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Une
vue du site minier près du
village
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Superficie
et situation géographique
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Ou Escaro-Aytua (le village
d'Aytua a été rattaché à Escaro
en 1822). La commune occupe une superficie de 1521 hectares.
Elle est située en Conflent, au sud de la Tet. On
peut accéder aux deux villages soit par la
vallée de la Rotjà, où une route
à l'entrée de Sahorre monte vers Escaro, soit
depuis le village de Joncet, juste au-dessus de Serdinya. Le
territoire de la commune est traversé par la Vall
Marçana, affluent de la Tet formé par la
réunion de la rivière d'Aytua et du torrent de
l'Orri. Le point culminant se situe au sud avec le pic de
Tres Estelles (2099 mètres), limite entre les
communes d'Escaro, Nyer, Py et Sahorre.
Communes limitrophes :
Serdinya, Fuilla, Sahorre, Py, Nyer, Souanyas.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le village est cité
pour la première fois en 879 sous la forme villa
Ascaro. On trouve la graphie Ascarone en 968. La
plupart des formes médiévales comportent un a
initial, mais, à partir du XIVe siècle,
apparaissent des graphies avec aphérèse,
notamment Scaró. La transformation en
Escaró, rare au Moyen Âge, devient
fréquente à partir du XVIIe siècle et a
fini par s'imposer.
On trouve dans Escaro
le suffixe latin -one(m) ayant souvent servi à
former des noms de domaines gallo-romains ou
médiévaux. Le premier élément
pourrait être le nom de personne gaulois
*Scaros, mais on pensera plutôt au nom de
personne germanique Aschari (asc = frêne, lance
de frêne + hari = armée), plus conforme aux
graphies initiales.
Le village d'Aytua,
Vitesanum en 1011, vient lui aussi d'un nom d'origine
germanique, Witiza, que l'on retrouve dans le nom de
famille Uteza. Le -a final est une terminaison
wisigothique.
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Les
recensements
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Année
:
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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Habitants :
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84
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102
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85
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435
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346
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Bref
aperçu historique
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Propriété des
comtes de Cerdagne jusqu'au début du XIIIe
siècle (après avoir été
cependant détenue en 978 par le monastère de
Sant Pere de Camprodon), la seigneurie d'Escaro fut vendue
en 1203 à l'abbaye de Fontfrède, qui
elle-même l'échangea ou la vendit au XIVe
siècle à l'abbaye de Cuixà. Il faut
dire que ces deux abbayes étaient très
friandes de fer, ce minerai étant déjà
au Moyen Âge la principale richesse d'Escaro.
Cuixà conservera cette seigneurie jusqu'à la
veille de la Révolution. Quant à Aytua,
après être passé par les mains de
très nombreux seigneurs, religieux ou laïcs, le
village appartenait à la fin du XVIIIe siècle
à la famille de Satgé, qui vivait à
Prades.
Le fer d'Escaro, sans doute
connu depuis l'Antiquité (on a trouvé au XIXe
siècle une monnaie romaine dans une mine
d'Aytuà), était exploité de
façon intensive dans la première moitié
du XXe siècle. Outre le gisement du village d'Escaro
et un autre filon à Aytua, on notera surtout les
gisements du col de la Llosa et du pla de Ganta.
Transporté par wagonnets ou câbles
aériens jusqu'à Joncet et Serdinya, le minerai
extrait était ensuite traité dans le
haut-fourneau de Ria. Mais les mines ont fermé en
1962. Premier coup dur pour Escaro, qui pouvait cependant se
rattraper avec l'extraction de la fluorine (ou spath fluor),
commencée en 1958. La production était
très importante et cette fluorine était
traitée à l'usine Comifluor de la Bastide
d'Olette. Les mines ont hélas fermé en 1991,
et l'usine en 1993. Tout cela explique que la population,
autrefois très importante (maximum de 537 habitants
en 1926), soit aujourd'hui bien maigre : 84 habitants au
dernier recensement (1999).
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L'église
paroissiale
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Construite dans le haut du
village et dédiée à saint Martin,
l'église d'Escaro était un édifice
roman du XIIe siècle. Elle a été
détruite dans les années 1930-40, victime de
l'exploitation excessive des gisements miniers proches du
village. Après un long procès contre la
société des mines d'Anzin, la commune a obtenu
la reconstruction de l'église dans la partie basse du
village (1952-54). On s'est efforcé de conserver le
style de l'ancien édifice, dont on a
réutilisé en grande partie les pierres. On a
également récupéré plusieurs
pièces de mobilier intéressantes, notamment
une cuve baptismale et deux statues polychromes de la Vierge
à l'Enfant, ainsi qu'une statue équestre de
saint Martin coupant son manteau (les trois statues datent
environ du XIVe siècle). A noter aussi deux retables
peints du XVIIe siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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A mesure qu'on monte dans le
village, on ne peut s'empêcher d'avoir le coeur
serré en découvrant de nombreuses maisons
inhabitées et tombant en ruine (attention leur visite
est strictement interdite, les risques d'accident
étant trop importants), victimes comme
l'église romane de la surexploitation du site minier
en contrebas des habitations. Il n'empêche, les gens
continuent d'évoquer avec nostalgie l'époque
où les mines faisaient la richesse d'Escaro. Un
musée de la mine devrait bientôt voir le jour.
Pour l'instant, on peut visiter une belle exposition de
wagonnets dans les locaux de l'école.
Le village d'Aytua
possède pour sa part une petite église romane
dédiée à sainte Christine. De
nombreuses promenades sont possibles aux alentours d'Escaro
et d'Aytua, les deux villages étant entourés
de belles zones boisées. Plusieurs sentiers de
randonnée passent à Escaro ou à
proximité.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Parent, Moné,
Nicolau, Vergès, Broch, Gobern, Drapé, Poncet,
Boutet, Bonnet, Llabour, Llagonne, Laporte,
Jolen.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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- Le
site de la mairie
- Le
spath fluor d'Escaro
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O)
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A 65 km de Perpignan,
à 16 km de Prades. 290 habitants. Altitude : 900 m au
centre du village, 1013 m à
l'extrémité.
Fêtes : 1er dimanche
de septembre, 11 et 12 novembre, 4
décembre.
Produits : mines de fer,
céréales, pommes de terre, pommes de pommiers,
poires.
Maire : Batlle
Achille. Adjoint : Batlle Michel. Conseillers
: Broc F, Llahom J, Llahom Jh, Bartauli Jh, Botet Fr, Py M,
Margail E, Thorent M, Vergès A, Gobern A.
Instituteurs : M et
Mme Oros. Curé : Bolo.
Société mutuelle : Tres
Estelles.
Autobus : de Joncet
à Escaro. Bouchers : Blanqué, Llabour,
Vandellos. Boulanger : Bach Louis.
Cafés : Vandellos, Jourdan, Gros.
Epiciers : Jourdan, Llabour, Vandellos. Mines
: Sté des Mines de la Têt, Sté des Mines
franco-africaines, Sté des Mines d'Aytua,
Daumas.
Annexe : Aytua.
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