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Le
site minier de Batère au début du XXe
siècle
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Superficie
et situation géographique
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Corsavy est une vaste
commune de 4702 hectares, située en Vallespir, au
nord du Tech, sur le versant méridional du massif du
Canigou. Son point le plus élevé, le puig dels
Tres Vents, atteint la hauteur appréciable de 2731
mètres, autrement dit presque autant que le pic du
Canigou. On peut atteindre le village par la R.D. 43, que
l'on prend à Arles-sur-Tech au Barri d'Amunt, mais il
existe aussi une piste (parfois difficile) qui part du col
de Palomère, au-dessus de Valmanya, et qui aboutit
aux mines de Batère, où l'on rejoint la R.D.
43 au col de la Descarga. On aura l'occasion de revenir sur
les mines de fer de Batère (ou des Indis),
situées à la limite du Vallespir et du
Conflent, qui ont assuré pendant des décennies
la prospérité du village. C'est à
Corsavy que le Riuferrer, affluent du Tech, prend sa source.
A noter aussi les gorges de la Fou, qui servent de limite
entre les communes de Montferrer et de Corsavy (le site
touristique est géré par Montferrer). Le
territoire de Corsavy, riche en forêts, a toujours
été propice aux pâturages
d'estive.
Communes limitrophes :
Casteil, Valmanya, La Bastide, Saint-Marsal, Taulis,
Montbolo, Arles-sur-Tech, Montferrer, Le Tech.
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Première
mention historique et origine du nom
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La première mention
connue ne concerne pas le village proprement dit, mais son
église : ecclesia Sancti Martini in villa Rivo
ferrario (993). Par contre, en 1007, on nous parle du
feo de Cort savino (le fief de Corsavy). La forme
latine la plus fréquente au Moyen Âge est
Curtesavino, mais le lieu est souvent
désigné par le seul mot de Feus, Feudis
(fief). On trouve une graphie Cursavi en 1108, puis
Corssavi, Cortsevi, Corsavi, Cortsavi ou encore
Corsavi, forme la plus fréquente avant
l'annexion par la France. Le y final apparaît
dès la fin du XVIIe siècle.
Le toponyme désigne
le domaine rural (cort) de Sabinus (ou Savinus), nom
de personne latin. Signalons que Batère correspond
pour sa part au catalan avetera (= bois de
sapins).
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Les
recensements
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Année
:
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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Habitants :
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253
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194
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190
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689
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989
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Bref
aperçu historique
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On l'a vu plus haut, il
semble qu'un premier village, nommé Riuferrer, ait
existé avant Corsavy, avec son église
dédiée à saint Martin. Cette
église, encore visible au bord de la route à
un kilomètre à l'est du village, fut
donnée en 1001 à l'abbaye d'Arles, qui la fit
reconstruire en 1158. Il est probable que le village s'est
ensuite déplacé vers l'ouest pour profiter de
la protection du château, mentionné dès
le milieu du XIIe siècle et sans doute
légèrement antérieur. Les rapports
entre l'abbaye d'Arles et les seigneurs du château
semblent avoir été assez tendus : un texte de
1090 montre que Ramon Matfred, seigneur de Corsavy, avait
effectué des prélèvements abusifs sur
les biens de l'abbaye et ceux des habitants. La famille dite
"de Cortsaví" conservera la seigneurie du village,
devenu le centre d'une petite baronnie, jusqu'au
début du XIVe siècle. Cette seigneurie
changera de mains à plusieurs reprises par la suite,
appartenant le plus souvent au domaine royal, mais
étant mentionnée comme dépendant de
l'abbaye d'Arles en 1770.
Connu dès
l'antiquité, le fer de Corsavy fut exploité au
Moyen Âge, à Batère et à Leca
notamment, mais sans doute de façon sporadique, ce
qui fut d'ailleurs le cas jusqu'au XIXe siècle. Il
faut dire que le transport du minerai a toujours
été problématique, rendant
malaisée une exploitation vraiment rentable. Le
problème se complique dans la seconde moitié
du XIXe siècle, avec la disparition progressive des
forges catalanes, concurrencées par les
hauts-fourneaux. Heureusement, l'existence d'une voie
ferrée allant de Perpignan à Arles, puis la
construction en 1900 d'un transporteur aérien de 9
km, reliant Batère à Arles, ont permis
à l'exploitation minière de continuer vaille
que vaille, d'autant que le fer du Canigou était
réputé pour ses qualités. Ce n'est
qu'en 1987 que la Société anonyme des mines de
Batère met fin officiellement à l'extraction
du minerai (on continuera encore pendant quelques
années à acheminer vers Decazeville et
Fos-sur-Mer le minerai déjà
extrait).
La population était
très importante dans la première moitié
du XIXe siècle, avec un maximum de 1007 habitants en
1846. Le déclin commence quelques années
après, l'exode rural se mêlant à la
disparition des forges catalanes. L'activité
minière permettra cependant de conserver longtemps
une population supérieure à 300 habitants.
Aujourd'hui la commune compte 253 habitants (204 si l'on
fait abstraction des doubles comptes).
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à saint Martin, elle a été construite
au XVIIe siècle, rempaçant un autre
édifice dédié à saint Jacques,
qui avait été dans un premier temps la
chapelle du château. C'est un bâtiment à
nef unique et à chapelles latérales. Le
mobilier comporte notamment un retable peint du début
du XVIIe siècle, et un retable du Rosaire daté
de 1693.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Dans le village, on notera
les ruines du château médiéval des
Cortsaví, ainsi qu'une tour à signaux
circulaire située sur une petite éminence. Le
lieu le plus spectaculaire est sans doute le site des gorges
de la Fou, visitable à la belle saison (s'adresser
à la commune de Montferrer pour plus de
renseignements) : sur une longueur d'environ deux
kilomètres, les gorges atteignent une profondeur de
150 mètres, se resserrant parfois jusqu'à ne
pas dépasser la largeur d'un mètre entre les
deux parois.
Le site de Batère
mérite lui aussi le déplacement. Outre les
installations minières, le lieu est dominé par
la tour de Batère, appelée au Moyen Âge
tour de la Porta, édifice de base circulaire dominant
le col de la Porta, limite entre le Conflent et le
Vallespir. De nombreuses balades ou randonnées
permettront de gravir les sommets environnants, ou encore de
gagner les mines voisines de la Pinouse, situées sur
le territoire de Valmanya.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Baills (ou Vaills), Delclos,
Oms, Romeu, Saquer, Berdaguer, Maler, Coste, Barboteu,
Fondecave, Delos, Payrou, Puitsegur, Tixador, Maillart,
Deit, Farré, Noell, Roca, Alavail,
Paillisser.
1497 : Johan Saves, Jaume
Fuster, Pere Riu (liste incomplète).
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Autres
liens sur le site
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Cartes
postales anciennes du Vallespir
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Liens
internet
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- Les
mines de Batère
- Les
gorges de la Fou
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O)
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A 48 km de Perpignan,
à 20 km de Céret. Altitude : 780
mètres. 373 habitants. Superficie : 4702 hectares.
Rivière : Riuferrer.
Produits : Mines de fer de
Batère, seigle, maïs, pommes de terre,
talc.
Fête locale : 11
novembre. Foire : 1er dimanche d'octobre.
Curiosités : Ruines
d'un château féodal, deux anciennes tours
à signaux, Gorges de la Fou, Palet de Rolland
(Règne de Charlemagne), Grotte de las Ancantadas,
Porte d'accès du Canigou (2900
mètres).
Guide du Touring-Club de
France : Bosch Jean.
Maire : Fondecave Jh.
Adjoint : Vaills Justin. Conseillers : Colomer
J, Ourtous Jh, Estève A, Coderch M, Vilalongue M,
Peytavi Paul, Peytavi L, Nivet Jh, Coste M, Pagès
D.
Receveur buraliste :
Boix. Curé : Padro Jh.
Boucher : Foix M.
Boulangers : Fondecave, Martin. Cafés :
Boix, Barboteu, Delclos, Vaills. Epiciers : Delclos,
Boix, Payrou, Vaills. Hôtels : Vaills, Bouix.
Maçon : Payrou. Menuisier :
Pailliser.
Hameau : de Leca.
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