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Vue
générale du village
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Superficie
et situation géographique
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Joch est un village
situé à 390 mètres d'altitude, au sud
de Vinça, au centre d'un modeste territoire de 337
hectares. Le village se trouve placé à la
limite des terres irriguées et des terrasses
sèches jadis cultivées. Le terroir se partage
donc en deux : au sud la zone montagneuse schisteuse qui
annonce le massif des Aspres ; au nord la plaine, bassin
arrosé par les eaux de la Lentillà et
sillonné depuis le moyen âge par un important
réseau d'irrigation, avec notamment le Rec major, ou
canal de Joch. Cette plaine est à perte de vue
plantée de pêchers, ce qui offre au printemps
l'exceptionnel spectacle d'une mer en camaïeu rose
s'étalant jusqu'aux premiers contreforts du
Canigou.
Communes limitrophes :
Finestret, Vinça, Rigarda, Glorianes.
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Première
mention historique et origine du nom
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Première mention en
1035, sous la forme castrum quem vocant Joch. On a
beaucoup écrit sur l'origine de ce toponyme. Je pense
pour ma part qu'il faut choisir la simplicité, et
privilégier une racine préromane juk,
qui signifie hauteur, colline, ce qui correspond d'ailleurs
tout à fait au site du village, juché sur une
petite éminence.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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146
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135
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124
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281
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283
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Bref
aperçu historique
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Il n'existe apparemment
aucun vestige à Joch des temps préhistoriques.
L'époque romaine n'a laissé que de rares et
incertains vestiges : quelques pièces de monnaie et
une amphore, c'est à peu près tout. Il est
cependant permis de supposer que le piton rocheux sur lequel
s'élève le château pouvait
représenter un poste de surveillance au-dessus du
Camí de l'Estrada, ancienne voie romaine. Une tombe
isolée de style wisigothique a été
découverte en 1962 par un agriculteur, mais elle n'a
fourni aucun objet permettant une datation
précise.
L'époque
médiévale est jalonnée d'incertitudes
concernant les origines du château, la première
datation connue étant certainement très
postérieure à la construction. On a souvent
estimé qu'il était, dès les
Carolingiens, le chef-lieu de l'administration vicomtale du
Conflent (on évoque même parfois une
première construction wisigothique). Mais il ne
s'agit que d'hypothèses, et il faut attendre 1035
pour savoir que ce château appartient à
Bernat-Senfre, vicomte de Cerdagne-Conflent. Au XIIe
siècle, se dessine un morcellement de la seigneurie
de Joch : les comtes de Conflent, devenus rois de
Barcelone-Aragon, demeurent seigneurs haut-justiciers de
Joch, mais le château et la seigneurie ont
été inféodés à deux
seigneurs différents, le vicomte de Castellbó
et la famille d'Urg. Les templiers ont également eu
pas mal de possessions sur le territoire. Si la famille de
Castellbó n'a joué qu'un rôle mineur, il
n'en va pas de même pour les Urg, dont les biens se
transmettront héréditairement aux
Cortsaví, puis par vente à Pere de Fenollet
(1298). En 1357, la seigneurie est achetée par Ramon
de Perellós, qui fait en même temps
l'acquisition de Finestret, Sahorla (territoire de
Vinça), ainsi que de la tour de Rigarda. Il ne manque
à Ramon de Perellós que le droit de
haute-justice, qui lui sera vendu par le roi en 1365 avec
l'ensemble d'autres droits dont le contenu laisse
rêveur : droits sur les chemins, droits sur les juifs
et les sarrasins, avec le pouvoir de fustiger, crucifier,
incarcérer, arracher les oreilles, pieds, mains et
autres membres, reléguer, exproprier ; quel programme
!
Au milieu du XVe
siècle, la seigneurie de Joch passe entre les mains
de Bernat-Berenger de Perapertusa, déjà
seigneur de Rabouillet. Sous des noms divers, les
Perapertusa resteront seigneurs de Joch jusqu'à la
Révolution, dirigeant, souvent depuis le
château, une importante baronnie qui comprenait, outre
Joch, les lieux de Rodès (et Ropidera), Sahorla,
Finestret, Rigarda, Glorianes, Trevillach, Sequera,
Roquevert, Prats-de-Sournia et Rabouillet.
Après la disparition
des seigneurs, c'est le temps des notables. Le premier maire
de Joch est, en 1790, François Molins, le plus riche
propriétaire du village. Malgré quelques
éclipses, les Molins dirigeront la commune pendant
une bonne partie du XIXe siècle, le dernier Molins
à avoir occupé la fonction de maire ayant
été Henri Molins, en 1877. La vie politique
d'alors est marquée par les inévitables
conflits entre républicains et royalistes, ces
derniers ayant été le plus souvent
majoritaires dans la "baronnie".
La population de Joch n'a
jamais été très importante. Le maximum
jamais atteint est de 320 habitants en 1861. Ensuite
commence un lent exode rural, accentué par la
première guerre mondiale. En 1936 le village ne
compte plus que 183 habitants. Ajourd'hui, la population
s'est stabilisée autour de 140 habitants.
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L'église
paroissiale
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Comme c'est souvent le cas
en Bas-Conflent, l'église de Joch possède un
très intéressant mobilier baroque, aujourd'hui
entièrement restauré ou presque.
L'édifice en lui-même date du XVIIIe
siècle, et fut construit en remplacement d'une
église sans doute romane située près du
cimetière, et donc trop éloignée du
coeur du village La pose de la première pierre a eu
lieu en 1756, et le linteau porte la date de 1778. Le
mobilier provient de l'ancienne église.
Le retable du
maître-autel est dédié à saint
Martin, patron de la paroisse. Il est attribuable à
l'atelier de Josep Sunyer, à qui l'on doit aussi le
superbe retable de saint Jean-Baptiste. A l'entrée de
la nef, deux chapelles méritent notre attention ;
elles abritent des retables du XVIIe siècle provenant
du monastère des dominicains de Perpignan, et
notamment celui de saint Hyacinthe, dont les peintures ont
été réalisées par Honoré
Rigau, arrière grand-père du peintre officiel
de Louis XIV.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Il faut bien sûr se
rendre jusqu'au château, mais on ne pourra
qu'être déçu de l'état de
délabrement de l'édifice, même si
certaines parties ont été mieux
conservées que d'autres (voir description
ci-dessous). Il reste également quelques
éléments de l'enceinte fortifiée.
L'ancienne chapelle du château est devenue une maison
particulière. On prendra plaisir à monter la
longue rue qui, depuis la mairie, s'élève peu
à peu jusque vers le château, avec pas mal de
maisons anciennes dont certaines ont été
restaurées avec goût. La municipalité a
pour sa part fait un gros effort pour la restauration de son
patrimoine, notamment en réhabilitant l'ancien
presbytère, dont la grande salle est ornée
d'une superbe plafond. Les bords du canal de Joch et de la
Lentillà offrent également un charmant lieu de
promenade.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Gensane, Molins,
Sabaté, Espagnac, Illes, Maler, Mestres, Monade,
Pagès, Garrigue, Llavails, Delsalt, Janoy, Llaurent,
Malaret, Radonde.
1466 : Joan Ablenet, Guillem
Alia, Berenguer Allendra, Pere Azemas, Joan Bosom, Pere
Comall, Antoni Dotra, Jaume Fabre, Pere Fuster, Pere
Gensane, Joan Marti, Jaume Mauri, Pere Mir, Pere Nogarol,
Marti Pallarès, Pere Porcell, Pere Portal, Bernat
Pujol, Maurici Sabater, Pere Sabater, Antoni Salvetat,
Antoni Tixador.
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Autres
liens sur le site
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Les
criées de justice dans la vicomté de
Joch.
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Liens
internet
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Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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Le château de
Joch et son enceinte
Certains
éléments de l'édifice semblent remonter
au Xe siècle, mais l'ensemble semble avoir refait au
XIVe siècle, époque où fut
également construite l'enceinte
fortifiée.
Le mur s'accroche sur le
flanc nord de la maison comtale ; peut-être se
trouvait-il à la base une porte, car un chemin
taillé dans le roc se dirige vers cet angle. Ensuite
ce mur tourne à angle droit vers l'est, avec une
rampe d'accès vers le Portal. Cette muraille suit le
rocher vers l'est et le sud. Là, une petite porte de
1,50 m. de haut livre un passage vers le ravin des
Abeuradours. Une deuxième rampe diamétralement
opposée à la première donne
accès au chemin de la Bastida. Le bâtiment
comtal est séparé de l'Era del Castell par un
fossé creusé dans le schiste, large d'environ
six à sept mètres, et aussi profond. Un pont a
été aménagé pour donner le
passage à l'entrée, sous la maison où
se trouvait le corps de garde. Deux portes verrouillaient ce
tunnel.
On remarquera qu'il n'y a
pas de point d'eau dans l'enceinte. La tradition voudrait
qu'il y ait eu un souterrain aboutissant au ruisseau et au
puits à glace qui se trouvait en dessous du ruisseau,
à côté de la chute d'eau. Les rues sont
étroites, anguleuses, parfois taillées dans la
roche ou pavées de galets arrondis, bloqués de
temps en temps par des barres de schiste gris. Un passage
sous une maison datée de 1608 permet d'accéder
au chemin de ronde, donnant sur les deux portes
méridionales, puis sur la maison comtale et la
chapelle (dédiée aus saints Pierre et Paul).
Un escalier en lloses permet d'accéder aux salles du
premier étage du château.
Les fenêtres à
encadrement de marbre rouge sont échancrées
vers l'intérieur avec l'amorce d'un banc de part et
d'autre. Elles sont souvent barreaudées par une
grille ou un fer plat découpé en épis
piquants (parfois appelés balais de sorcière).
Seules trois fenêtres côté sud et quatre
ou cinq côté ouest ont été
conservées, la façade ayant été
cachée par deux maisons construites dans le
fossé à la fin du XIXe
siècle.
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