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- L'église
et le vieil Ille
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Superficie
et situation géographique
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Ille-sur-Tet est une commune
de 3167 hectares située dans la partie de la plaine
du Roussillon appelée le Riberal, son territoire
mordant un peu sur les Aspres au sud et sur le massif
granitique de Quérigut-Millas au nord. La commune est
traversée par la Tet, ainsi que par son affluent le
Boulès (qui se jette dans la Tet à Millas).
À noter aussi la Riberette, petite rivière
venue de Bélesta, où elle s'appelle la
Crabayrisse, ou encore le Gimenell, affluent du
Boulès venu de Saint-Michel-de-Llotes. Outre la ville
d'Ille, le territoire communal comprend de nombreux mas,
ainsi que les trois anciens villages de Casenoves,
Régleille et Greulera. La ville, sortie de ses
remparts au XIXe siècle, s'est
considérablement agrandie à l'est et à
l'ouest par la construction de plusieurs
lotissements.
Communes limitrophes :
Bouleternère, Saint-Michel-de-Llotes, Millas,
Néfiach, Bélesta-de-la-Frontière,
Montalba-le-Château, Rodès.
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Première
mention historique et origine du nom
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La première mention
connue remonte à l'année 844 (ad Yla),
dans un texte conscré au monastère de
Régleille. Puis on trouve en 898 la forme villa
Insula, ce terme Insula étant
répété dans la plupart des documents
latins postérieurs. L'étymologie a toujours
été controversée. Certains auteurs ont
pensé à une origine ibéro-basque,
faisant le rapprochement avec le basque iri (= ville,
terme similaire à celui qu'on retrouve dans
Illiberis, ancien nom d'Elne). Cependant, le latin
insula (= île) semble la solution la plus
plausible, soit pour désigner une terre
encerclée par les eaux, soit avec le sens de groupe
d'habitations, déjà utilisé en latin
classique. La graphie Ille-sur-Têt date du XXe
siècle, le nom de la rivière étant
affublé d'un accent circonflexe aussi ridicule
qu'inutile. Voir l'article "Enlevons
son chapeau à la
Tet".
Casenoves (ou plutôt
Casesnoves) signifie en catalan "les maisons neuves".
Régleille (Reglella) correspond au latin
regula (règle d'un ordre religieux, puis
communauté religieuse). Enfin Greulera
(Agrevoleria au Xe siècle) désigne un
lieu où pousse le houx (latin
acrifolium).
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Les
recensements
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Année
:
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2008
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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Habitants :
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4993
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5095
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5249
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3245
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3216
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Bref
aperçu historique
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L'histoire d'Ille, à
quelques détails près, est la même que
celle de toutes les communes roussillonnaises. Deux dates
sont essentielles pour mieux comprendre cette histoire
:
1) 1258 : traité de
Corbeil ; à la suite de la Croisade des Albigeois, la
frontière séparant le royaume de France de
celui d'Aragon est délimitée par saint Louis.
Ille fait partie du royaume d'Aragon (plus tard du royaume
d'Espagne), et se voit confier le statut ô combien
dangereux de ville-frontière. Cette situation, qui
durera pendant quatre siècles, nécessite la
construction et l'entretien de remparts suffisamment solides
pour résister aux assauts des troupes
françaises. Le plan cadastral montre assez nettement
la présence de trois enceintes
successives.
2) 1659 : traité des
Pyrénées ; les nombreux succès
remportés par Louis XIV le mettent en position de
force pour imposer un nouveau tracé de la
frontière. Le Roussillon est rattaché à
la France, la frontière se déplace jusqu'au
col du Perthus et aux limites du Vallespir. Ille devient
donc française, et les remparts perdent de leur
importance. La ville peut maintenant se développer
extra-muros, ce qu'elle ne tardera pas à faire avec
l'importante croissance démographique des
siècles suivants.
On précisera que la
seigneurie d'Ille appartenait depuis 1297 à la
famille de Fenollet, Pere de Fenollet ayant vu sa seigneurie
érigée en vicomté en 1314. Suite
à un mariage, les vicomtes d'Ille deviendront
également vicomtes de Canet quelques années
plus tard. Les Medinaceli furent les derniers seigneurs
d'Ille. À la Révolution, la ville
apparaît comme nettement républicaine, tendance
symbolisée par le conventionnel Montegut, qui vota la
mort de Louis XVI. C'est peut-être ce
côté un peu trop rouge qui fit qu'on
préféra Vinça à Ille comme
chef-lieu de canton quelques années plus tard. Cette
tendance républicaine se retrouve à divers
moments de l'histoire contemporaine illoise, notamment
pendant la Seconde République.
- La population, depuis le
Moyen-Âge, a suivi une courbe ascendante
:
- - 143 feux, soit environ
600 habitants en 1378 ;
- - 256 feux, soit plus de
mille habitants, en 1515 ;
- - 1100 habitants en 1765
;
- - 2076 habitants en 1799
;
- - 3341 habitants en 1891
;
- - 4537 habitants en 1954
;
- - 5262 habitants en 1968
(record).
- Actuellement, la
population illoise reste stable, avec environ 5000
habitants d'après les derniers chiffres
connus.
Cet essor
démographique s'explique d'abord par la situation
géographique de la ville, véritable carrefour
entre diverses routes conduisant à des communes plus
petites. Ces dernières ont été victimes
d'un important exode rural à partir de la seconde
moitié du XIXe siècle, et leurs habitants sont
venus habiter à Ille. Autre raison : le
développement de l'arboriculture à partir des
années 1950, notamment les vergers de pêchers.
La "pêche d'Ille" a fait la fortune de nombreux
agriculteurs, et a entraîné l'afflux d'une
importante population immigrée, surtout d'origine
espagnole. Depuis quelques années, cependant, la
situation économique est moins favorable, ce qui
explique en partie la stagnation démographique
actuelle.
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à saint Étienne, c'est un grand bâtiment
de style gothique tardif, dont la construction a
commencé dans la seconde moitié du XVIIe
siècle et s'est achevée au début du
XVIIIe. Elle s'est édifiée à la place
d'une ancienne église romane, en modifiant
l'orientation (sud-nord). Il ne reste de l'église
médiévale qu'un superbe clocher-tour
quadrangulaire orné de marbre rose. Pour en savoir
plus sur l'église, consulter cette
page, dont je suis
l'auteur.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Ille-sur-Tet possède
un très riche patrimoine. D'abord un patrimoine
naturel, avec le site des Orgues, qui attire chaque
année des milliers de touristes. Ensuite un important
patrimoine religieux. En dehors de la ville, on signalera le
couvent franciscain (propriété privée),
avec sa tour quadrangulaire. Toujours à
l'extérieur, Régleille et les ruines de son
église fortifiée dédiée à
saint Clément (siège d'un prieuré
bénédictin dès l'époque
carolingienne). Comme Régleille, Casenoves se trouve
sur la rive gauche de la Tet. Le lieu est
célèbre par sa tour et son église
romane du XIe siècle (Saint-Sauveur), qui contenait
des fresques dérobées en 1954, et dont une
partie a été restituée à la
commune (voir
le texte que j'ai consacré aux
fresques). Au sud de
la commune, près de Corbère, se trouve le lieu
de Greulera, village médiéval très vite
abandonné dont l'église, dédiée
à saint Maurice, est devenue ermitage au XVIe
siècle. Le reste se trouve en ville, en particulier
la belle église de la Rodona, datable du XIIIe
siècle, incorporée à la dernière
enceinte fortifiée, avec son chevet
légèrement polygonal. Le portail sud de cette
église a été réutilisé au
XIXe siècle lors de la construction de la nouvelle
église de Corbère. La Rodona est
accolée à l'hôpital Saint-Jacques,
fondé en 1217, qui possède sa propre
église et qui abrite aujourd'hui le Centre d'art
sacré, consacré au patrimoine religieux du
Riberal. Autre église, celle des Carmes,
fondée au début du XVIIIe siècle et qui
abrite des toiles de l'atelier Guerra. Il ne reste par
contre rien de l'ancienne église Sainte-Croix,
située dans la rue du même nom, ouverte au
culte jusqu'à la Révolution. Enfin, signalons
une très belle croix des chemins en pierre,
située autrefois sur la route nationale, aujourd'hui
visible sur la place J.-S. Pons, derrière
l'église paroissiale.
La ville possède
encore de nombreux vestiges de ses fortifications, plusieurs
pans de remparts étant visibles en faisant le tour du
Vieil Ille. Deux portes médiévales ont
subsisté, celles de la Paraire et de la Font,
auxquelles on ajoutera la porte de la rue du Comte, plus
tardive. La promenade le long des remparts débouche
presque forcément sur une imposante tour
quadrangulaire du XIe siècle, la tour de l'Alexis.
À noter aussi un important patrimoine civil, avec de
superbes hôtels particuliers. L'un d'eux, la maison du
Comte, est célèbre pour avoir servi de cadre
à la nouvelle de Prosper Mérimée La
Vénus d'Ille. En se promenant dans les rues de la
ville, on observera aussi les sculptures assez
étonnantes que sont les Enamorats et surtout
le Cagaïre, situé rue des
Carmes.
On n'oubliera pas enfin
qu'Ille est une ville où l'eau coule à flots,
avec de très nombreuses fontaines : en ville, la Font
de la Vila et la Font d'en Ribalta, à
l'extérieur les Neuf Fontaines ou la fontaine
Saint-Jules. À quoi il faut ajouter les canaux
permettant l'irrigation de la plaine
roussillonnaise.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Carrère, Alart,
Bonafos, Badie, Simon, Roig, Obert, Vidalou, Vaquer, Batlle,
Lavail, Marty, Lafon, Nadal, Roca, Siné, Labau,
Nicolau, Bonet, Margail, Llugany, Noguès, Portal,
Salamo, Tixador, Borreil, Debazach, Lafitte,
Pelras.
1385 :
Liste
des chefs de famille.
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Autres
liens sur le site
|
- Cartes
postales anciennes : remparts et portes
- Cartes
postales anciennes : les fontaines
- Cartes
postales anciennes : la gare
- Cartes
postales anciennes : foires et
marchés
- Cartes
postales anciennes : places de villages
- Lieux
à visiter : Ille-sur-Tet
- La
difficulté de tromper sa femme au XVIIe
siècle
- Espionnage
et torture à la fin du XVIIe
siècle
- Les
traditions se perdent
- Justice
et politique en 1850 : la tour de
l'Alexis
- La
triste vie de Maurice Baurières
- Anarchistes
en Roussillon
- Les
foins et la moisson (deux photos
anciennes)
|
Liens
internet
|
- Site
de la commune
- Site
de l'école Pasteur
|
La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O)
|
- A 23 km de Perpignan,
à 19 km de Prades.
- 3765
habitants
- Fêtes locales : 20
janvier, 3 août.
- Foires : mardi de la
Passion, dernier dimanche de juin, 21 août, 5
décembre.
- Curiosités :
très belle église, croix gothique du XVe
siècle (MH).
- Syndicat agricole et
horticole.
- Maire : Tixador Jacques.
Adjoints : Doste L, Saris A, Jamme Ch.
- (à
suivre)
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