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- Le
village de Llonat vu depuis
Joncet
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Superficie
et situation géographique
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Los Masos est une commune de
571 hectares située en Conflent, à
proximité de Prades. Sa particularité est
d'être composée de quatre hameaux qui sont, du
nord au sud, Llonat (avec la mairie, l'école et
l'église), Joncet (Lloncet), Avellanet (Ballanet) et
La Sacristie. Un cinquième hameau existait autrefois
(le Roure), mais il fut détruit par un glissement de
terrain en 1632. La commune est traversée par deux
cours d'eau : le Lliscou, qui lui sert de limite avec
Prades, et le ruisseau du Roure, qui passe en contrebas de
Joncet et Llonat. À quoi s'est ajouté à
la fin du XIXe siècle le canal de Bohère, qui
irrigue le sud et l'est du territoire. Ce territoire est
fait d'une succession de petits plateaux et de collines, qui
s'élèvent vers le sud jusqu'à 571
mètre (Sarrat de la Remonda). La présence de
terrains sableux sur un substrat argileux explique pas mal
de glissements de terrains, dont l'exemple le plus
évident est celui qui a détruit
l'église et les maisons du Roure il y a près
de quatre siècles.
Communes limitrophes :
Prades, Eus, Marquixanes, Estoher, Clara
(Villerach).
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Première
mention historique et origine du nom
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Le terme Los Masos,
fréquent dans la toponymie catalane, désigne
généralement un hameau, ensemble de quelques
maisons ou de fermes plus ou moins regroupées (cf.
Los Masos de Valmanya ou de Saint Michel-de-Llotes). Ici, il
s'agit carrément d'un ensemble de hameaux. Le terme
est donc impropre, et on remarque d'ailleurs que nos
hameaux, en 1035, sont appelés villares. Tout
au long du Moyen Âge, on les nomme le plus souvent
Los Vilars, tandis que Los Masos
n'apparaît qu'au XVIIe et surtout au XVIIIe
siècle.
Avellanet (devenu
aujourd'hui Ballanet) est cité dès 865
(villare Avellaneto). Le nom désigne en
catalan un bois de noisetiers, tandis que Joncet (Juncet
en 1371, la forme la plus ancienne étant
Vincitellum en 1035) évoque un lieu où
poussent les joncs, les roseaux. La transformation en
Lloncet, sans doute due au voisinage de Llonat, est
une erreur du XXe siècle qu'il faudrait corriger. Si
La Sacristie (La Sacrestia en 1358) ne pose aucun
problème (le seigneur du lieu était le grand
sacristain de St Michel de Cuixà), le cas de Llonat
est plus incertain : le hameau est appelé Lunad
en 1035, et pourrait correspondre à un nom de
personne gaulois, Lunos. Enfin, l'ancien hameau du
Roure est lié bien sûr à la
présence du chêne (sans doute le chêne
pubescent).
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Les
recensements
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Année
:
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2006
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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641
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562
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515
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414
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322
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345
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382
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Maximum : 641 habitants (2006). Minimum : 288 habitants
(1968).
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Bref
aperçu historique
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La commune conserve un
souvenir des temps préhistoriques avec le très
beau dolmen de la Lloseta (ou Caseta de la Llosa), servant
de limite entre Los Masos et Villerach. Concernant les
divers hameaux, il existe une curieuse légende
évoquant leur construction : le village aurait
été autrefois groupé autour de son
église et de son cimetière du Roure,
jusqu'à un certain 8 mai, fête de la
Saint-Michel, alors patron de la paroisse : alors que toutes
les familles étaient à table, le ciel s'est
obscurci, un vol immense de corbeaux a caché le
soleil, le sol s'est mis à gronder et brusquement
s'est ouvert, engloutissant les maisons et leurs habitants.
Le soir, à l'heure prévue pour les danses,
trois frères, bergers partis en montagne, sont
redescendus au village et n'ont plus rien trouvé,
sinon les restes de l'église. Ils ont
décidé de reconstruire le village ailleurs,
mais n'étaient pas d'accord sur le choix de son
implantation. Chacun a choisi alors de construire sa propre
maison en un lieu différent, donnant naissance aux
hameaux de Llonat, Joncet et Ballanet. Comme toute
légende, ce récit repose sur une part de
vérité : le hameau du Roure a bien
été emporté par un glissement de
terrain, mais cela se passait en 1632, alors que les trois
hameaux existaient déjà depuis plusieurs
siècles !
On remarque que le texte
ci-dessus ne fait pas mention de La Sacristie, ce qui est
normal dans la mesure où, depuis le Moyen Âge
jusqu'à la Révolution, alors que les hameaux
du Roure, de Llonat, de Joncet et de Ballanet appartenaient
à l'abbaye de Saint-Martin du Canigou, La Sacristie
dépendait de Saint-Michel de Cuixà et ne
faisait donc pas partie de la même entité.
Cette entité remonte au moins à l'an 1035,
date à laquelle le comte Guifre II de
Cerdagne-Conflent en fait don par son testament à la
nouvelle abbaye du Canigou, en même temps qu'il prend
l'habit monacal. Au XIVe siècle, au moins dans
l'esprit des moines, les hameaux étaient
rattachés à Marquixanes et devaint accepter
les troupeaux venus de ce village, ou encore participer
à ses travaux de fortification. D'où la
colère des habitants, qui décident vers 1360
de quitter la seigneurie et de s'agglomérer à
Villefranche, cité dont les privilèges
faisaient beaucoup d'envieux. Cette décision donne
naissance à un très long procès au bout
duquel les habitants des Masos seront contraints de se
soumettre à nouveau à Saint-Martin du
Canigou.
Sous sa forme actuelle, la
commune date de 1790, mais cela ne s'est pas fait sans mal :
La Sacristie refusait en effet de rejoindre les trois autres
hameaux, préférant conserver vis-à-vis
d'eux son indépendance séculaire. Il fallut
quelques mois pour contraindre ses habitants à
intégrer la paroisse ou lieu des Masos
(décret du 15 septembre 1790). Même avec quatre
hameaux, la nouvelle commune n'était pas bien riche,
manquant cruellement de terres irriguées. On y
cultivait surtout la vigne, qui ne rapportait pas
grand-chose, et qui, à la fin du XIXe siècle,
fut frappée de plein fouet par le phylloxéra
venu de Prades. Mais la construction du canal de
Bohère, dont l'arrivée dans la commune date de
1879, a changé pas mal de choses, transformant de
nombreuses terres arides en riches prairies et
développant la production laitière.
Aujourd'hui,
l'élevage est toujours présent à Los
Masos, commune où de nombreuses maisons se sont
construites ces dernières décennies, parfois
de façon un peu anarchique. D'où une nette
croissance de la population qui, au dernier recensement
connu (2006), dépasse assez nettement le seuil des
600 habitants. À noter que Los Masos abrite depuis
1972 l'institut médico-éducatif des
Pardalets.
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à la Vierge de la Nativité, sa construction a
commencé au plus tard en 1636 (date figurant sur un
pilier), soit quatre ans après l'effondrement de
l'ancienne église paroissiale, située au
Roure. Elle a été achevée cinquante ans
plus tard, en 1686, et se dresse sur une petite
éminence dominant Llonat et Joncet. Elle conserve de
l'église du Roure une Vierge à l'Enfant du
XVIe siècle, dite "statue de N.-D. du Roure", et sans
doute aussi un saint Dominique qui pourrait dater du XVe
siècle. Elle abrite quelques très beaux
retables baroques, en particulier celui du
maître-autel (atelier de Josep Sunyer ?), dit de la
Mare de Deu de la Crinyana, la Vierge de la niche
centrale tenant à la main une grappe de raisin
(crinyana = carignan). À noter aussi les
retables de saint Michel, du Christ et de saint
Joseph.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Chacun des quatre hameaux
mérite une visite, avec ses petites rues et ses
maisons paysannes. On remarquera, à Ballanet, une
chapelle dédiée à saint
Sébastien (martyr invoqué contre la peste),
construite en 1626, abritant un petit retable ainsi qu'un
ex-voto daté de 1632. On peut facilement faire le
tour de la commune à pied, en empruntant divers
sentiers, pistes ou petites routes. C'est l'occasion de
visiter les restes de l'église du Roure ainsi que le
dolmen.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Selva, Mir, Qués,
Olive, Senyoric, Boher, Cassoly, Navarre, Mas, Fabre, Roca,
Barrera, Capdet, Dalmé, Franque, Acezat,
Catala.
1630, La Sacristie : Antoni
Rocha (Roca), Jaume Rocha, Felip, Francesc Selva, Joan
Fanjaus, Jaume Marsal, Antoni Miquel, Joan
Graell.
- 1514, Llonat : Jaume
Felip, Antoni Marcer, Francesc Navarre, Joan Codalet (de
Marquixanes).
- 1514, Joncet : Bernat
Selva, Blasi Ginoher, Joan de la Porta.
- 1514, le Roure : Esteve
Cirach (de Marquixanes), Joan Reig, Francesc Parer,
Miquel Pujol.
- 1514 : Avellanet : Joan
Dedeu, Guillem Fabre.
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- 1442, Llonat : Pere
Berart, Jaume Vicens, Pere Navarre, Guillem
Sobirà.
- 1442, Joncet : Miquel
Berenger, Pere Guillem Puig.
- 1442, le Roure : Antoni
Roure, Ramon Roure.
- 1442, Avellanet : Blasi
Puig, alias Fabre.
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Autres
liens sur le site
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- Cartes
postales et photos anciennes
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Liens
internet
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Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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L'église de Nostra
Senyora del Roure

Isolée au beau milieu
des pâturages, c'est une église romane
complètement éventrée suite à un
glissement de terrain. On a l'impression qu'elle s'est
brutalement fendue en deux par son milieu. Elle a
conservé son abside semi-circulaire, envahie par le
lierre, ainsi qu'une bonne partie de ses murs. La porte
était apparemment au nord. C'était jusqu'au
XVIIe siècle l'église paroissiale des Masos,
et il m'a paru intéressant de rechercher à
quelle date elle avait pu s'effonder. Premier indice : la
date de 1636 figurant sur un pilier de la nouvelle
église. Second indice : le fait qu'une réunion
de l'université des hommes de Los Masos se soit tenue
en 1631 à l'intérieur de l'église du
Roure. Autrement dit, sachant que le pilier de la nouvelle
église ne s'est pas édifié du jour au
lendemain, cela nous donne une fourchette allant de 1631
à 1634 ou 1635. Un tel effondrement de terrain a
forcément été provoqué par des
pluies à la fois très violentes et très
abondantes. Or divers textes nous apprennent qu'il y a eu,
en octobre et novembre 1632, un aiguat qui a
duré plusieurs semaines et qui a provoqué de
terribles inondations à Perpignan (l'eau de la Basse
arrivait jusqu'à la Loge). Il est donc logique de
penser que la mort du hameau du Roure et de son
église date de l'automne 1632.
Pour aller à
l'église, suivre vers l'amont la piste qui longe le
ruisseau du Roure.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 42 km de
Perpignan, 320 habitants, 420 mètres.
- Productions : vin,
pommes de terre, céréales, légumes,
fruits.
- Fête locale : 8
septembre.
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- Maire : Selva Daniel.
Adjoint : Roca Jh. Conseillers : Boher Ph, Paris J,
Cortie P, Baco A, Casenove J, Remaury Jh, Paillès
B, Cassoly G.
- Secrétaire de
mairie : Martimort Jh.
- Curé :
Paillès François.
- Instituteur : Martimort
Joseph. Institutrice : Martimort Rose.
- Receveur buraliste :
Cassuly.
-
- Agriculteurs et
viticulteurs : Roca Joseph, Selva Joseph, Selva Daniel,
Cassoly Augustin, Garette Julien, Sabater Jean, Mir
François, Boher Pierre, Demonte, Casenove Jean,
Aubert Michel.
- Cafés : Cassoly
Bonaventure, Qués J.
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- Hameaux : Baillanet,
Sacristie et Joncet.
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