Baixas,

Baixàs

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Vue générale de Baixas

Superficie et situation géographique

Commune de 1891 hectares située entre la Tet et l'Agly, presque entièrement recouverte de vignes, si l'on excepte la partie nord du territoire (Serra de Pena), qui fut dès le moyen âge occupée par d'importantes carrières de marbre. Ce marbre, dont la couleur varie entre le bleu et le blanc, est l'un des plus beaux du département. Non loin de là, également depuis des temps reculés, on extrait la chaux, dont plusieurs toponymes gardent le souvenir (lo Fornàs, los Forns).

Communes limitrophes : Cases-de-Pène, Espira-de-l'Agly, Peyrestortes, Saint-Estève, Baho, Villeneuve-de-la-Rivière, Calce.

Première mention historique et origine du nom

La première mention remonte à l'an 843, sous la forme Baxianum, dont on remarquera qu'elle est au singulier, mais la même année on trouve aussi Baxianos. Par la suite, le pluriel l'a nettement emporté sur le singulier. Dès le moyen âge, la forme actuelle Baixas (avec disparition du n) est fréquemment documentée.

Le nom correspond à ce qui fut sans doute à l'origine le domaine de Baccius (ou Bassius, nom latin dérivé de l'adjectif bassus), mais la forme plurielle demeure assez énigmatique.

Les recensements

2006

1999

1990

1982

1901

1836

2396

2235

2027

2104

2600

1959

Bref aperçu historique

Le territoire de Baixas fut parcouru dès les temps préhistoriques, puisquà l'aven d'Amaga la Dona (quel joli nom : mot à mot, cela veut dire "cache ta femme !", même si ce n'est pas forcément le nom d'origine, qui pourrait faire allusion à une fée cachée), on a découvert une sépulture chalcolithique datant d'environ 1800 ans avant J.C.

Au IXe siècle, Baixas appartenait aux vicomtes de Narbonne, mais ceux-ci cédèrent leurs biens sur ce territoire au chapitre d'Elne (925) qui conserva la seigneurie de Baixas jusqu'à la Révolution.

Dès le XIXe siècle, et sans doute bien avant, la prospérité économique de Baixas est liée à la vigne. Au XIXe siècle, tout va bien, les surfaces cultivées augmentent, la population aussi. Le maximum est atteint avec 3233 habitants en 1881, soit en pleine crise du phylloxéra, et juste avant les méfaits du mildiou. Les effets sont sensibles sur la population, qui retombe à 2600 habitants en 1901. Vient ensuite une longue période de mévente, qui aboutit à la grande révolte des vignerons de 1907, dont les gens de Baixas furent le fer de lance, et pour le département, et même pour tout le Languedoc. Ce sont eux qui les premiers décident la grève des impôts, eux qui les premiers créent une coopérative socialiste appelée "les Prolétaires Vignerons de Baixas".

On connaît la suite du mouvement, noyé dans le sang à Narbonne, les viticulteurs devant se contenter de vagues promesses et de quelques décrets. La population continue de décliner jusqu'en 1954 (1753 habitants). Puis la situation s'améliore, et la courbe démographique repart à la hausse. Quant au vin, grâce à des rendements réduits, à l'apport de nouveaux cépages et au travail remarquable des vignerons, il est depuis des décennies l'un des tout meilleurs du département. C'est bien la preuve que les caves coopératives sont capables de produire d'excellents vins !

L'église paroissiale

Primitivement dédiée à saint Etienne, l'église a été reconstruite au XIIe siècle et consacrée alors à la Vierge. Mais c'est au XIVe siècle qu'elle a été considérablement agrandie, en même temps qu'on construisait le grand clocher-tour quadrangulaire au bel appareil de marbre de Baixas. D'autres importants travaux ont eu lieu au XVIIe siècle : construction de chapelles latérales et surtout réorientation de la nef.

On en profita pour construire l'incroyable retable du maître-autel, d'une hauteur totale de 17 mètres pour 12 de largeur. Sachant que des panneaux et dépliants publicitaires présentent le retable de Prades comme le plus grand de France, alors qu'il ne mesure que 16 mètres sur 11, celui de Baixas est sans doute le plus grand de toute la galaxie. L'ouvrage a été réalisé par Lluis Generes, et il a coûté tellement cher que c'en est devenu proverbial : "Ha costat tant com el retaule de Baixàs", dit-on encore aujourd'hui pour une dépense excessive.

L'église comporte d'autres retables intéressants, notamment ceux du Rosaire, de saint Gaudérique et de saint Etienne. A côté de l'entrée, à l'extérieur, on distingue quelques vestiges de l'ancienne abside romane.

Autres monuments et lieux à visiter

Non loin de l'agglomération, se trouve la petite chapelle Sainte-Catherine, un ermitage mentionné dès l'an 1401, peu de temps sans doute après sa construction.

Mais il convient avant tout de se promener à l'intérieur du village, qui conserve d'importants vestiges de ses fortifications, en particulier les diverses portes permettant d'accéder à la cité. Une autre porte donnant accès à la place de l'église laisse supposer la présence d'une autre fortification, entourant peut-être une cellera.

Les noms les plus portés en 1841 par ordre d'importance

Autres listes de noms

Bobo, Farines, Sol, Tarrieux, Mary, Bonsons, Patroux, Talairach, Torreilles, Moliner, Vidal, Malis, Thomas.

 

1497 : Auger, Barral, Bon Senyor, Cabaner, Cardó, Casany, Colell, Constentí, De Lort, Deulafé, Domenech, Domenga, Ferrer, Franch, Fuster, Gilet, Gitard, Gordona, Guarda, Julià, Laurador, Leguna, Limós, March, Martí, Mir, Pagès, Perlas, Plas, Prats, Pujades, Raganyat, Ribes, Roig, Rosses, Servoles, Sonardi, Stany Bo, Staró, Stheva, Texidor, Torner, Toro, Torrelles, Vaquer, Vidal, Vinella, Viquer, Voló.

Autres liens sur le site

Liens internet

Renseignements complémentaires

Le "plus grand retable baroque du monde"

Puisque la ville de Prades a décidé d'avoir le plus grand retable baroque d'Europe, pourquoi celle de Baixas n'aurait-elle pas le plus grand du monde ? Il faut quand même marquer sa supériorité car, rappelons-le, le retable de Baixas est plus haut et plus large que celui de Prades. Mais là n'est pas la question. Ce qui frappe dans le retable de Baixas, outre ses dimensions, c'est le temps et l'argent qu'il a coûtés à la population du village.

La construction du retable, destiné à orner le nouveau choeur de l'église, fut décidée par la communauté de Baixas le 17 novembre 1669. L'oeuvre ne fut entièrement achevée qu'en 1701, soit 32 ans d'écart. Il faut dire que les projets de départ étaient sans doute démesurés par rapport aux disponiblités financières réelles. Que voulait-on ? Tout simplement un retable qui ferait pâlir d'envie les communes voisines, et ce "en dépensant tout ce qui sera nécessaire". On fait donc appel à l'artiste le plus réputé du moment, le sculpteur Lluis Generes, avec lequel on signe un contrat le 12 décembre 1671. L'oeuvre doit obéir à un plan très strict, joint au contrat, et sera terminée dans un délai de trois ans. Generes recevra pour prix de son travail une somme considérable pour l'époque : 290 doubles d'or, payables en quatre échéances.

Premier problème : la communauté de Baixas n'arrive pas à respecter les échéances, Generes s'en plaint à plusieurs reprises. A chaque fois les travaux s'arrêtent, et la construction du retable durera finalement cinq ans. Mais alors, pourquoi la date de 1701 ? Tout simplement, et c'est là le second problème, parce que, une fois le travail du sculpteur achevé, entre en scène le peintre-doreur, chargé d'un long et minutieux travail où la feuille d'or joue un rôle essentiel. Le contrat du peintre-doreur coûtera en tout 400 doubles d'or, une somme que les notables de Baixas auront bien du mal à recueillir. Le contrat est finalement signé le 22 décembre 1698 avec François Monadé, qui mettra environ deux ans pour achever son travail.

Le retable en lui-même n'est pas baroque : son architecture est d'un classicisme strict, les statues gigantesques n'esquissent pas le moindre mouvement dans leurs niches, on est loin de ce que feront quelques années plus tard Melair à Rivesaltes ou Sunyer à Prades. Mais ce qui est baroque, c'est sa démesure. Songez que la statue centrale de la Vierge mesure deux mètres de haut, tout comme les panneaux sculptés de la première travée. Bref, l'oeuvre mérite bien son titre de plus grand retable baroque du monde !

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