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Vue
générale de Codalet
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Superficie
et situation géographique
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Codalet est une minuscule
commune de 278 hectares, coincée entre Prades,
Taurinyà et Rià. Son territoire est
essentiellement ocupé par la partie basse de la
rivière de Taurinyà, appelée la
Lliterà dans ce secteur. Cette petite commune est
pourtant l'une des plus visitées du
département, puisque c'est à Codalet que se
trouve l'abbaye de Saint-Michel de Cuixà. Autre lieu
à signaler, Dosserons, entre Codalet et Sirach,
autrefois village, dont il reste une église
dédiée à saint Jean. La limite avec
Sirach est constituée par un affluent de la Tet
appelé le Riu Merder (un nom charmant !). Notons
enfin que, depuis la seconde moitié du XIXe
siècle, la commune est irriguée par le canal
de Bohère.
Communes limitrophes :
Prades, Taurinya, Ria-Sirach.
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Première
mention historique et origine du nom
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Première mention en
850 sous la forme Cotaletum. Au moyen âge, les deux
graphies Codalet et Codolet se concurrencent, la
première l'ayant finalement emporté à
partir du XVIIe siècle. Le nom est un
dérivé du catalan codol (caillou, galet de
rivière), qui vient du latin *cotulus (diminutif de
cos, cotis, même sens). Aurement dit, le village
initial de Codalet (peut-être sur l'autre rive de la
Lliterà) devait être implanté sur un
lieu abondant en galets.
Un autre toponyme
mérite d'être étudié, il s'agit
de Dosserons, que l'on trouve pratiquement toujours
écrit "Duas Sorores", autrement dit "les deux soeurs"
dans les anciens textes (première mention en 950) :
il s'agit sans doute de deux rochers ou mégalithes
qui ont pu autrefois entourer la strata conflentana, mais il
faut beaucoup d'imagination pour les retrouver
aujourd'hui.
Quant à Cuixà,
il s'agit, comme pour la plupart des toponymes en -à,
d'un ancien nom de domaine ayant été
fondé par un nommé Coccius ou
Cotius.
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Les
recensements
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2005
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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387
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369
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329
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311
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288
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311
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Bref
aperçu historique
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Il n'a hélas pas
grand-chose à dire sur l'histoire de Codalet, tant
elle est liée à celle de l'abbaye de
Cuixà, qui sera évoquée plus bas.
Dès 850 Protase, religieux placé à la
tête de la petite communauté monastique de
Saint-Germain (voir plus bas), acquiert la moitié du
territoire de Codalet, l'autre moitié étant
obtenue en 871 (précepte de Charles le Chauve).
Cuixà sera seigneur du village jusqu'à la
Révolution.
En 1346, à l'issue de
la guerre ayant opposé Jaume III de Majorque à
Pere III d'Aragon, ce dernier ordonna de raser les
fortifications du village, coupable d'avoir soutenu le roi
de Majorque.
Reste le problème
évoqué plus haut, celui de l'emplacement du
village. Il semble bien que celui-ci ait été
au départ établi sur la rive gauche de la
Lliterà. Deux indices au moins plaident en faveur de
cette thèse : d'abord un acte daté de 1141,
dans lequel Grégoire, abbé de Cuixà,
déclare fonder une ville sur une terre de
Saint-Michel, en un lieu où une foire se tenait
habituellement. Il accorde la liberté à tous
ceux qui viendront s'y installer (cité par Aymat
Catafau, "Les Celleres et la naissance du village en
Roussillon"). Donc, l'actuel village de Codalet aurait
été au départ un marché, un lieu
de foire (un acte de 1407 évoque d'ailleurs un carrer
mercadal), transformé en village au XIIe
siècle. Deuxième indice, toujours
relevé par Aymat Catafau, l'existence d'un lieu dit
villa vella, mentionné dans l'inventaire
d'Agullana.
Depuis le XIXe
siècle, la population du village fait preuve d'une
grande stabilité, due à la présence de
la ville voisine de Prades, qui a tempéré les
effets de l'exode rural. On assiste même ces
dernières années à une
légère progression, le chiffre du recensement
de 2005 étant d'ailleurs le record
historique.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Félix. Il s'agit
d'un bâtiment d'origine romane, profondément
modifié au XVIIIe siècle, avec destruction de
l'ancien chevet, transformé en porte d'entrée
(le choeur ayant fait le chemin inverse). A noter quelques
retables du XVIIIe siècle, et un Christ en croix du
XIVe siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Le village conserve quelques
restes de ses fortifications, notamment une tour. Bien
sûr, l'élément touristique le plus
important est Saint-Michel de Cuixà, que l'on peut
atteindre à pied par le sentier d'Emilie qui longe le
canal de Bohère et qui part de l'Hostal de Nogarols
(je vous recommande vivement ce restaurant, d'abord parce
que c'est bon, et ensuite parce qu'il est tenu par mon
beau-frère).
En allant vers Sirach, on
arrive à l'église romane de Saint-Jean de
Dosserons, qui appartient à un propriétaire
privé et a été entièrement
restaurée il y a quelques années, avec plus ou
moins de bonheur.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Salgas, Sicart, Acezat,
Bonnel, Porra, Raffart, Sicre, Quès, Sors,
Vergès, Aubert, Clos, Laverrou, Puig,
Sardane.
1497 : En Navarra,
Francí Barrera, En Balle lo Barber, Bernat
Vilafrancha, Bernat Janover, Casadevall, N'Otxoya, En
Baluga, Mossèn Jaume Stapa prevera, Lo Balle, Miquel
Oliveda, Miquel Vilafrancha, Jaume Çalva, N'Anbroni,
Pere Miquel, Johan Soler, N'Audo, En Brullà, Johan
Oliveda, Lo Serquer, Francí Oliveda, Johan Balle,
N'Anglesa, Na Pólita, Na Boquera, Na Simona, Na
Susanna, Mossen Johan Labià, N'Asteva.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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Bref historique de
Saint-Michel de Cuixà
La villa Cuxanum est
mentionnée dans les textes dès 845. Les moines
de l'abbaye de Saint-André d'Eixalada (voir
Nyer)
y avaient fondé une petite annexe portant le nom de
cella et dédiée à saint Germain
(mention en 866). Lorsque leur monastère est
détruit par la crue de 878, les survivants viennent
se réfugier à Cuixà. Au Xe
siècle, les moines y édifient une
église, consacrée en 953, mais vingt ans plus
tard commence le grand chantier qui donnera naissance
à l'actuelle abbaye. Une nouvelle église est
consacrée en 975, dédiée à saint
Michel. Les travaux ont été entrepris par
Garin, abbé de Cuixà depuis 961, un personnage
de renommée européenne. Après la mort
de Garin, arrive Oliba, qui au XIe siècle poursuit
les travaux, qui dureront jusqu'au XIIe
siècle.
L'abbaye de Cuixà
était sans conteste l'un des plus riches
propriétaires fonciers du Roussillon, sinon le plus
riche, à la suite d'une pluie de donations qui
s'accumulent dès la construction des nouveaux
bâtiments. Cependant, à partir du XVe
siècle, elle commence à connaître des
moments difficiles, et à la fin du XVIIIe
siècle, avant même la Révolution, les
lieux ont été désertés. Suit une
longue période où le bâtiment sera
victime de nombreux pillages qui s'ajoutent à
l'effondrement de certains bâtiments. La restauration,
initiée en 1938, prendra une nouvelle ampleur en
1952. Une communauté religieuse venue de Montserrat
habite les lieux depuis 1965 (elle a remplacé une
autre communauté venue de Fontfroide, qui
s'était installée en 1919). Ajourd'hui,
même si l'on continue de regretter que les
Américains refusent de nous rendre les chapiteaux
qu'ils nous ont autrefois volés (en fait
achetés à un prix dérisoire),
Saint-Michel de Cuixà a retrouvé tout son
faste, symbolisé entre autres par le remarquable
festival de musique qui s'y tient chaque année (le
festival de Prades, initié par Pau
Casals).
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