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Le
cloître de l'abbaye
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Superficie
et situation géographique
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2882 hectares pour cette
commune du Vallespir située juste au-dessus
d'Amélie-les-Bains, dans la vallée du Tech. La
ville elle-même, groupée au départ
autour de l'abbaye et de l'ancienne église
paroissiale, s'est développée le long du Tech
vers l'ouest (Barri d'Amunt) et vers l'est (Barri d'Avall).
Le territoire de la commune se développe vers le nord
en suivant la vallée du Riuferrer. Vers le sud, on
traverse l'immense forêt communale et ses plantations
de châtaigniers pour atteindre la ligne de
crête, qui sert de limite avec les communes voisines,
et où se trouvent les plus hauts sommets (Piló
de Bellmaig, 1280 m, Puig de l'Estella, 1113 m, Serra de la
Garsa, 1212 m).
Communes limitrophes : St
Laurent de Cerdans, Montferrer, Corsavy, Taulis, Montbolo,
Amélie-les-Bains (et Montalba
d'Amélie).
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Première
mention et étymologie du nom
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La première mention
connue concerne l'église Sant Pere de Riuferrer,
appelée au IXe siècle Sancti Petri in Arulas.
Ce nom d'Arulas, qui a donné Arles, a suscité
de multiples interrogations, mais on admet dans l'ensemble
qu'il signifie "petits autels" (latin ara = autel), et qu'il
pourrait être lié au culte des nymphes (ou
autres divinités) pratiqué aux Banys (voir
Amélie-les-Bains).
Malgré la similitude
du nom, la ville d'Arles en Provence n'a absolument pas la
même origine (la forme de départ est Arelate,
et ce n'est qu'au XIVe siècle que le nom a pris un S
final)
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Les
recensements
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2007 |
1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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2719 |
2797
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2837
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2889
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2386
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2225
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Bref
aperçu historique
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Il semble
définitivement établi, grâce à
Pierre Ponsich, que le monastère des Banys a
été reconstruit à la fin du IXe
siècle sur l'actuel emplacement de l'abbaye d'Arles,
et que c'est autour du nouvel édifice que la ville
s'est peu à peu construite. Mais le territoire de la
commune n'était pas pour autant désert,
puisque le hameau de Codalet est mentionné en 869,
Quercorb et son château en 832, Sant Pere de Riuferrer
en 820. Le village de Fontanills est pour sa part
signalé en 993.
Dès le moyen
âge, la population d'Arles est importante, puisqu'on y
recense 259 feux en 1365, soit environ 1200 habitants. Le
maximum sera atteint en 1975, avec 2945 habitants. Les
derniers recensements marquent un certain tassement de la
population.
L'activité
économique d'Arles a été, surtout au
début du XXe siècle, étroitement
liée aux mines de fer du Canigou, notamment les mines
de Batère. Le fer était descendu à
Arles par un transporteur aérien construit en 1900.
Une faible partie était traitée sur place,
dans la forge catalane qui cessa son activité en
1932. Mais l'essentiel était bien sûr
expédié par la gare vers les centres
métallurgiques.
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L'église
paroissiale
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L'église de l'abbaye
est devenue église paroissiale après la
Révolution. C'est donc elle qu'il convient de
décrire ici. Elle forme, avec le cloître et les
bâtiments abbatiaux, un remarquable ensemble qu'il
faut absolument visiter.
L'église est une
construction à trois nefs, qui présente une
particularité fort rare : son chevet est
tourné non vers l'est, mais vers l'ouest. Le mobilier
est riche, mais on s'arrêtera surtout devant le grand
retable consacré aux saints Abdon et Sennen,
associés à la
Sainte Tombe.
Celle-ci se trouve contre le mur extérieur du
bâtiment, nous aurons l'occasion d'en parler plus
loin. Elle est surmontée par le monument
funéraire de Guillem Gaucelm, d'époque romane.
A noter aussi le
tympan du portail,
décoré d'une croix grecque sculptée,
avec en son milieu un Christ bénissant entouré
d'une mandorle. Les bras de la croix comportent les symboles
des quatre évangélistes. On a découvert
en 1953, dans la chapelle de saint Michel, de très
intéressantes peintures murales datables du XIIe
siècle. A noter que l'église a
été consacrée deux fois, en 1046 puis
en 1157, ce qui semble indiquer que sa construction s'est
faite en deux phases.
Au sud de l'église se
trouve le superbe cloître de marbre construit dans la
seconde moitié du XIIIe siècle, qui est un
remarquable exemple de ce que l'on pourrait appeler le
premier art gothique roussillonnais. Plus de chapiteaux
historiés représentant des monstres comme
à Serrabone ou à Cuixà, mais un
ensemble harmonieux d'arcades ogivales, avec des colonnettes
géminées surmontées de chapiteaux en
marbre blanc.
Un énorme regret :
depuis le mois de septembre 2001, la visite du
cloître, de l'église et de la Sainte Tombe est
devenue payante (3,20 euros par personne). Des grilles
empêchent l'accès à l'église, un
digicode étant apparemment réservé aux
paroissiens. Cette vision mercantile du patrimoine religieux
de la commune, et notamment de son église paroissiale
qui devrait être ouverte à tous, est pour le
moins surprenante.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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La ville d'Arles abrite deux
autres églises : d'abord celle de Saint-Sauveur, qui
fut autrefois paroissiale. L'édifice en
lui-même n'est pas exceptionnel, mais son clocher du
XIIe siècle est remarquable. La nef de l'autre
église, dédiée à saint Etienne
et mentionnée au XIIe siècle, est incluse dans
une maison particulière. Les rues de la ville
ancienne sont agréables, et on y rencontre de temps
à autres de très anciennes maisons aux
fenêtres gothiques, avec colonnettes et
chapiteaux.
Dans la vallée du
Riuferrer, se trouve l'élégante église
romane dédiée à saint Pierre, qui fut
autrefois au centre d'une petite communauté
monastique. Deux promenades méritent également
d'être signalées : celle qui conduit depuis le
Barri d'Amunt à la cascade de Maria Valente, et
surtout celle qui monte jusqu'au col de Paracolls, par le GR
10. Quant aux gorges de la Fou, elles seront traitées
dans la page consacrée à Corsavy.
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Les noms
les plus portés au XIXe siècle par ordre
d'importance
Les noms
portés en 1497
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Pujade, Roure, Berdaguer,
Coste, Faig, Boix, Prats, Roig, Julia, Mias, Douffiagues,
Llense, Carbonne, Delclos.
Almell, Avengelista,
Ayguabella, Bach, Balle, Bastó (ou Basthó),
Batolla, Bianya, (lo) Boer, Boix, Bonabost, Bonmasip, Bosch,
Cabana, Calsa, Camp, Canti, Cardonet, Carles, Caselles,
Cases, Clavaria, Clot, Comelles, Cornella, Cugullada,
Dalmaua, De la Santa, Delmau, Fabre, Fahener, Folcrana,
Font, Funes, Garau, Guardia, Guillem, Hulgaret, Jaquet,
Johan, Masó, Miquel, Nicholau, Padern, Parer, Perer,
Perot, Pla, Preses, Ripoll, Renart, Riu, Roquer, Roig,
Roure, Sabater, Sant Pere, Serradell, Serrat, Stheva,
Talleda, Tamborí, Trials, Ventós,
Vilaplana.
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Autres
lien sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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La Sainte Tombe.
Abdon et Sennen
Devant l'entrée de
l'église, se trouve un sarcophage de marbre blanc qui
semble dater du Ve siècle, et que l'on appelle la
Sainte Tombe. C'est là que se produit
régulièrement un "miracle" constatable tous
les 30 juillet (fête des saints Abdon et Sennen) : la
tombe contient une eau dont personne ne peut expliquer
d'où elle vient, et dont les vertus miraculeuses sont
évidentes pour qui veut bien y croire. Le sarcophage
serait lié aux reliques des saints Abdon et Sennen,
conservées par la suite dans deux reliquaires en
argent intégrés dans le retable qui, à
l'intérieur de l'église, est consacré
à ces deux martyrs, dont voici l'histoire
:
" Abdon et Sennen
souffrirent le martyre sous l'empereur Dèce, qui,
après avoir soumis la Babylonie avec d'autres
provinces, et y avoir trouvé des Chrétiens,
les emmena avec lui à la ville de Cordoue où
il les fit mourir par différents supplices. Deux
vice-rois, Abdon et Sennen, prirent leurs corps et les
ensevelirent. On les accusa de cette action auprès de
Dèce, qui les fit comparaître devant lui. On
les chargea de chaînes et on les conduisit à
Rome, où ils comparurent devant l'empereur et devant
le Sénat ; on leur dit qu'ils avaient ou à
sacrifier, et qu'alors ils rentreraient libres dans leurs
états, ou à se voir condamnés à
être la pâture des bêtes féroces.
Ils ne manifestèrent que du mépris pour les
idoles, sur lesquelles ils crachèrent. Après
quoi ils furent traînés à
l'amphithéâtre où on lâcha sur eux
deux lions et quatre ours qui, loin de toucher ces saints,
en furent même les gardiens. On les fit donc mourir
par le glaive, après quoi on leur lia les pieds et on
les traîna jusqu'à l'idole du soleil, devant
laquelle on les jeta..." (Voragine, Légende
dorée)
Pour le miracle et le
transfert des reliques jusqu'à l'abbaye d'Arles,
voir
le récit de Prosper
Mérimée.
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