|
|
|
Le
village de Casteil
|
Superficie
et situation géographique
|
Casteil est un tout petit
village, mais une très grande commune de 2983
hectares, comportant deux sites exceptionnels : l'un
naturel, le massif et le pic du Canigou ; l'autre
historique, l'abbaye de Saint-Martin du Canigou. Le
territoire est recouvert de forêts jusqu'à 2000
mètres, avant de s'élever jusqu'à 2784
mètres, hauteur du pic du Canigou, de nombreux autres
sommets dépassant les 2500 mètres. C'est dans
le massif du Canigou que se forment les rivières du
Cadi et de la Llipodera.
Communes limitrophes : Prats
de Mollo, Le Tech, Corsavy, Valmanya, Taurinya,
Vernet-les-Bains, Sahorre, Py.
|
Première
mention historique et origine du nom
|
Première mention en
885 sous la forme castrum Vernetum : Casteil doit en effet
son nom au fait que le château primitif de Vernet
était bâti sur un roc dominant au nord le
village actuel. On trouve trois siècles plus tard la
forme Castellum (1176, 1190), puis Castell (1358). Bien
entendu le toponyme signifie "château".
|
Les
recensements
|
1999
|
1990
|
1982
|
1901
|
1836
|
134
|
102
|
52
|
145
|
140
|
|
Bref
aperçu historique
|
On l'a dit plus haut,
Castell doit son nom au château de Vernet, construit
au IXe siècle sur une colline dominant le village.
Pendant des siècles, en fait jusqu'au XVIIIe
siècle, Vernet et Casteil ne formeront qu'une seule
communauté d'habitants, dépendant pour les
droits seigneuriaux de l'abbaye de Saint-Martin du Canigou.
Puis les deux villages se sont séparés, l'un
continuant à prospérer grâce à
ses ressources thermales, l'autre végétant sur
un territoire peu propice à l'agriculture (la
superficie agricole se limite à 24 hectares). La
population atteint le chiffre record de 176 habitants en
1851, puis elle baisse régulièrement,
atteignant un minimum de 52 habitants en 1982. Depuis, le
redressement a été spectaculaire, puisque le
dernier recensement fait état de 134
habitants.
|
L'église
paroissiale
|
Elle est évidemment
dédiée à saint Martin. D'abord simple
oratoire construit vers le XVe siècle, elle s'est
agrandie à partir du XVIIe siècle, et est
devenue église paroissiale en 1786.
|
Autres
monuments et lieux à visiter
|
Nous ne parlerons pas ici du
Canigou, auquel on accède le plus souvent par
d'autres lieux que le village de Casteil, mais de l'abbaye
de Saint-Martin (voir
l'image), dont la
visite ne peut manquer de laisser un souvenir inoubliable.
Cependant, l'accès
à cette abbaye ne se fait pas aussi facilement que
cela. On peut certes y aller en jeep depuis Vernet, solution
adoptée par les paresseux ou les touristes
pressés. Mieux vaut choisir la marche, beaucoup plus
agréable à tous points de vue : depuis
l'église du village, on prend une petite route
goudronnée qui se transforme ensuite en chemin
pavé. Sur le parcours, une halte s'impose à la
chapelle de Saint-Martin le Vieux (Sant
Martí el Vell, voir
l'image), qui fut la
première église paroissiale de Castell : c'est
un édifice du XIe siècle à nef unique,
restauré en 1978. Puis on arrive à l'abbaye
(voir ci-dessous).
|
Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Buzan, Jampy, Olive, Boera,
Pidell, Quès, Calvet, Cases, Nou, Bartre.
|
Autres
liens sur le site
|
|
Liens
internet
|
|
Renseignements
complémentaires
|
Saint-Martin
du Canigou
(cliquer
pour voir l'image)
La construction de l'abbaye
remonte au début du XIe siècle, elle a
été engagée par Guifred II, comte de
Cerdagne, l'édifice étant destiné
à héberger des moines
bénédictins. La consécration date de
l'an 1009, le premier abbé s'appelait Sclua (ou
Esclua). Il semble avoir dirigé la construction, mais
ne fut consacré abbé qu'en 1014. Après
une nouvelle campagne d'agrandissement, le comte Guifred s'y
retire en 1035 et y meurt en 1050, après avoir
prononcé ses voeux. A noter une date importante dans
l'histoire du Roussillon, celle de 1014, où l'abbaye
acquiert par des moyens plus ou moins licites les reliques
de saint Gaudérique. Pendant des siècles, ces
reliques, conservées dans une châsse (visible
aujourd'hui à la cathédrale de Perpignan),
seront invoquées pour combattre la sécheresse,
et donneront lieu à d'innombrables pèlerinages
depuis l'abbaye jusqu'à Canet, où la
châsse était immergée jusqu'à ce
que la pluie se décide à tomber. Saint
Gaudérique est l'un des deux ou trois saints les plus
populaires en Roussillon, sinon le premier.
Après d'innombrables
donations qui lui procurent un domaine foncier
considérable, l'abbaye commence à
décliner au XIVe siècle, sans doute à
la suite des grandes pestes, et ce déclin s'accentue
jusqu'à la fin du XVIIIe siècle : le 4
novembre 1779, les cinq moines de Saint-Martin, tous
âgés et malades, demandèrent la
sécularisation des lieux, accordée par une
bulle papale de février 1781. La liquidation des
biens date de 1788, soit un an avant la Révolution,
les objets du culte étant répartis entre les
diverses paroisses environnantes. Autrement dit, la
Révolution n'est pour rien dans la ruine de l'abbaye,
contrairement à ce que certains ont complaisamment
laissé croire.
Déjà
très abîmés par le tremblement de terre
de 1428, quasiment ruinés en 1698 (date à
laquelle un nouvel abbé entreprend des
réparations), les bâtiments de l'abbaye
continuent de se dégrader tout au long du XIXe
siècle. La restauration de l'édifice fut
dirigée à partir de 1902 par
l'évêque de Perpignan, monseigneur de Carsalade
du Pont, qui y consacra toute sa vie. Aujourd'hui, l'abbaye
de Saint-Martin du Canigou est habitée par une
communauté monastique jugée par certains
très conservatrice, contrairement à celle de
Saint-Michel de Cuixà.
L'église est en fait
constituée de deux églises superposées
: la crypte et l'abbatiale. La cypte (appelée aussi
la Souterraine) est dédiée à la Vierge,
l'abbatiale à saint Martin. Toutes deux sont des
édifices à trois nefs. Le cloître,
totalement détruit, a été partiellement
reconstitué : on y remarque des chapiteaux
historiés, en marbre blanc ou rose, datant pour
l'essentiel du XIIe siècle.
|