vostra mort
molt dixosa
Assiscle : vos
degollaren
I feliçment
derramaren
Al lloc de sang
moltes roses
Ab elles, corona
hermosa
Vos forma
Deù poderos.
Per vostra
intercessió,
Molts, en ses
enfermetats,
En esta esglesia,
prostats
Ab devota
oracio
Troben la salut
ditxosa
I canten vostres
llaors
Pedra, neula i
tempestat
Al punt cessa i
s'assossega
En les terres de
qui us prega
I us reclama,
confiat
D'esta campanya
vistosa
Sou l'emparo
poderós
|
De l'Eglésia, il
lustres flors,
Assiscle i Victoria
hermosa,
Puix teniu mà
poderosa,
En lo cel pregau per
nos.
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