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- Vue
générale du
village
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Superficie
et situation géographique
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Latour-de-France est une
commune du Fenouillèdes de 1394 hectares, chef-lieu
du canton du même nom, arrosée par l'Agly. Le
village s'est édifié sur un éperon
rocheux s'élevant dans un méandre du fleuve.
Les vignes s'étendent à l'infini tout autour
du village, dominées au nord par les premiers
contreforts des Corbières. Si la majeure partie du
territoire est calcaire, le granite est majoritaire à
l'ouest (limite avec Cassagnes).
Communes limitrophes :
Cassagnes, Planèzes, Maury, Estagel,
Montner.
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Première
mention historique et origine du nom
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La première mention
connue remonte à l'an 1021, sous la forme turris
Triniago. Suivent les graphies Triniag (1070),
turris de Triniacho (1140), turris de Triniaco
(1312). Autrement dit, pendant plusieurs siècles, le
lieu s'est appelé Triniac, nom de domaine
gallo-romain (suffixe -acum), sans doute le domaine
de Trinius, nom d'homme latin. La forme La Tor
(sans complément) apparaît au XVe
siècle (une mention en 1473). Elle ne fait sans doute
plus référence à la même tour
qu'au XIe siècle (voir plus bas), mais à
l'actuel village. La graphie moderne se fixe au XVIIIe
siècle (La Tour de France, 1750), la mention
de la France rappelant l'appartenance du village et du
Fenouillèdes à ce pays depuis 1258.
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Les
recensements
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Année
:
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2005
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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1046
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885
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833
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1078
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1002
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1318
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1227
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Bref
aperçu historique
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On estime
généralement que le village de Triniac,
évoqué plus haut, se situait un peu en amont
du village actuel. Son église était
dédiée à sainte Eulalie. Moins bien
situé (parce que moins bien protégé),
il a dû être abandonné assez vite, sans
qu'on sache exactement à quelle époque. Un
texte de 1056 mérite d'être
détaillé : Guifred, archevêque de
Narbonne, conjointement avec Guillem Ramon, abbé de
Saint-Pierre de Fenouillet (village de Fenouillet), fait don
au monastère Saint-Pons de Thomières de
l'église Saint-Eulalie de Triniac et de celle de
N.-D. de La Tour. Il semble donc qu'il y avait
déjà à cette époque une
église au village de Latour, également
nommée Sainte-Marie de la Capella par la suite
(l'appellation chapelle montre que l'église
paroissiale est encore à Triniac).
Difficile de suivre
l'évolution de la seigneurie : on rappellera qu'en
1258 le traité de Corbeil institue entre la Catalogne
et la France une frontière qui ne sera abolie qu'en
1659 (traité des Pyrénées), et que
beaucoup d'actes concernant le Fenouillèdes semblent
s'être perdus. Le premier texte connu (1020) nous
indique que la tour de Triniac est léguée par
le comte de Besalú Bernat Tallaferro à son
fils Guillem, en même temps que de très
nombreuses possessions en Fenouillèdes. Ce texte et
d'autres évoquent une seigneurie civile, ce qui
semble contredire l'acte de 1056 évoqué plus
haut. Au XVe siècle, le seigneur de La Tour est un
certain Bernat Guillem de Belcastelh. Mais le chapitre de
Saint-Paul-de-Fenouillet percevait également divers
droits sur Latour. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, et
sans doute jusqu'à la Révolution, c'est une
famille de Montesquiou qui possédait Latour.
Une certitude, encore très visible aujourd'hui : le
village avait un château et était
fortifié, ce qui était nécessaire vu sa
position frontalière.
On sait qu'en 1640 le
village fut saccagé par une incursion espagnole. On
sait aussi que, bien que n'appartenant pas au même
royaume, Latour et Estagel entretenaient des rapports
étroits liés à l'eau. En 1335, le roi
de France Philippe VI confirme en faveur de la ville
d'Estagel le droit d'établir des pêcheries et
des écluses sur le fleuve Agly, depuis Latour, et
d'user de son eau pour les irrigations. D'où
l'existence du Petit Canal, dont la prise d'eau se
situe en amont de Latour, conduisant l'eau de l'Agly vers
les terres irrigables d'Estagel. Un texte de 1686 (cf. A.
Bayrou, Fenouillèdes, diocèse d'Alet)
nous en apprend un peu plus sur le village et ses droits :
un four possédé depuis 1639, le droit de
dépaissance et de prendre du bois dans les
forêts du roi ainsi que sur les vacants du terroir, la
faculté de prendre l'eau du canal des moulins du
seigneur, une fontaine "dont la communauté jouit de
temps immémorial", un hôpital qui a sa maison
et son enclos. En 1750, il y a à Latour 213 familles,
pour un total de 856 habitants. La production de blé
et de méteil est insuffisante pour nourrir toutes les
bouches, par contre la production de vin est
excédentaire. Les autres produits sont de l'huile,
quelques légumes, du gros millet (maïs), ainsi
que de la laine.
Le fait que Latour soit
chef-lieu de canton, sa situation à l'intersection de
plusieurs routes, lui ont permis de se développer
tout au long du XIXe siècle, avec un maximum de 1519
habitants en 1881. Depuis, si on excepte les recensements de
1990 et 1999, la population est toujours restée
supérieure à 1000 habitants (chiffre à
nouveau dépassé en 2005).
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à la Vierge de l'Assomption.
C'est une construction de la fin du XVIIe siècle,
intégrant un sanctuaire plus ancien dont elle semble
avoir conservé le chevet. Son beau clocher-tour, plus
ancien (XIVe siècle ?), a visiblement servi de tour
de défense (peut-être la nouvelle tour,
remplaçant celle de Triniac). Le mobilier date des
XVIIe et XVIIIe siècles.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Le village mérite
d'être visité pour son château, ses rues
anciennes, les restes de ses fortifications. Les bord de
l'Agly sont aussi un lieu de promenade très
apprécié. Deux lieux sont incontournables,
tous deux paradis de la pierre sèche : d'abord
l'ancien village de Saint-Martin, à la limite avec
Cassagnes, qui possède une église romane sans
doute autrefois entourée par une cellera, dont il
reste quelques vestiges ; à noter, auprès de
l'église, un puits en pierres sèches et,
çà et là, diverses cabanes, elles aussi
en pierres sèches, ainsi que d'importants murets.
L'autre lieu est beaucoup plus impressionnant, il s'agir de
la Tourèze, immense plateau calcaire situé
entre Latour et Maury. Dans un paysage lunaire, caillouteux,
à la végétation quasi inexistante, se
dressent à l'infini des murs et des cabanes de
pierres sèches, utilisant souvent le marbre dans leur
construction (les cabanes, commes celles de Saint-Martin,
datent pour la plupart du XIXe siècle).
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Mouné, Cazenove,
Massé, Devy, Gaseu, Trilha, Alquier, Coronnat,
Bourdanel, Rouffia, Sivieude, Bourrat, Barbaza, Conte,
Bierne, Delonca, Izard, Pla, Deville, Moulenat.
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Autres
liens sur le site
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- Lieux
à visiter : Latour-de-France
- Saint-Martin,
ses pierres sèches et son église
romane
- Les
cabanes en pierres sèches de La
Tourèze
- Cartes
postales anciennes : villages du
Fenouillèdes
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Liens
internet
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- Festival
international de musique et des arts
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Renseignements
complémentaires
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Gabriel
Deville
Figure marquante de la
Révolution, Gabriel Deville fut évêque
constitutionnel du diocèse de Perpignan. Il
était né à Latour en 1749, d'une
famille d'industriels aisés possédant des
forges assez importantes. Ordonné prêtre en
1775, il était favorable aux idées
révolutionnaires, et prêta serment à la
constitution civile du clergé. Il fut sacré
évêque constitutionnel le 26 avril 1791. Mais,
à la fin de l'année 1793, il renonça
à ce titre d'évêque et à toute
fonction ecclésiastique, déclarant qu'il
"renonçait, en parlant de la religion, à de
vieilles erreurs, et qu'ayant fait des dupes jusqu'alors, il
ne voulait plus en faire dorénavant".
Ayant ainsi
apostasié, Gabriel Deville retourne travailler avec
son père aux forges de Latour, puis devient
charretier pour le service de l'armée. Mais il tombe
gravement malade en 1794, et meurt deux ans plus tard,
après s'être rétracté et avoir
reçu les derniers sacrements du curé de
Cassagnes.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 27 km de
Perpignan. 1063 habitants. Altitude : 91 m.
- Productions : vins,
produits maraîchers, huile.
- Fête locale : 15
août.
- Foire : 22
novembre.
- Curiosités :
tunnel construit en 1680 pour la conduite des eaux de
l'Agly à Latour-de-France. Château
seigneurial.
- Société
sportive : Latour de France sportif.
- Société de
secours mutuel : la Saint-Sébastien.
- Coopératives :
vinicole et d'alimentation.
- Maire : Marty Hippolyte.
Adjoints : Mouné Joseph, Izard E. Conseillers :
Baron Paul, Bourrat Auguste, Rifa Joseph, Pla Joseph,
Frézil Louis, Barthès Camille, Sales Louis,
Delonca Louis, Dabin Daniel.
- Secrétaire de
mairie : Durand François.
- Curé : Carla
Antonin (curé doyen).
- Docteur : Durand
Gabriel.
- Receveur municipal :
Brousse.
- Notaire : Dezande
Félix.
- Juge de paix :
Frézul.
- Greffier : Saly
Laurent.
- Huissier : Grando
Charles.
- Receveur des postes :
Mme Ansos.
- Instituteurs :
Malé (directeur), Frézil.
- Institutrices : Mme
Malé, Mme Saurel (directrice).
- Gardes : M. Modat, Izard
Xavier.
- Cantonniers : Pla Joseph
(chef), Canal Jh, Cazenove F, Bieules A.
- Receveur buraliste :
Cadaurei Simon.
- Assurances : Bourrat
Léon, Borrello Joseph.
- Autobus : Babou
Raoul.
- Bouchers : Sivieud
(Vve), Bourrat E.
- Boulangers : Cardus,
Catala, Vendrell.
- Cafés : Alibert
Jh, Alibert Jules.
- Coiffeurs : Gelly Gabr.,
Alquier L.
- Couturières :
Mlles Martinez Dolorès, Alquier Rosa, Alquier
Marie.
- Électricien :
Bigorre.
- Épiciers : Domerg
(Vve), La Ruche, Les Docks, Ricard Jacques.
- Hôtel-restaurant :
Serrahy (Vve).
- Journaux (correspondant)
: Caneil Louis.
- Journaux (marchands de)
: Mme Vidal, Izard Jean.
- Laitier : Palau
Joseph.
- Maréchaux-ferrants
: Pélissier Joseph, Mitja Lambert.
- Mécanicien :
Mitja Lambert.
- Menuisiers : Bou,
Solère R, Izard Alphonse.
- Mercier,
nouveautés : Bourdaneil
François.
- Sage-femme : Coumes
Jules (un sage-homme ?)
- Serrurier : Mitja
Lambert.
- Tailleur : Martinez
Jh.
- Vins (négociant
en gros ) : Marty H.
- Vins (courtiers) :
Alibert Joseph, Izard Antoine.
- Château de Cuxous
(baron de Boixos) . Précision : en fait ce
château fait partie de la commune de
Cassagnes.
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