Superficie
et situation géographique
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Commune de 1302 hectares,
Collioure a eu autrefois une superficie plus importante,
puisque, jusqu'en 1823, elle comprenait aussi le territoire
de Port-Vendres. Elle s'étend depuis les
Albères, avec l'ermitage de N.D. de Consolation et un
maquis où dominent le chêne vert, le
chêne liège et les pins, jusqu'à la
Côte Vermeille ; le port de Collioure (avec son
château royal et son église au curieux clocher)
est protégé par diverses constructions
militaires, la plus connue et la mieux conservée
étant le fort Saint-Elme.
Communes limitrophes :
Argelès, Banyuls-sur-Mer, Port-Vendres.
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Première
mention historique et origine du nom
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Collioure est citée
pour la première fois en 673 sous la forme castrum
Caucoliberi. Un texte plus tardif (IXe siècle),
mais reprenant une mention du Ve siècle, donne
à peu près la même forme
(Caucholiberi). Par la suite, se développent
des graphies du type Cochliure, Cocliure, parfois
transformées en Cobliure ou Copliure
(également Coblliure, Coplliure). La graphie
catalane actuelle Cotlliure n'a jamais
été la plus fréquente. La forme
française s'est développée au XIXe
siècle.
Le nom est d'origine
ibère (ibéro-basque pour les uns,
ibéro-ligure pour d'autres). Il est composé de
la racine kauk (= creux, baie) et de illiberi
(= la ville neuve), ce dernier terme ayant aussi servi
à désigner la ville d'Elne jusqu'au IVe
siècle.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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2929
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2726
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2527
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2830
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3274
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Bref
aperçu historique
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Collioure était
déjà bien connu des hommes
préhistoriques, si l'on en croit les divers dolmens
recensés : près du hameau du Rimbau (assez
bien conservé) au col del Molló (ruiné)
et sans doute au lieu-dit l'Arqueta.
Des fouilles menées
dans le glacis du château ont montré que la
ville existait déjà au VIe siècle avant
J-C. Elle a joué un rôle important dans
l'Antiquité, servant de port à Elne (certains
expliquent d'ailleurs le nom Cauco Illiberi par "le port
d'Elne"). Son château est déjà
cité en 673, preuve du rôle stratégique
et commercial tenu par la cité à
l'époque mérovingienne.
Le château et la ville
appartiendront ensuite aux comtes du Roussillon, puis aux
divers rois qui se succèderont (Collioure
était encore propriété royale à
la Révolution). Sous le règne des rois de
Majorque, le château, entièrement renconstruit
entre 1242 et 1280, devint résidence royale, la ville
étant pour sa part le premier port du Roussillon. Le
commerce, surtout au temps des rois d'Aragon, y était
intense : on exportait notamment des draps, de l'huile et du
vin, et l'on importait des épices, des tissus
orientaux et d'autres produits exotiques. Notons qu'il y
avait à Collioure un autre château, celui des
Templiers, qui deviendra château des Hospitaliers
après la dissolution de l'ordre.
Sans entrer dans le
détail des épisodes de l'histoire auxquels
Collioure est mêlée, il faut mentionner
l'occupation française de la fin du XVe
siècle, pendant laquelle la ville fur
débaptisée sur ordre de Louis XI pour
s'appeler Saint-Michel (1475-1481). Plus tard, son
rôle stratégique fut contesté par
Vauban, qui lui préférait Port-Vendres, mais
qui, étant le seul de son avis, dut s'incliner et
accepta de consolider les fortifications. La ville fut
occupée par les troupes espagnoles en 1793, et
libérée par le général Dugommier
en mai 1794.
Au XIXe siècle, on
note un important essor économique lié
à l'expansion de la pêches, aux salaisons
(chacun connaît bien sûr les anchois de
Collioure) et à la production vinicole. Ce
progrès s'essouffle cependant au début du XXe
siècle : après un maximum de 3846 habitants en
1857, on tombe à 2830 habitants en 1801, soit une
perte de 1000 habitants en une cinquantaine d'années.
Le développement de Port-Vendres y est sans doute
pour beaucoup.
Mais, à cette
époque, Collioure connaît un tournant
essentiel, qui contribuera grandement à son
développement touristique. C'est en effet en 1904 que
Matisse vient peindre à Collioure, où, en
compagnie de Derain, il crée le fauvisme. D'autres
peintres suivront, notamment Marquet, Gris, Braque, Picasso,
Dufy, Foujita et bien d'autres.
Depuis, la population s'est
stabilisée entre 2500 et 2900 habitants, bien souvent
submergés par le flot des dizaines de milliers de
touristes qui visitent chaque année la ville.
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L'église
paroissiale
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Chacun connaît
l'église de Collioure et son clocher phallique,
ancien phare médiéval surélevé
en 1693 et orné d'une petite coupole rose en 1894.
Dédié à la Vierge, l'édifice fut
bâti entre 1684 et 1691, l'ancienne église
ayant été détruite sur ordre de Vauban.
Le sol de l'église est au niveau de la mer, il faut
descendre neuf marches pour pénétrer dans la
nef. Le mobilier est remarquable, avec plusieurs retables
baroques de grande qualité, le plus
célèbre étant celui du
maître-autel, dû à Josep Sunyer. A noter
aussi un trésor contenant de nombreuses pièces
d'orfèvrerie.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Dans le domaine religieux,
on n'aura garde d'oublier l'îlot Saint-Vincent et son
petit oratoire. Une légende voudrait que le martyre
du saint s'y soit déroulé.
Bien entendu, le monument le
plus visité avec l'église est le château
royal. On trouvera de plus amples renseignements sur le
site
du Conseil
général,
qui en est le propriétaire. Mais ce qui fait le
charme de Collioure, ce sont surtout ses vieilles rues qui
s'élèvent, souvent en escalier, sur les pentes
de la colline du Mirador, avec des maisons aux crépis
chaleureux et aux volets colorés. Les promenades sont
nombreuses, d'un côté de la ville à
l'autre, on y rencontre les inévitables peintres
(certains de grande qualité d'ailleurs), quelques
pêcheurs perchés sur les rochers, sans parler
des rues commerçantes et des plages de galets ou de
sable. Une visite s'impose aussi du côté des
producteurs d'anchois et, surtout, des caves qui vendent un
vin d'une qualité exceptionnelle (on regrettera
simplement que, chez certains, les prix aient une
fâcheuse tendance à s'envoler depuis quelques
années).
A noter aussi l'ancien
couvent des dominicains et, bien sûr, les
fortifications surplombant la ville, notamment le fort
Saint-Elme, édifié dans la seconde
moitié du XVIe siècle à l'emplacement
d'une tour médiévale, mais aussi le petit fort
Dugommier. Beaucoup plus loin, à la limite de
Collioure, Port-Vendres et Banyuls, se trouve la tour de
Madeloc : elle serait d'origine romaine, et était
déjà au Xe siècle un
élément défensif important.
L'ermitage de N.D. de
Consolation est mentionné au XIIIe siècle, et
les franciscains s'y installèrent en 1382 pour
quelque temps. La chapelle actuelle et son petit
cloître datent du XVIIe siècle. Outre une
statue "miraculeuse" de la Vierge en bois doré, on y
remarque une superbe collection d'ex-voto, souvent offerts
par des familles de marins.
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Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Py, Ferrer, Ramone (Ramona),
Riere (Riera), Francès, Oliver, Perpignane, Baretge,
Nondedeu, Garau, Desclaux, Calmon, Hostalrich, Peroneille,
Vilarem.
Voir la page
de Collioure de Philippe
Ramona, avec de
nombreuses listes de noms à diverses
époques.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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Pour le
plaisir des yeux
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- Matisse,
Fenêtre ouverte sur
Collioure
- (sur
l'un des plus beaux sites mondiaux consacrés
à la peinture)
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