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- Le
quartier de l'église
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Superficie
et situation géographique
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Latour-de-Carol est une
commune de 1263 hectares située dans la vallée
du Carol, qui relie la Cerdagne à Andorre et au Pays
de Foix. Sous sa forme actuelle, la commune ne date que de
1837, année où Porta en a été
détachée (à cette date,
Porté-Puymorens faisait partie de Porta, et n'en sera
séparée qu'en 1860). Latour-de-Carol
appartient au canton de Saillagouse. Son territoire culmine
au nord à 2080 mètres (limite avec Porta et
Enveitg). Il est traversé par le Carol, qui
reçoit de petits affluents : sur le rive gauche le
ruisseau de Salit, sur la rive droite celui de
Tartarès, venu de Guils de Cerdanya. Outre le village
de Latour, il comprend plusieurs hameaux, certains encore
habités : Iravals, Saint-Pierre de Sedret ou de
Llinars (au sud-ouest d'Iravals), Salit, Riutés et
Ques (ou Quers).
Communes limitrophes :
Enveitg, Porta, Guils de Cerdanya.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le mot Carol (catalan
Querol) est un dérivé de la racine
pré-indoeuropéenne kar (= pierre,
rocher). Il désigne sans doute ici le grand rocher
sur lequel s'élevait le château
médiéval de Carol (commune de Porta), dont il
ne reste aujourd'hui que deux tours (première mention
: Kairolo au Xe siècle, selon Lluis Basseda).
Mais très vite il a désigné l'ensemble
de la vallée du Carol, rivière dont le nom
primitif était l'Aravó : l'expression
Valle Cheirol apparaît dans les textes
dès l'an 1011.
Quant au village de Latour
proprement dit, son nom est mentionné en 1260
(villa de Turre). Contrairement à ce qu'on dit
parfois, il ne correspond pas aux actuelles tours de Carol
(restes d'un château), mais plutôt à une
tour protégeant la vallée, aujourd'hui
disparue, qui pourrait avoir été construite
sur le rocher où se trouve l'église
actuelle.
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Les
recensements
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Année
:
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2006
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1841
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Habitants :
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386
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367
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364
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390
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359
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548
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660
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Bref
aperçu historique
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L'histoire de la commune,
c'est d'abord celle de la Vallée de Carol (la Vall
de Querol), vaste bailliage appartenant aux comtes de
Cerdagne, puis au domaine royal, d'abord catalan (puis
espagnol), ensuite français à partir du
traité des Pyrénées (1659).
Véritable entité historique autant que
géographique, elle constituait un très grand
territoire regroupant les actuelles communes de Latour,
Porta et Porté, qui ne se séparèrent
qu'au XIXe siècle. Vu l'importance stratégique
de la vallée, il semble que ses habitants aient
toujours été, du moins à
l'époque catalane, l'objet d'attentions diverses
(privilèges et exemptions), de façon qu'ils
continuent à peupler les lieux et les
protègent des incursions ennemies. Ainsi, en 1399, le
roi d'Aragon accorde aux habitants de la vallée le
privilège de ne pouvoir être
arrêtés pour dette, afin que la garde du
château de Carol (commune de Porta) et de la Tour
Cerdane (commune de Porté) ne souffre, à cause
de cet emprisonnement, des insultes de l'ennemi. Le
même roi accorde à la Vallée de Carol le
droit d'exiger de tous les étrangers une taxe de
passage dont le produit servirait à la
réparation des ponts et chemins.
Les choses changent
après l'annexion à la France. En 1718,
malgré l'opposition de ses habitants, la seigneurie
de la Vallée de Carol est confiée par le roi,
moyennant la somme de 7500 livres, au cavalier Louis
d'Oliva, commandant de la place-forte de Mont-Louis, sous
prétexte qu'il était bon "que ce domaine
fût entre les mains d'un seigneur qui pût
réprimer l'esprit d'indépendance que les
habitants de Querol ont conservé, commes voisins de
la Catalogne, et empêcher les fraudes et la
contrebande à laquelle ces habitants étaient
adonnés". À la mort de ce commandant (1729),
la seigneurie revient dans le domaine royal, mais la
population conserve contre les troupes françaises une
rancoeur qui transparaît dans le cahier de
doléances de 1789 : les habitants de la vallée
se plaignent notamment d'être forcés de fournir
du bois de chauffage aux officiers de Mont-Louis, ou encore
de devoir "fournir le bois et l'habitation à un
détachement de soldats qui sont en garnison sans que
cette obligation ne les décharge en rien de celles
qu'ils doivent remplir relativement à la garnison de
Mont-Louis".
Au Moyen Âge, le
centre de la seigneurie se trouvait à Carol. Latour
était sans doute moins peuplé que le village
voisin d'Iravals, mais on manque de précisions sur ce
point. Quelques siècles plus tard, les choses ont
complètement changé : Carol et son
château sont en ruines, tandis que le village de
Latour se développe considérablement. La
séparation des trois communes de Porta, Porté
et Latour, au XIXe siècle, s'accompagne d'un avantage
exorbitant pour Latour : la pleine possession,
accordée en 1842, d'une zone montagneuse de plus de
600 hectares à la limite du territoire
d'Andorre.
Le premier recensement
séparé (1841) donne pour Latour une population
de 660 habitants. Les chiffres n'évoluent
guère par la suite, et il faut attendre la fin de la
seconde guerre pour constater une baisse de la population,
sans que cette baisse soit cependant excessive. Il faut dire
que Latour avait su tirer profit de la gare et des
activités liées : les renseignements fournis
par l'annuaire de 1937 (voir en bas de page) montrent que
les activités commerciales étaient alors
nombreuses, Latour se situant nettement en pointe par
rapport aux communes voisines.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Étienne et semble
dater de la fin du Moyen Âge. C'est un édifice
à nef unique avec chapelles latérales.
Plusieurs retables intéressants : celui du
maître-autel, doré en 1773 mais sculpté
au début du XVIIIe siècle), celui du Rosaire
et celui de saint François-Xavier (XVIIIe
siècle), ainsi que le retable du Christ avec une
belle Pietà (XVIIe siècle). À noter
aussi une chasuble du XVIe siècle et un tableau de la
fin du XVe siècle représentant le martyre de
saint Laurent, peint sur toile marouflée.
L'église a subi d'importantes transformations au
XVIIIe siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Bien que située sur
le territoire d'Enveitg,
la gare internationale ne peut être passée sous
silence. Terminus du petit train jaune, elle permet aussi de
relier Toulouse à Barcelone. Le hameau d'Iravals se
trouve de l'autre côté de la rivière et
de la voie ferrée. Son église romane,
dédiée à saint Fructueux (un saint
très vénéré en Haute-Cerdagne),
contient ou a contenu un riche mobilier : le retable de
sainte Marthe (XIVe siècle) et celui du
maître-autel, dit de saint Fructueux, du XVIe
siècle, ainsi qu'un Christ en croix roman et une
Vierge du XIIIe siècle. Le secteur compris entre
Quers et Riutès comporte plusieurs carrières
de granit. C'est aussi de là que part le canal de
Puigcerdà. Quers possède une petite
église, elle aussi vouée à saint
Fructueux. Sur la droite de la route, entre Latour et
Riutès, part un chemin qui permet de gagner le col et
le hameau de Béna (commune d'Enveitg).
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Garréta, Duran, Puig,
Vernis, Marty, Rabat, Llanes, Pahul, Casemitjeanne, Izern,
Rigatte, Serra, Vidal, Bonet, Naudo, Olive,
Augustinoy.
1497 (Querol et la Vall)
: Anthoni Armant (vicari), Guillem Balida, Pere Vives,
Miquel Pont (consuls), Pere Rigat, Anthoni Blanch, Gaspar
Tasquer, Johan Rigata, Francí Pauhul, Anthoni
Andorra, Johan Franc, Bernat Armengol, Johan Tasquer, Johan
Vallsera, Perre Martí, Bernat Adroher, Guillem Isern,
Ramon Arbona, Pere Noguer, Guillem Vives, Johan Morella,
Anthoni Longuart, Bernat Duran (de Salit), Andreu
Carbó, Na Nichota.
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Autres
liens sur le site
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Carte
postale ancienne : sortie de la messe à
Latour-de-Carol
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Liens
internet
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Le
Train jaune à Latour-de-Carol
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O)
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- A 108 km de Perpignan,
à 64 km de Prades. Altitude : 1244 m. 2142
hectares. 570 habitants.
- Produits : prairies,
pommes de terre, seigle, lait.
- Monument historique :
église d'Iravals.
- Fête locale :
lundi et mardi de Pentecôte.
- Société
mutuelle : la Carolane.
- Maire : Joseph Naudon
(Naudo ?). Adjoint : Monné Pierre.
Conseillers : Barrère Sauveur, Fô, Puig
Joseph, Payra Franç, Rayo Antoine, Bosom Joseph,
Py François, Acézat Jacques, Bouche,
Barrère Jean, Vives.
- Receveur des douanes :
Mélet. Commis des douanes : Delrieu.
- Secrétaire de
mairie : Bonaure J.
- Receveur municipal :
Régis.
- Curé : Saboya
Alphonse.
- Receveur des postes :
Vilar René.
- Facteur : Marty
Joseph.
- Chef de gare :
Lemaitre.
- Instituteur : Bonaure
Jean.
- Institutrices : Bonaure
A, Vergès M.
- Commissariat de police :
Vaslet ; Ponçot (brig), Seguéla (s.-brig),
Salles, Barrau, Botinas, Robinson.
- Gendarmerie :
Monié (brigadier), Bocabeille, Deixonne,
Ollet.
- Receveur buraliste :
Barrère Sauveur.
- Agence en douanes :
Ysal, Bragulat Rey.
- Agriculteurs
(propriétaires) : Ricart, Barrère Etienne,
Vernis Estéva.
- Automobiles (agence) :
Planès André, Bosom Antoine, Durand
William.
- Bouchers :
Barrère Etienne, Andrieu.
- Boulanger : Duran
Jean.
- Cafés : Puig
Bonaventure, Andrieu Antoine, Tariscon R.
- Charbons : Compagnon A,
Peix A.
- Camionneurs : Compagnon
Auguste, Peix A.
- Chaussures (fabricant) :
Besoli.
- Coiffeurs :
Pérez, Jové.
- Couturières :
Marti F, Serres M.
- Cycles :
Gélis.
- Entrepreneurs : Balaguer
Alfred, Garréta Jean.
- Epiciers :
Barrère S, Duran Camille, Payra, Grau, Andrieu
A.
- Essence : Sauveur,
Barrère, Tariscon.
- Ferblantiers :
Barrère frères.
- Gourdes (fabr. de) :
Font E.
- Hôtels restaurants
: Puig Bonaventure, Auberge Catalane Tariscon R, chez
Michel, Buffet de la Gare de Latour de Carol.
- Journaux (marchands de)
: Solanu, Vidal.
- Laitiers : Ricart,
Cruilles, Royo.
- Menuisiers : Fo Joseph,
Fo D.
- Nouveautés :
Duran Camille et Bouche Pierre.
- Primeurs : Aubesart
Augustine, Ferré Guillaume.
- Serruriers :
Planès André, Jean Bozom,
Gélis.
- Tailleur : Carcassonne
J.
- Transitaires :
Sté des Transitaires, Calsines,
Bragoulet.
- Vins et liqueurs : Boixo
Michel.
- Voitures (loueur de) :
Compagnon.
- Hameaux : Saint-Pierre,
Iravals, Salit, Quès, Riutès.
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