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Vue
générale
d'Ayguatébia
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Superficie
et situation géographique
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Les deux villages
d'Ayguatebia et Talau ont fusionné en 1983, pour
tenter d'enrayer une dépopulation galopante. Cela
fait, pour la nouvelle commune, une superficie totale de
2974 hectares, en plein coeur des Garrotxes du
Haut-Conflent. Le terme de Garrotxes désigne une
région de montagne accidentée, rocheuse, peu
propice aux cultures.
L'aridité des terres
a fortement contribué à la
dépopulation, tout comme les difficultés
d'accès : depuis Olette, il faut emprunter la route
étroite et sinueuse qui mène également
à Railleu et Sansa, et on a un peu l'impression de se
trouver au bout du monde, sauf lorsque la route nationale
est coupée à Thuès et que les gens
s'aperçoivent tous en même temps que l'on peut
aller de La Llagonne à Olette en passant par les
Garrotxes.
La nouvelle commune est
arrosée par la rivière de Cabrils et par celle
des Pujols. Peu de verdure, à l'exception notable de
la forêt domaniale de Clavera et de celle des
Llançades, au sud, là où se trouvent
également les plus hauts sommets : La Tossa d'en Maig
(2034 m.), le pic de Figuema (2032 m.) et le pic de Clavera
(1995 m.). A noter quand même, au nord-ouest, le pic
de la Soucarade, qu culmine à 2006
mètres.
Communes limitrophes :
Canaveilles, Sauto, La Llagonne, Caudiès-de-Conflent,
Railleu, Sansa, Oreilla, Souanyas.
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Première
mention historique et origine du nom
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1. Ayguatebia :
première mention en 958 sous la forme Aqua tebeda =
eau tiède (Aquatepida en 959), qui renvoie à
une source d'eau tiède existant alors sur le
territoire.
2. Talau : première
mention en 874 sous la forme Villa Talatio, Talacho en 876,
puis au Xe siècle Talazo, Talaz, Talaxo.
L'étymologie la plus souvent retenue est une racine
pré-romane TAL, signifiant "front de colline, rebord
de falaise".
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Les
recensements
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2007 |
1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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45 |
46
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45
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36 (21
+ 15)
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530
(441 + 89)
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706
(556 + 150)
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Bref
aperçu historique
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1. Ayguatebia : D'abord
possession des vicomtes de Conflent, l'alleu d'Ayguatebia
passa très vite dans les biens de
l'évêché d'Urgell, auquel il appartenait
encore avant la Révolution. Il faut dire que saint
Ermengol (ou Armengol) qui fut évêque d'Urgell,
serait né à Ayguatebia.
Pendant longtemps, la
population du village a tourné autour de 500
habitants, atteignant même un record de de 556
habitants en 1836. La baisse démographique a
commencé à la fin du XIXe siècle, mais
sans atteindre des proportions catastrophiques, du moins
jusqu'à la première guerre. Par la suite, la
chute est vertigineuse : 244 habitants en 1926, 181 en 1936,
95 en 1954, 42 en 1962, pour atteindre 21 habitants en 1982.
Le phénomène touche d'ailleurs toutes les
communes des Garrotxes.
2. Talau : Le village
faisait partie d'un vaste ensemble dépendant de
l'abbaye de Cuixà et portant le nom de Vall del Feu,
au moins dès le XIIIe siècle. On y trouvait,
outre Talau, les anciens hameaux de Moncles, Cabrils, els
Plans, Serramitjana, Toévol et la Trapa (ainsi
qu'Ocenyes et Turol, situés dans la commune
d'Oreilla). Le mot Feu signifie ici "fief".
La population de Talau, tout
petit village, n'a jamais atteint les chiffres d'Ayguatebia.
On tournait autrefois autour de la centaine d'habitants, le
record se situant en 1836 (150 habitants). Là encore,
c'est au XXe siècle que la chute est devenue
catastrophique.
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L'église
paroissiale
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1. Ayguatebia :
l'église est dédiée à saint
Félix (sant Feliu) et saint Armengol (sant Ermengol),
ce dernier étant très
vénéré dans les Garrotxes, dont il
serait originaire. L'édifice a été
totalement reconstruit à la fin du XVIIe
siècle et au début du XVIIIe. Il conserve
quelques retables de l'époque baroque.
2. Talau :
Dédiée à saint Etienne (sant Esteve),
c'est une petite église sans grand
intérêt architectural.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Les plus belles balades sont
sans doute vers le sud, et l'ascension jusqu'à la
Tossa permettra de découvrir un fort militaire
élevé à la fin du XIXe siècle.
Il ne reste plus grand-chose des églises qui
existèrent autrefois dans la Vall del Feu. On pourra
cependant voir au mas de Cabrils la petite église
romane dédiée à saint Gabriel, et
surtout, à Les Plans, l'église Saint-Michel,
avec une belle abside ornée de lésènes
et d'arcatures aveugles, dites "lombardes".
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Les noms
les plus portés au XIXe siècle par ordre
d'importance
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Ayguatebia : Santanach,
Botet, Tronyo, Mitjeville, Bonnemaison, Sidou, Bournet,
Fondere, Moré, Surjous, Sicre, Laflexa.
Talau : Pagès,
Demonte, Batlle, Bonamaison, Coupet, Rous, Brunet, Sidou,
Balagué, Monet.
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Autres
lien sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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La légende du
Pape Lin.
Saint Lin est
considéré comme le successeur de saint Pierre,
et il aurait été pape de 62 à 79, avant
d'être martyrisé. Une légende des
Garrotxes le fait naître à Talau, au mas de
Cabrils, et son accession à la papauté
s'accompagne de faits miraculeux qui rappellent à la
fois Moïse et saint Joseph. Voici cette légende,
recueillie par le curé d'Oreilla vers 1880, et
reprise par l'abbé Cazes dans un ouvrage
intitulé "Histoire du Roussillon anecdotique"
:
Alors qu'il était en
train de labourer les terres de Cabrils, Lin reçut un
jour la visite d'ambassadeurs romains venus lui annoncer
qu'il devait succéder à Pierre sur le
trône pontifical. On imagine la stupeur de Lin, qui
brandit alors l'aiguillon dont il se servait pour faire
avancer ses boeufs et s'écrie : "Je n'ajouterai foi
à la divinité de votre mission que lorsque
l'aiguillon que je tiens en main sera couvert de fleurs et
de fruits !". A l'instant même, l'aiguillon se met
à fleurir et à fructifier. Mais Lin n'est
toujours pas convaincu et ajoute : "Je ne le croirai que
lorsque, du rocher que je touche avec mon aiguillon,
jaillira une source d'eau vive et fraîche."
Evidemment, la source jaillit aussitôt, et Lin prit le
chemin de Rome, de nombreux faits miraculeux se produisant
sur son passage.
Mais Lin était
très attaché à sa mère, et il
lui demanda de venir lui rendre visite à Rome, ce
qu'elle fit. Quand elle fut arrivée dans les
bâtiments pontificaux, son habit de simple paysanne
catalane fit pousser de hauts cris aux gardes, qui lui
demandèrent de revêtir des habits plus
élégants pour aborder le souverain pontife.
Mais Lin ne supporta pas de voir sa mère ainsi
travestie, et lui demanda de remettre aussitôt ses
vêtements de paysanne.
La mère du pape Lin
est associée au miracle de la farine, qu'on pourra
lire sur la
page d'Arboussols.
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