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La
route d'Ortaffa (carte ancienne
colorisée)
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Superficie
et situation géographique
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Brouilla est une commune de
783 hectares, située dans le secteur
méridional de la plaine roussillonnaise. Son
territoire est traversé par le Tech au sud. La partie
comprise entre le village et le fleuve est pour l'essentiel
consacrée à l'arboriculture et au
maraîchage. Par contre, les petits plateaux du nord,
séparés par des ravins, sont
entièrement dédiés à la vigne,
qui est la culture de loin la plus importante de la
commune.
Communes limitrophes :
Saint-Jean-Lasseille, Bages, Ortaffa,
Saint-Génis-des-Fontaines,
Banyuls-dels-Aspres.
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Première
mention historique et origine du nom
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Première mention en
944, sous la forme Brulianum. On trouve ensuite Ebrulliano
(avec développement d'un e prothétique), puis
Bruliano et enfin Brulla (1359).
Comme la plupart des
toponymes catalans terminés par -à,
Brullà tire son nom d'un ancien domaine rural,
formé avec le suffixe -anum sur un nom de personne
qui pourrait être le gallo-romain Brogilius, ou
plutôt le romain Burrulius (dérivé de
burrus = roux).
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Les
recensements
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2005
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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918
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635
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565
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616
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420
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225
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Bref
aperçu historique
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La seigneurie de Brouilla
fut d'abord détenue par une famille dite
Brullà, mais on s'aperçoit au XIIIe
siècle qu'elle appartient aux comtes
d'Empúries, puisque en 1269 Ponç IV
d'Empúries vend le lieu et le château de
Brouilla à Gispert Sapte, abbé de
Saint-Génis de Fontanes. Par la suite, et
jusqu'à la Révolution, Brouilla continuera
d'appartenir à l'abbaye de Saint-Génis. Un
texte de 1423 signale cependant que Pierre d'Oms
était alors seigneur de Brouilla. Mais
peut-être était-il simplement le mandataire des
moines de Saint-Génis.
Un texte de l'an 959
signalait la présence de deux églises à
Brouilla, l'une dédiée à la Vierge
(c'est sans doute l'église actuelle), l'autre
à saint Jean. Ce qui suppose, aux alentours de l'an
Mil, la présence de deux noyaux d'habitation. On ne
sait pas où se trouvait cette église
Saint-Jean, dont les textes médiévaux
postérieurs ne parlent d'ailleurs plus. Brouilla
avait son château, mais celui-ci ne fut sans doute
jamais très important. A preuve un texte de 1434,
dans lequel le seigneur d'Ortaffa précise que, en cas
de danger, les hommes de Brouilla devaient venir se
réfugier dans le château d'Ortaffa.
La population était
assez peu nombreuse au début du XIXe siècle.
Le recensement de 1799 (assez peu crédible,
précisons-le) évoque le chiffre de 80
habitants. Tout au long du XIXe siècle on assiste
à une assez forte croissance démographique :
225 habitants en 1836, 440 en 1886. La première
guerre mondiale vient freiner cet essor (396 habitants en
1926), mais ce n'est qu'une parenthèse, et la
croissance continue par la suite. Le seuil des 500 habitants
est dépassé en 1962 (530), et le dernier
chiffre connu, 918 habitants en 2005, constitue un nouveau
record.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à la Vierge. C'est un bel
édifice roman du XIIe siècle, avec un chevet
trifolié (une abside accompagnée de deux
absidioles qui forment les extrémités du
transept). On remarque surtout le superbe portail de marbre
gris dont l'archivolte repose sur deux chapiteaux
historiés, décorés avec des griffons et
des lions, que l'on attribue au maître de
Serrabona.
A l'intérieur, on
notera surtout une Vierge du XIVe siècle,
d'inspiration romane, et plusieurs toiles du XVIIe
siècle. La sacristie abrite deux panneaux peints du
XVIe siècle. Est également originaire de
Brouilla un encrier mozarabe du XIe siècle ayant
servi de boîte à reliques. Je ne sais où
il se trouve actuellement (en principe dans le trésor
de la cathédrale de Perpignan).
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Le
portail
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Chapiteau de
gauche
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Chapiteau de
droite
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Germa, Reynal, Capdet,
Bails, Conte, Jorda, Madern, Rovire, Garcias, Massote,
Baretge, Glori, Rollant.
1497 : Andreu Bertran, Johan
Bertran, Stheva Bou, Berenguer Cisteró, Jordi Fabra,
Bernat Ferran, Berenguer Godó, Guillem Godó,
Guillem Salvat.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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L'encrier mozarabe
de Brouilla
(voir
l'image)
Cet encrier d'origine tolédane, en
laiton repoussé et ciselé, avait servi
à Brouilla de lipsanothèque (boîte
à reliques que l'on plaçait
généralement sous la table d'autel). C'est un
récipient prismatique octogonal, à col
cylindrique, muni d'un couvercle à
bélière relié au col par une
chaînette et une autre bélière.. Deux
autres bélières, à la base du col,
servaient probablement à l'attache des plumes.
L'encrier porte une inscription en caractères
koufiques, qui se développe à la verticale sur
chacune des huit faces, agrémentée de motifs
décoratifs : colombes et motifs graphiques
divers.
Cette inscription est une dédicace
poétique adressée par l'artisan auteur de la
pièce au juge auquel elle était
destinée. Elle a été traduite par Ocana
Jimenez, qui précise qu'elle appartiendrait au
koufique tolédan du XIe siècle. En voici le
contenu :
"Parmi les joyaux des ouvrages manuels,
je suis pour les rois une magie permise. Je suis une des
belles créations d'Ibn Birzâl. Considère
généreusement et admire un artiste
itinérant. Encrier du juge Ibn-al-Faray, que coule en
lui un liquide abondant ! "
Des récipients de nature
très diverse, parfois choisis pour leur
caractère précieux, ont souvent
été utilisés comme
lipsanothèques. Rien ne permet de dire si ceux qui
ont une origine islamique ont fait partie de quelque butin
de guerre ou sont parvenus dans la région par des
voies commerciales normales. La forme de l'encrier remonte
pour sa part à un modèle connu depuis depuis
le IIe et le IIIe siècles.
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