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La
plage et une partie de la ville
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Superficie
et situation géographique
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Commune de 4243 hectares,
qui s'étend du massif des Albères à la
mer. De façon imagée, on peut même dire
qu'à Banyuls les Albères se jettent dans la
mer, y dessinant un paysage exceptionnel de crêtes et
de criques. Le territoire de la commune est traversé
par la rivière de Vallauria, qui reçoit divers
petits affluents comme celui des Abelles.
Outre ses côtes, ce
qui rend le territoire spectaculaire, ce sont ses vignes,
sur des coteaux si abrupts qu'il faut y
réaménager sans cesse terrasses et rigoles
d'écoulement, les labours étant même
parfois encore effectués à l'aide de mulets.
Le résultat, c'est un vin merveilleux, dont la
réputation n'est plus à faire.
Communes limitrophes :
Cerbère, Port-Vendres, Argelès et
Collioure.
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Première
mention historique et origine du nom
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Première mention en
981, sous les deux formes Balneum et Balneola.
Dès l'an 1074, apparaît la forme Bannils de
Maritimo, destinée à différencier
ce lieu de Banyuls dels Aspres. Le terme Marenda, si
particulier, est cité en 1197 (Banullis de
Maredine), ou encore en 1674 (Banyuls del
Marende), et enfin au XIXe siècle (Banyuls de
la Marenda).
Le nom Banyuls (voir
Banyuls
dels Aspres) renvoie
toujours à la présence d'un étang. Il
s'agit en l'occurrence de la Bassa, marécage
formé par l'embouchure de la rivière
Vallauria, qui fut asséché en 1872. Quant au
terme Marenda, je ne suis pas certain, contrairement
aux idées reçues, qu'il soit
l'équivalent exact de "maritime". On trouve en effet
le même toponyme en France, sous la forme
Marennes, dans des lieux où la mer n'est
absolument pas présente (par exemple dans
l'Isère). Marenda est également
fréquent comme nom de famille en Auvergne. J'ai bien
l'impression que ce nom a dû lui aussi désigner
autrefois des marais, plus que le bord de mer.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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4625
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4662
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4093
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3111
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2022
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Bref
aperçu historique
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Il y aurait beaucoup
à dire sur Banyuls, et cette page n'y suffira pas.
Dès l'antiquité, le Col de Banyuls vit sans
doute passer une partie des troupes d'Hannibal,
peut-être avec les légendaires
éléphants. Il s'agissait de toute façon
d'un point stratégique, dont on reparlera plus
loin.
La première mention
écrite, en 981, renvoie à un précepte
du roi Lothaire concédant toutes les "terres
désertes" du lieu de Banyuls au comte
d'Empúries-Roussillon. La population s'était
fixée le long de la vallée de la Vallauria (ou
Baillaury), dans un fief qui englobait aussi le hameau de
Cosprons, mais excluait celui des Abelles. Ce fief devint
propriété royale en 1172, tout en restant
inféodé à d'importants seigneurs. Le
dernier en date, au moment de la Révolution,
était Pedro de Alcantara y Fernandez de Cordoba, duc
de Medinaceli et comte d'Empuries (excusez du peu
!).
C'est
précisément à l'époque de la
Révolution que le col de Banyuls joue un rôle
essentiel. En 1793, les troupes espagnoles du
général Ricardos ont envahi le Roussillon,
souvent avec l'appui des populations locales. Mais, au col
de Banyuls, elles se heurtent à la résistance
farouche des habitants de la ville, qui ne peuvent cependant
retarder bien longtemps la défaite des troupes
françaises. On a beaucoup glosé sur cette
résistance des gens de Banyuls : certains y ont vu
une preuve de patriotisme français, d'autres une
réaction de contrebandiers dont le passage de la
ville sous influence espagnole aurait ruiné tous les
intérêts. Il est vrai que la contrebande
était une spécialité de Banyuls, au
même titre que les anchois pour Collioure. Les
pêcheurs de Banyuls ont pendant au moins deux
siècles transporté selon les époques du
sel, du tabac, des piastres, du sucre, du riz, des draps ou
des peaux, le tout dans une impunité presque
totale.
La population se composait
essentiellement de pêcheurs et de viticulteurs (les
deux activités n'étant nullement
incompatibles). Peu à peu, la pêche a
joué un moins grand rôle, tandis que la
viticulture gagnait ses lettres de noblesse. C'est
aujourd'hui, avec le tourisme, l'activité principale
de Banyuls, et chacun connaît la qualité des
vins doux naturels connus sous l'appellation banyuls. C'est
aussi à Banyuls que l'on produit une bonne partie des
vins de l'A.O.C collioure, sans doute le meilleur vin rouge
du département.
A la fin du XIXe
siècle, très exactement en 1882, le zoologiste
Henri de Lacaze-Duthiers fonda le laboratoire Arago, dont
les activités s'étendent aujourd'hui de
l'écosystème marin à
l'écosystème terrestre. On peut visiter
l'aquarium du laboratoire, qui abrite plus de 250
espèces représentatives de la faune aquatique
méditerranéenne.
Enfin, on ne peut terminer
l'historique de Banyuls sans évoquer la
personnalité d'Aristide Maillol, né en 1861
dans cette commune, et qui fut sans conteste l'un des plus
grands sculpteurs français du XXe siècle. Un
musée lui rend hommage à la Métairie,
maison où il a vécu à partir de 1910,
et l'on peut admirer dans la ville un monument aux morts qui
est l'une de ses plus grandes
réalisations.
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L'église
paroissiale
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Il s'agit d'un
édifice construit en 1969, dont
l'intérêt architectural est
éventuellement lié à la surprise qu'il
provoque. Cette église en a remplacé une
autre, relativement récente elle aussi,
détruite dans les années 1950. Elle est
dédiée à la Vierge de
l'Immaculée Conception, et abrite un mobilier sans
grand intérêt (relevons quand même la
Vierge en marbre blanc du XIXe siècle).
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Pour découvrir le
patrimoine de Banyuls, il faut d'abord remonter la
vallée de la Vallauria (ou de ce qu'il en reste
après le passage des bétonneurs). On arrive
ainsi à la Rectorie, où se trouve l'ancienne
église paroissiale dédiée à
saint Jean-Baptiste, édifice roman agrandi au XVIIIe
siècle, dont le portail comporte une archivolte
décorée de sculptures. Un peu plus haut, au
Puig del Mas, l'église de Sant Joan d'Amunt, elle
aussi romane, est en partie ruinée.
Puis on arive à la
vallée des Abelles, avec son mas et son ancienne
église romane du XIe siècle. Ce territoire ne
fut intégré à celui de Banyuls qu'au
XVIIIe siècle. Une curiosité linguistique
mérite d'être relevée : le lieu s'est
d'abord appelé Puig Espill (du latin
speculum = lieu d'observation). Vers le XIIIe
siècle, il devient La Vella (= vetlla,
c'est-à-dire "poste de guet"). De là, par
assimilation, on passe à l'Abella, puis les
Abelles, soit en français les Abeilles.
Or, chose curieuse, alors que l'étymologie du nom n'a
strictement rien à voir avec les abeilles,
l'apiculture y a toujours joué un rôle
important.
Bien entendu, la ville
elle-même mérite d'être visitée,
mais c'est surtout la côte qui est spectaculaire, avec
entre autres l'anse de Perafita (ainsi nommée car il
y a au cap de Perafita, sur la commune de Cerbère,
une pierre dressée qui pourrait être un
menhir), non loin du cap de l'Abeille
(décidément, que d'abeilles dans cette commune
!).
Nous ne parlerons pas de la
tour de Madeloc, qui n'est pas sur la commune, mais on
trouve avec la tour d'en Pagès un autre exemple
d'ancienne tour de guet. Signalons aussi pour mémoire
l'ermitage de N-D de la Salette, et rappelons que Maillol
est la figure emblématique de Banyuls : outre le
monument aux morts dans la ville (situé initialement
à l'Ile Grosse), précisons que la maison
où il a vécu (Mas d'Espié) , devenue
musée, abrite dans son jardin, près de la
tombe de l'artiste, une copie en bronze de la
Méditerranée, l'une des ses plus
célèbres statues.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Sagols, Vilarem, Reig,
Maillol, Py, Cabot, Parcé, Pagès, Coste,
Forgas, Massot, Baills, Rocariès, Bonafos.
1497 : Vall de Banyuls :
Aloy, Alzine, Amat, Balle, Banyuls, Bonavia, Ciuga, Colomer,
Donat, Garau, Julia, Pagès, Perer, de Predines,
Raquesens, Roig, Saure, Texidor, Thasguals.
1497 : Les Abelles : Johan
Romanol, Pere Balle.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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Un livre à lire
absolument : Saint-Béton
II (en vente dans
toutes les bonnes librairies, notamment à la
Llibreria catalana, place Jean Payra). Un tiers de l'ouvrage
est consacré à Banyuls. Vous y apprendrez
comment le lit de la Vallauria est devenu une
véritable bombe à retardement, comment on a
défiguré la place Paul Reig, et bien d'autres
choses sur l'ancien maire de Banyuls (sans oublier
l'inévitable préfet Bonnet). Un extrait pour
vous mettre en bouche :
"Je ne découvris la
place Paul Reig que bien plus tard : une horreur
inimaginable, le mauvais goût hurlant. Au charme
simple et authentique avaient succédé des
luxes de nouveau riche dont on se disait : ' ça a
dû coûter la peau des fesses et c'est affreux !
' Ces marbres de palace qui vous paniquent à la
moindre goutte de pluie, sur lesquels vous sentez que votre
crâne est en danger autant que votre col du
fémur, n'avaient pas d'autre utilité que
l'enrichissement de quelques-uns et la ruine des
contribuables... Et la coquille Saint-Jacques ! Le bouquet
!... une gloriette marine du plus mauvais goût, une
espèce de tôle ondulée surmontant un
socle massif en marbre..."
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