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Vue
générale de Canohès
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Superficie
et situation géographique
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Canohès est une
commune de 855 hectares située dans la plaine du
Roussillon, entre Thuir et Perpignan. La partie nord du
territoire se situe sur la terrasse moyenne de la Tet. C'est
là que se trouvent les terres irriguées par le
canal de Perpignan. Plus au sud, la plaine des Aspres avec
quelques coteaux est le domaine de la vigne, qui occupe
à peu près la moitié de la superficie
communale. L'élément le plus original du
paysage est, juste à l'est du village, l'ancien
étang de forme quasiment circulaire, qui fut
asséché sans doute à la fin du moyen
âge, peut-être plus tardivement, par une
série de canaux au lieu-dit les Coves, avec notamment
un tunnel long de 800 mètres.
Communes limitrophes :
Thuir, Toulouges, Perpignan, Pollestres,
Ponteilla.
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Première
mention historique et origine du nom
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Première mention sous
la forme Kanoas en 843, puis au Xe siècle
Canohas et Canovas. La forme Canohes
s'impose à partir du XIVe siècle, alternant
avec la graphie Canoes, qui a été
retenue par les "spécialistes" comme version catalane
actuelle du toponyme : c'est dommage, car le h
intervocalique n'a rien à voir avec une francisation
abusive, contrairement à l'accent grave
final.
L'étymologie est
incertaine : pour ma part je pense, malgré certaines
réserves, qu'il s'agit d'une contraction du latin
casas novas, autrement dit les maisons neuves. On a
cependant fait appel à des racines diverses pour
donner d'autres explications. L'une d'entre elles, fournie
par Lluís Basseda (Toponymie historique de Catalunya
nord), invoque le thème hydronymique prélatin
kan (= creux), qui, ajouté au celte
nauda (= marécage), donnerait une bonne image
de la situation du village vers l'an 800, au bord d'un
étang et de zones marécageuses. Pourquoi pas ?
Mais le doute s'impose.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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4416
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3568
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2908
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1016
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345
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Bref
aperçu historique
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Quelques vestiges d'une
occupation ancienne ont survécu aux profondes
transformations du paysage : le néolithique moyen est
présent au Camp del Roure (une hache en pierre polie
et des céramiques). De l'époque romaine, il
reste des murs et des céramiques auprès de
l'église, et des fragments d'amphores près du
mas de les Coves.
Le lieu de Canohès
est cité pour la première fois en 843 : il est
donné par Charles le Chauve à son
fidèle Sunifred, le père du légendaire
Guifred el Pelós. Au Xe siècle,
l'évêque d'Elne Sunyer, fils du comte du
Roussillon Gausfred Ier, cède Canohès et son
église à l'abbaye de Lagrasse, qui
détenait déjà des droits de pêche
sur l'étang. Mais son frère ne reconnaît
pas cette donation, si bien que pendant plus d'un
siècle la possession de la seigneurie sera
contestée à diverses reprises. Finalement, en
1102, les vicomtes de Tatzó (Taxo, territoire
d'Argelès), sans doute héritiers de la famille
comtale, renoncent à leurs prétentions sur
Canohès, et l'abbaye de Lagrasse reste le seul
seigneur de Canohès, situation qui durera
jusqu'à la fin de l'ancien régime. On pense
que c'est à l'initiative des moines que
l'étang proche du village fut asséché
par la construction d'un canal au lieu-dit Les Coves (La
Cobas), à une date qui demeure incertaine. L'abbaye
était représentée par un
prévôt (qui en 1281 résidait à
Pézilla). Le village a été
fortifié au XIVe siècle, soit à une
date très tardive, les habitants se plaignant dans
une requête au roi Sanche (1319) d'être toujours
obligés, en temps de guerre, de fuir les lieux et
d'aller se réfugier ailleurs (cité par A.
Catafau, Les Celleres et la naissance du village en
Roussillon).
L'assèchement de
l'étang, la proximité du ruisseau de Perpignan
(qui traverse la commune) ont permis le développement
de l'agriculture à Canohès. La population,
faible pendant des siècles, se développe
considérablement au XIXe siècle : on passe de
345 habitants en 1836 à 1016 en 1901. Par la suite,
cette population se stabilise juste au-dessus de la barre
des 1000 habitants. Mais la situation géographique du
village, non loin de Thuir et de Perpignan, ne pouvait
qu'être favorable à une nouvelle expansion, qui
commence dans les années 1960. De nombreux
lotissements sont créés, et aujourd'hui le
dernier recensement nous montre que la population a
quadruplé en 40 ans : 1050 habitants en 1954, 4416 en
1999.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Cyr (en catalan sant
Quirc) et à sainte Julitte. C'est au départ un
édifice roman à nef unique, datable sans doute
du XIe siècle, profondément transformé
à la fin du XIXe siècle, restauré en
1972. L'abside présente un décor
intérieur de cinq arcades avec des petits chapiteaux
sculptés de type archaïque, Le mobilier est peu
important : à noter cependant les statues de saint
Cyr et sainte Julitte (XVIe siècle) et une Vierge du
XIVe siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Le village conserve quelques
traces de ses fortifications. A noter, au cimetière,
le
monument funéraire de Jules
Estrade, copie d'un
tombeau romain de la Voie Appienne. Plus difficiles à
visiter, les ouvrages hydrauliques de Les Coves
mériteraient d'être mis en valeur.
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Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Parent, Tourné, Clar,
Ferrer, Sibiude, Delmas, Guichet, Guillemoles, Badie,
Bertrand, Coubris, Boher, Gabarou, Hostaille, Llobet,
Lougarre, Mathieu, Molins, Pujet.
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Autres
liens sur le site
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- Lieux
à visiter : Canohès.
- Cartes
et photos anciennes : de Canohès à
Ponteilla.
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Liens
internet
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Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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Saint Cyr et sainte
Julitte
Si ces deux saints sont
associés comme patrons de l'église, c'est tout
simplement parce que Julitte était la mère de
Cyr, et qu'ils auraient souffert ensemble le martyre, vers
230. Cela se passait à Tarse, en Cilicie.
Soupçonnée
à juste titre d'être chrétienne, Julitte
fut convoquée devant le président Alexandre,
qui lui demanda de sacrifier aux idoles. Elle refusa
évidemment, et Alexandre la fit frapper à
coups de nerf de boeuf. Comme Julitte avait amené
avec elle le petit Cyr, âgé de trois ans, le
président prit l'enfant dans ses bras pendant qu'on
battait la mère. Cyr poussait des cris d'horreur, et,
repoussant les caresses du président, lui
déchirait le visage de ses petits ongles. Il semblait
parler (certaines versions disent même qu'il parlait
et criait "je suis chrétien"). Il finit par mordre
Alexandre à l'épaule et ce dernier, fou de
rage et de douleur, le jeta dans les escaliers où il
se fracassa la tête. Pendant que sa petite cervelle se
répandait sur les degrés, Julitte remerciait
Dieu de l'avoir accueilli dans son royaume. La suite du
supplice de Julitte fut horrible : elle fut
écorchée, arrosée de poix bouillante et
eut enfin la tête tranchée.
Ensuite le président
fit couper les deux corps en morceaux qu'on éparpilla
çà et là, afin que les chrétiens
ne puissent vénérer les nouveaux saints. Mais,
pendant la nuit, un ange reconstitua les morceaux et Julitte
et son enfant reçurent une digne
sépulture.
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