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- L'abside
de l'église Saint-Jean de Seners, noyée
dans une épaisse végétation
(1991)
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Superficie
et situation géographique
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Vaste de 2608 hectares,
Estoher est une commune du Conflent située sur le
versant nord du massif du Canigou. On accède au
village par la route qui, depuis la nationale 116, entre
Vinça et Marquixanes, conduit à
Espira-de-Conflent puis à Estoher. La commune est
traversée par le Llech, rivière qui prend sa
source à Prat Cabrera, au sud du territoire. Le point
culminant est la crête du Barbet (2489 m.) qui sert de
limite avec les communes de Taurinya et de Valmanya. Le
célèbre chalet des Cortalets, dernière
étape avant l'ascension du Canigou, se trouve
également à la limite entre Estoher et
Taurinya. A noter, sur la commune, la présence de
deux anciens villages médiévaux, Llech et
Seners.
Communes limitrophes :
Finestret, Baillestavy, Valmanya, Taurinya, Clara, Los
Masos, Marquixanes, Espira-de-Conflent.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le nom est mentionné
en 879 sous la forme Astovere, puis Astovero
en 961. La chute du v intervocalique est
attestée dès 1011 (Astoer). La forme
moderne Estoher apparaît parfois dans les
textes médiévaux (1294), mais elle est
très rare, concurrencée par des graphies avec
aphérèse (Stoer, Stoher) ou conservant
le a d'origine. Elle ne s'impose vraiment qu'au
XVIIIe siècle.
Diverses explications ont
été données. Les plus fréquentes
envisagent un nom de personne d'origine germanique,
Astoarius (asto = branche, lance + hari =armée), mais
Louis Bassède préfère Astobero (bero =
ours). Autrement dit Estoher serait le domaine d'Astoarius
ou Astobero. Cependant, Ernest Nègre propose une
formation de type pyrénéen, avec deux racines
que l'on retrouve en basque : esto = barrière, enclos
+ berri = neuf, nouveau.
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Les
recensements
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Année
:
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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Habitants :
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134
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124
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115
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329
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539
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Bref
aperçu historique
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La première mention
du village concerne son église, où se tient en
879 une assemblée judiciaire destinée à
reconstituer les actes de propriété de
l'abbaye d'Eixalada, emportée par une inondation en
878 (les moinesd'Eixalada s'installeront ensuite à
Cuixà). Au XIIIe siècle, la seigneurie
d'Estoher appartenait à la famille d'Urtx, qui la
vendit en 1298 à Pierre de Fenouillet. Mais cette
dernière famille, qui possédait
également la seigneurie d'Ille, était
très endettée. Estoher fut donc à
nouveau vendu au milieu du XIVe siècle, et changea
souvent de mains jusqu'à la fin du XVIIIe
siècle, où elle appartenait à un
certain marquis d'Aitona.
Non loin du village, se
trouvait le hameau de Seners, avec son église
dédiée à saint Jean. Mentionné
dès le Xe siècle (villa Senaria, 958), le lieu
semble avoir été abandonné au moment
des grandes pestes.
Autre village
médiéval, Llech, dont on ne sera pas surpris
d'apprendre que sa seigneurie appartenait aux moines de
Cuixà : ces derniers avaient en effet fait main basse
sur la plupart des mines de fer du Conflent ; or Llech
possédait des gisements de fer. Le minerai a
d'ailleurs été extrait jusqu'au XXe
siècle, il reste encore le câble transporteur
et les wagonnets qui descendaient jusqu'à Seners.
Llech avait également sa forge, mentionnée
notamment au XVIIe siècle.
La courbe
démographique ne réserve aucune surprise :
forte progression jusqu'au milieu du XIXe siècle,
avec un maximum de 587 habitants en 1851, puis déclin
qui commence dans la seconde moitié du siècle,
et s'accentue après la première guerre : 329
habitants en 1901, 268 en 1926. On passe sous le seuil des
200 habitants après la seconde guerre (164 habitants
en 1954), pour atteindre un minimum de 115 habitants en
1982. Depuis, la population s'est stabilisée et a
même légèrement progressé, avec
la venue de quelques familles.
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à saint Etienne, c'est un petit édifice roman
(XIIe ou XIIIe siècle) plusieurs fois modifié
par la suite, notamment à la fin du XVIe
siècle. Le mobilier ne manque pas
d'intérêt, même si les retables sont de
dimensions modestes. Deux d'entre eux sont attribuables
à l'atelier de Generès. A noter un beau Christ
gisant du XVIe siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Dans le village, on
s'intéressera surtout à l'église et aux
maisons qui l'entourent, l'ensemble formant une cellera dont
le clocher-tour assurait la protection (il reste aussi une
tour de ce qui fut au Moyen Âge une petite enceinte
fortifiée). Ensuite, il faut prendre le chemin de
Saint-Jean, qui mène a l'église romane de
Saint-Jean de Seners (XIe siècle), restaurée
dans les années 80. On verra au passage les restes
des installations liées au transport du minerai de
fer depuis Llech. Le même chemin conduit aussi au
lieu-dit les Pierres plates, où se trouve la prise
d'eau du canal d'Espira (un canal qui au cours des
siècles a profondément déchiré
les habitants d'Espira et d'Estoher).
A noter l'existence d'une
piste forestière qui traverse toute la commune et
conduit au pied du Canigou. C'est cette piste qu'empruntent
les adeptes du canyoning attirés par les gorges du
Llech et les cascades de les Fous. Les conditions
d'accès sont strictement limitées (voir
ci-dessous), mais cet accès est en principe possible
si les propriétaires des terrains concernés
par l'accès aux gorges jouent le jeu, ce qui n'est
pas toujours le cas.
- Extrait de
l'arrêté préfectoral fixant les
règles de la fréquentation des gorges du
Llech et de la pratique du canyoning (1997) :
- - Canyoning
autorisé du 1er juin au 15 octobre de 9 heures
à 16 heures.
- - Fréquentation
de 120 personnes par jour (hors accompagnateurs).
- - La pratique est
autorisée jusqu'aux limites de la
propriété Delcasso. II appartient aux
pratiquants de solliciter un droit de passage sur cette
propriété.
- - Départ du
canyon à la hauteur du Mas Malet.
- - Le stationnement des
véhicules est interdit entre le Col del Forn et le
Mas Malet.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Llech, Solatges, Guerre,
Catela (Catala), Illes, Payza, Mary, Joly, Favre, Ixart,
Paillès, Giralt, Padrixe, Garrigue, Mir,
Tozayre.
1497 : Cacela,
Cathalà, Cifré, Colomer, Costa, de Deu, Dotre,
Giner, Guillem, Joli, Lech, Mir, Mosset, Puiol, Santi,
Sauch, Sobirà, Veuras, Vinyas, Vol, de la
Vola.
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Autres
liens sur le site
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Cartes
postales anciennes : les vallées du Llech et de la
Lentilla
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Liens
internet
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- Site
officiel de la commune
- Site
en castillan sur les gorges du Llech
(photos)
- D'autres
photos sur les gorges du Llech
- Encore
des photos du Llech
- Toujours
le Llech
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O)
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A 40 km de Perpignan,
à 9 km de Prades. 202 habitants. 2564 hectares.
Altitude : 351 m.
Produits : Bois, pommes de
terre, céréales, vin, fruits, fourrages,
raisins de table, oeufs, volailles.
Fête : le premier
samedi d'août.
Curiosités : Ancienne
chapelle de Saint-Jean et sites de la Fou et du Llech.
Climat très doux, nombreux estivants, eaux
minérales ferrugineuses.
Service d'autobus : Prades,
gare, 1 départ ; Vinça, gare, 2
départs.
Maire : Illes
Jacques. Adjoint : Blandinières Charles.
Conseillers : Gaurenne G, Paillès J,
Costacèque Jh, Rolland L, Cuffy S, Maydat N, Guerre
A, Illes Jh.
Curé :
Cau.
Café-hôtel
: Verdagué. Epiciers : Blandinières J,
Ixart E. Expéditeurs de primeurs : Rolland,
Blandignères. Expéditeur : Abelanet
Louis. Ingénieur agricole : Pallès
Pierre. Négociant : Blandignéras
Jean.
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