|
|
|
Le
clocher de l'église de Canet
|
Superficie
et situation géographique
|
Commune de 2239 hectares
située à l'est de Perpignan, limitée au
nord par le lit de la Tet et au sud par l'étang de
Canet-Saint-Nazaire. La ville de Canet s'est établie
sur une terrasse quaternaire, que l'on retrouve au sud
à l'Esparrou, important domaine viticole dominant
étang et marécages. L'étang,
appelé tantôt de Canet, tantôt de
Saint-Nazaire, occupe une superficie de 782 hectares. Il est
alimenté en eau douce par les eaux du Réart.
Il est séparé de la mer par un cordon
littoral, sur lequel se sont développées les
plages de Canet et de Saint-Cyprien. L'essor de Canet-Plage
remonte à la fin du XIXe siècle, avec la
timide construction des premiers "chalets". La station
balnéaire était reliée à
Perpignan par un tramway, mis en service en 1900, qui
demeurera en service jusqu'au milieu du XXe siècle.
Mais c'est à partir des années 1960 que le
développement prend des proportions
démesurées, si bien qu'aujourd'hui Canet-Plage
est une station touristique gigantesque, avec tout ce qu'il
faut pour attirer les vacanciers : une vingtaine
d'hôtels, une dizaine de campings, des centaines
d'appartements meublés, un casino, un port de
tourisme pouvant accueillir plus de mille bateaux et
entouré d'immeubles de standing. Le tout s'est fait
en partie au détriment de zones naturelles riches par
leur flore et leur faune, dont on s'efforce de
protéger aujourd'hui ce qu'il reste. Quant à
la pêche, autrefois très importante, elle n'est
plus qu'un souvenir, symbolisé par deux cabanes de
construction traditionnelle destinées à
attirer les touristes.
Communes limitrophes :
Villelongue de la Salanque, Sante-Marie, Perpignan,
Cabestany, Saint-Nazaire, Saint-Cyprien.
|
Première
mention historique et origine du nom
|
Première mention en
1017 (villa Kanedo). Par la suite, on trouve longtemps la
graphie latine Canetum, la forme actuelle apparaissant dans
les textes dès 1118. Aucun problème pour
l'étymologie, c'est tout simplement un lieu où
poussent les roseaux (latin canna).
|
Les
recensements
|
1999
|
1990
|
1982
|
1901
|
1836
|
10.299
|
7575
|
6030
|
1026
|
388
|
|
Bref
aperçu historique
|
Des fouilles ont
montré l'existence de populations du premier
âge du fer, notamment à Bellavista (Bellevue).
A l'époque romaine, la plage de Canet était le
port de Ruscino, tout comme elle sera au moyen âge
celui de Perpignan (situation qu'elle conservera en gros
jusqu'à la fin de l'Ancien Régime). En
même temps, cette plage était l'objet de
nombreuses dévotions : par temps de
sécheresse, c'est là qu'on venait immerger les
reliques de saint Gaudérique, descendues en
procession solennelle depuis l'abbaye de Saint-Martin du
Canigou.
Au moyen âge, Canet
fut, avec son château, le siège d'une
importante vicomté, créée au
début du XIVe siècle par le roi de Majorque
pour Guillem III de Canet. Cette vicomté comprenait,
outre Canet, une douzaine de seigneuries différentes,
auxquelles s'ajouteront la vicomté d'Ille, puis
Saint-Feliu d'Amont et d'Avall, les châteaux de
Corbère et de Llupià. Depuis l'union d'Ille et
de Canet, c'était la famille de Fenollet qui
détenait cette vicomté, une famille
tumultueuse, dont l'un des membres (Andreu de Fenollet) se
signala par l'assassinat de sa femme, dont il fut
pardonné en donnant de nombreux biens aux
communautés ecclésiastiques. Par la suite, on
retrouve la vicomté aux mains de Galceran de Pinos
(XVIe siècle), dont les descendants, malgré
quelques vicissitudes, resteront seigneurs de Canet
jusqu'à la Révolution.
A signaler, pendant de
nombreux siècles, le rôle important des
étangs de Canet dans la production de sel. Les salins
de Canet fournissaient un sel marin très
apprécié des consommateurs. Mais, avec
l'annexion du Roussillon à la France et
l'instauration de la gabelle, les salins furent
fermés par ordre du roi. Ils se trouvaient dans la
zone marécageuse située entre l'Esparrou et le
village de Canet (étang du Cagarell).
Avec son maire Joseph
Cassanyes, Canet prend une part active à la
Révolution, et l'on y choisit en bloc de soutenir la
république. Les immigrés sont apparemment
très peu nombreux, preuve supplémentaire d'une
adhésion presque totale au nouveau régime.
Pendant la Convention, Joseph Cassanyes, devenu
député, jouera un rôle très
important dans la guerre franco-espagnole de 1793 (voir plus
bas).
Bien entendu, l'histoire
récente de Canet, c'est celle du développement
de Canet-Plage, et de l'incroyable essor
démographique qui s'en est suivi. Il y avait, en
1836, 388 habitants à Canet. Une première
poussée, vers la fin du XIXe siècle, permet de
dépasser le seuil des 1000 habitants (1012 h. en
1896). Les chiffres demeurent stables jusqu'aux
années 1950, et la progression, qui a certes
continué, n'a rien de spectaculaire : 1853 habitants
en 1954. Puis c'est l'explosion : 3658 habitants en 1968,
5128 en 1975 (en comptant Saint-Nazaire, qui fut
rattaché à Canet de 1975 à 1984).
Enfin, entre 1975 et 1999 (dernier recensement), la
population a tout simplement doublé, dépassant
aujourd'hui le seuil des 10.000 habitants.
|
L'église
paroissiale
|
Elle est
dédiée à Saint-Jacques, choix qui ne
surprend pas lorsqu'on sait qu'elle fut au moyen âge
la chapelle de l'Hôpital de Canet (première
mention en 1241). L'édifice construit au début
du XIIIe siècle fut presque entièrement
détruit pour bâtir une nouvelle église
à la fin du XIVe siècle. De nouveaux
aménagements ont eu lieu en 1510, la dernière
campagne de travaux importants datant de 1896. C'est un
édifice typique de ce que l'on pourrait appeler le
gothique catalan, qui utilise certes la croisée
d'ogives, mais à des fins souvent plus
décoratives que réellement
architecturales.
De l'église
primitive, subsistent deux inscriptions funéraires et
un bas-relief roman. Le mobilier ne présente qu'un
intérêt limité sur le plan artistique.
La plupart des retables datent du XVIIIe et du XIXe
siècles. A noter le très beau clocher-tour,
aux imposantes dimensions.
|
Autres
monuments et lieux à visiter
|
Au hasard des rues du vieux
Canet, on découvrira quelques maisons anciennes, mais
il y a surtout les importants vestiges de l'ancien
château féodal et de l'église
Saint-Martin, dont il reste l'abside
semi-circulaire.
Mais c'est bien sûr
à Canet-Plage que se trouve l'essentiel des
activités et des buts de promenade. Bien sûr il
y a la mer et tous les loisirs qui y sont associés,
mais aussi l'Espace Méditerranée, qui est le
coeur de Canet-Plage, avec ses restaurants, ses boutiques et
ses rues piétonnes. On pourra admirer au passage la
belle sculpture de François Vanczack, la Fille de la
mer et du soleil. Quatre musées sont là pour
offrir aux touristes et aux populations locales des
collections intéressantes : c'est le cas en
particulier du musée du Jouet (plus de 3000 jouets
exposés, dont un char sumérien datant de 4000
ans), mais aussi de celui du Bateau (près de 100
maquettes), de celui de l'Auto, et enfin de l'aquarium,
riche de 53 bassins.
Enfin, s'il n'y a pas trop
de vent, il faut profiter de l'étang, de la richesse
de sa flore et de sa faune : plus de 700 espèces de
plantes recensées, plus de 300 espèces
d'oiseaux.
|
Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Canal, Bousquet, Malet,
Cassanyes, Cortale, Doutard, Pagès, Saut, Torrent,
Amouroux, Bazerbe, Laporte, Portaries, Roger,
Roullié, Salva.
1497 : Albesa,
Alicén, Alicenda, Alissén, Arater,
Asillà, Balderich, Barbonès, Benet, Berenguer,
Bertrana, Bigordà, Bon, Bosch, Brovia, Buguarra,
Cathalà, Ciquarda, Ciquart, Colom, Daugui, de
Castellà, de Jante, Delmau, del Tros, de Malebra, de
Rexarch, Deullo, Drulla, Fabre, Font, Forner, Forts,
Gallart, Guillelmes, Jaubert, Juglar, Malot, Marot,
Mascharó, Menescal, Mestre, Montellà, Oliba,
Perpinyà, Pontà, Quoranta, Ramon, Sabils,
Serra, Sobirà, Sobirana, Soler, Todalenc, Vidal,
Vilalonga, Xicart.
|
Autres
liens sur le site
|
Cartes postales anciennes : à voir
deux pages, d'abord celle consacrée aux
bains de
mer, puis celle qui évoque
les
constructions en bord de mer.
Pour être sûr de ne rien rater, penser à
regarder la
liste alphabétique.
|
Liens
internet
|
|
Renseignements
complémentaires
|
Le conventionnel
Cassanyes
Joseph Cassanyes naquit à Canet le
11 novembre 1758. Après des études qui
faillirent le conduire à la prêtrise, il adopta
le métier de chirurgien, que pratiquait
déjà son père.
Quand éclate la Révolution,
c'est lui qui est nommé maire de sa commune. Il se
retrouve ensuite membre du District et du Directoire de
Perpignan, est élu député de la
Convention le 4 septembre 1792, et à ce titre vote la
mort de Louis XVI en janvier 1793. Par décret du 6
juillet 1793, il est envoyé en mission dans le
département, au titre de représentant du
peuple près les armées des
Pyrénées-Orientales. Il réorganise
l'armée des Pyrénées en lutte contre
les Espagnols, prend part aux opérations, et
notamment à la victoire
de Peyrestortes. Une fois les
armées de Ricardos chassées, Cassanyes rentre
à Paris, avant de repartir en mission dans les Alpes,
où là encore il semble avoir réussi
à améliorer une situation peu reluisante.
Entre temps, il a voté la destitution de Robespierre,
ce qui lui vaut de continuer sa carrière politique :
il est élu au conseil des Cinq-Cents, où il ne
fait guère parler de lui, et finit par revenir
à Canet, où il mène une vie
relativement tranquille, comme juge de paix de Perpignan et
conseiller d'arrondissement. Il redevient maire de la
commune en 1813, mais la Restauration marque pour lui le
début de l'exil : il est chassé de France en
1816 en tant que "régicide", et va se réfugier
en Suisse, puis en Catalogne du sud. Il lui faut attendre
1830 et le changement de régime pour rentrer enfin
à Canet, où il retrouve son fils,
prénommé lui aussi Joseph, qui vient
d'être nommé maire de la ville. Il mène
maintenant une vieillesse paisible, et s'éteint le 22
avril 1843, à l'âge respectable de 85
ans.
Un premier monument en l'honneur de
Cassanyes avait été érigé
à l'emplacement de l'ancien cimetière de Canet
en 1892. Mais le buste, dû au sculpteur Belloc, fut
fondu par les Allemands en 1943. Un seecond buste fut donc
sculpté en 1959 par Manolo Valiente. C'est lui qui
est représenté sur la photo
ci-dessus.
|