|
|
|
Porte
de l'église de Boule d'Amont
|
Superficie
et situation géographique
|
Commune de 2322 hectares
située dans les Aspres, le long du Bulès (ou
Boulès) et dans le canton de Vinça. Comme
c'est souvent le cas dans les Aspres, l'habitat y est
dispersé. Outre le village proprement dit, on trouve
en effet sur la commune les lieux de Serrabona (dominant le
Veinat de Baix), le mas d'Arsós, le mas d'en Taix, la
Salvetat (limite en Boule d'Amont et Bouleternère),
ainsi que de nombreux mas isolés. Les communes de
Boule d'Amont et de Serrabona ont été
réunies en 1822.
Si le paysage est souvent
verdoyant le long du Boulès, il n'en va pas de
même vers l'Ouest et le Sud-Ouest : là le
schiste apparaît dans toute sa sécheresse, et
la végétation se fait plus rare. On
s'élève ainsi jusqu'à 1347
mètres, au puig de Santa Anna, qui sert de limite
avec les communes de La Bastide et de Glorianes. On peut
rejoindre le Conflent par le col de les Arques (1023
mètres), un lieu où les vestiges
préhistoriques sont nombreux.
Communes limitrophes : La
Bastide, Prunet et Belpuig, Caixas, Casefabre,
Bouleternère, Rodès, Glorianes.
|
Première
mention historique et origine du nom
|
Difficile de faire dans les
textes la différence entre Boule d'Amont et
Bouleternère, tous deux apparaissant sous la forme
Bula dans les cartulaires. la première mention
connue paraît cependant remonter à 942.
Très souvent, le nom désigne la rivière
du Bulès plutôt que le village lui-même.
On rencontre la mention Bula Subirana en 1062, et il
faut attendre 1395 pour trouver la forme Bula
d'Amunt.
On a beaucoup discuté
sur ce nom ainsi que sur celui de Bouleternère,
chacun y allant de sa propre version. La solution la plus
acceptable est certainement de considérer que le nom
Bula, d'abord donné à la rivière
du Bulès, s'est ensuite appliqué aux deux
villages. C'est un hydronyme bien connu, qui s'applique
généralement à un torrent raviné
ou escarpé. On rencontre d'ailleurs un torrent
nommé la Bula à Baho.
|
Les
recensements
|
2006
|
1999
|
1990
|
1982
|
1901
|
1836
|
56
|
74
|
71
|
70
|
372
|
536
|
- Maximum : 561
habitants (1846). Minimum : 47 habitants
(1975).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
|
Bref
aperçu historique
|
Les temps
préhistoriques ont laissé quelques vestiges
intéressants sur le territoire de la commune : au col
de les Arques, on trouve des pierres dressées et des
restes de dolmens détruits ; non loin de là,
au Cimetière des Maures (Cementeri dels Moros), un
autre dolmen détruit, dont la dalle de couverture est
ornée de croix et de cupules.
Aux temps historiques, les
premières indications sont assez tardives. Boule
d'Amont fut incorporé à la vicomté du
Vallespir en 990. Même si l'abbaye de Cuixà et
le prieuré de Serrabona possèdent de nombreux
biens sur le territoire, il semble que la seigneurie ait
été au Moyen Âge l'apanage de la famille
de Cortsaví (qui possédait à la fois
Boule d'Amont et Arsós). Sous l'Ancien Régime,
la seigneurie change plusieurs fois de mains, et le dernier
seigneur connu était François
d'Oms.
Le XIXe siècle est
marqué par un important essor démographique,
qui culmine en 1846 avec un total de 561 habitants
(rappelons que les communes de Boule d'Amont et Serrabone
avaient été réunies en 1822). Mais
dès la seconde moitié du XIXe siècle le
village, comme toute la vallée du Bulès, subit
un exode rural important. Il n'y a plus que 372 habitants en
1901, 143 en 1936, le chiffre le plus bas ayant
été atteint en 1975 (47 habitants). Depuis
cette date, quelques personnes se sont installées
dans les anciens mas abandonnés ainsi que dans le
village, faisant ainsi légèrement remonter la
population.
|
L'église
paroissiale
|
Elle est
dédiée à saint Saturnin
(première mention d'une église à ce nom
en 1011). C'est un édifice roman qui pourrait avoir
été construit au début du XIIe
siècle. Cette datation s'appuie sur l'abside,
à arcatures aveugles avec bandes verticales dites
lésènes ou bandes lombardes. Au départ
il s'agit d'une église à nef unique, le
collatéral nord ayant été ajouté
au XVIIe siècle. La porte initiale se trouvait au sud
; elle a été déplacée à
l'ouest au XVIIIe siècle, mais on a heureusement
conservé les très belles ferrures
médiévales.
A l'intérieur
plusieurs retables baroques assez intéressants,
notamment celui du maître-autel (début XVIIIe),
ceux de la Sanch (1710), de saint Joseph (1744), de la
Vierge (1761), de saint Antoine.
|
Autres
monuments et lieux à visiter
|
Le prieuré de
Serrabone est évoqué plus bas. C'est
évidemment le lieu le plus remarquable de la commune.
Mais le village de Boule d'Amont en lui-même
mérite une promenade, et l'on peut découvrir
au hasard des quelques rues les aspects traditionnels de
l'habitat des Aspres (tuiles peintes, four à pain
etc...). Une balade s'impose vers le Cementeri dels Moros et
le col de les Arques. De même, il faut aller à
Arsós, qui conserve une petite église romane
du XIIe siècle, dédiée à saint
Jean. Et puis, les sentiers ne manquent pas. Vous les
découvrirez par exemple en automne, à la
recherche de cèpes, oronges et autres champignons
succulents. Seul problème, il y a parfois plus de
chercheurs que de champignons !
|
Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Parayre, Ausseill, Mestres,
Chatard, Carrère, Coste, Tixedor, Fonds, Toubert,
Catala, Galy, Lasaygues, Marty.
1497, Serrabona : Jaume
Aroles, En Brunet (de Candell), Miquel Dotra, Miquel Patau,
Pancet Pla (de Candell), Pomareda, Johan Robert,
Francí Vilar del Munt.
A cette date, les habitants
de Boule d'Amont étaient apparemment recensés
dans le territoire de La Bastide.
|
Autres
liens sur le site
|
Cartes postales anciennes :
le
prieuré de Serrabona en 1900.
|
Liens
internet
|
- Serrabone
sur le site Art roman-net
- Serrabone
sur le site cathares.org
- Serrabone
sur le site du Conseil
général
- Des
photos de Serrabone
- D'autres
photos de Serrabone
- Quelques
photos de plus !
|
Renseignements
complémentaires
|
Le prieuré
de Serrabona (Serrabone)
Lorsque le prieuré
fut fondé en 1082, Serrabona n'était
certainement pas un lieu désert. Une église
dédiée à la Vierge y existait
déjà (première mention en 1069), et
sans doute un village. Car les chanoines augustins ne
s'installaient pas en des lieux déserts,
contrairement aux bénédictins. Vivant en
partie dans le "siècle", ils se sont
agglomérés à des lieux
déjà peuplés, transformant souvent
l'église paroissiale déjà existante en
prieuré.
Notre église
paroissiale (si tant est qu'elle se soit trouvée au
même endroit que le prieuré, ce que personne ne
pourra jamais prouver) se transforme rapidement, avec un
luxe identique à celui de l'abbaye de Cuixà :
il semble d'ailleurs que ce soit le même sculpteur qui
ait travaillé dans les deux bâtiments. On
retiendra surtout deux éléments : d'une part
la galerie sud, dont les chapiteaux s'ornent de
thèmes végétaux, d'aigles et de lions ;
de l'autre la tribune, monument exceptionnel et sans doute
unique, qui avait émerveillé Prosper
Mérimée au XIXe siècle (même s'il
ne comprenait rien à la fonction de cette tribune).
Les chapiteaux en sont magnifiques, mélangeant
vraisemblablement thèmes chrétiens et
thèmes orientaux. La lecture de tous ces symboles
devait être facile pour les religieux de
l'époque et pour les fidèles,
relégués à l'arrière de la
tribune. Elle est beaucoup plus malaisée pour nous,
et nous nous contentons d'admirer sans trop comprendre cette
accumulation de lions, d'aigles, d'hommes et de singes, de
monstres imaginaires, sculptés avec une
précision exceptionnelle dans le marbre rose de
Bouleternère.
Après un grands essor
du XIIe au XIVe siècle, le prieuré
connaît une période de crise, liée en
partie aux grandes pestes et peut-être à une
crise des vocations. En 1535, la communauté ne
comprend plus que trois membres. Ceci explique la
sécularisation de 1592, tous les biens de Serrabona
étant confiés à
l'évêché de Solsona, qui en conservera
la propriété jusqu'en 1895. Vendu à un
notaire, le prieuré appartiendra ensuite à la
famille Jonquères d'Oriola, avant d'être
cédé au Conseil général.
D'importants travaux ont alors été accomplis,
redonnant aux lieux un lustre qu'ils avaient perdu, et
aujourd'hui Serrabona est sans conteste l'un des hauts lieux
touristiques du département.
|
La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
|
- À 40 km de
Perpignan, 143 habitants, 686 mètres.
- Produits :
céréales, charbon de bois.
- Fête : 29
novembre.
- Curiosité :
monastère de Serrabonne.
-
- Maire : Castillo Pierre.
Adjoint : Armengaud Jacques. Conseillers : Vaills G,
Romeu G, Vaills A, Castillo D, Poncet A, Dessens Jh,
Badie M, Malé Jh.
- Receveur buraliste :
Blanc M.
- Institutrice : Mlle
Molines.
- Société
mutuelle : la Fraternelle.
-
- Autobus :
Saint-Marsal-Ille.
- Auberge : Blanc
Jh.
- Café : Blanc
Jh.
- Epiciers : Blanc Jh,
Carrère.
- Menuisier : Cabanat
Jh.
- Sabots :
Roustany.
- Tabacs :
Blanc.
|