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- Maury
depuis la route de Perpignan
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Superficie
et situation géographique
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Maury est une commune de
3463 hectares située en Fenouillèdes, dans le
canton de Saint-Paul-de-Fenouillet. Son territoire est
limité au nord et au sud par deux crêtes
calcaires, ce qui explique qu'il se soit
développé d'ouest en est, en suivant le cours
de la rivière de Maury, qui se jette dans l'Agly
juste en amont d'Estagel. La plupart des terres cultivables
sont consacrées à la vigne.
Communes limitrophes :
Tautavel, Estagel, Latour-de-France, Planèzes,
Rasiguères, Lesquerde, Saint-Paul-de-Fenouillet,
Duilhac-sous-Peyrepertuse, Cucugnan.
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Première
mention historique et origine du nom
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Il existe une forme
villare Amariolas remontant à l'an 842, mais
qui paraît douteuse. Les premières mentions
certaines connues datent de 1085 (villa de Maurins)
et de 1086 (villa de Maurino). L'abbé Cazes
signale pour sa part une mention légèrement
antérieure (entre 1073 et 1078). Il s'agit
visiblement du nom de personne latin Maurinus
(dérivé de maurus = noir, brun), qui se
transforme ici en toponyme.
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Les
recensements
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Année
:
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2006
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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901
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850
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916
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982
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1405
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1721
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1098
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Maximum : 1830 habitants (1881 et 1891). Minimum : 850
habitants (1999).
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Bref
aperçu historique
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Comme pour beaucoup de
villages du Fenouillèdes, l'histoire de Maury reste
à faire. Une certitude : le lieu était
habité depuis la Préhistoire (vestiges de
l'âge du Bronze trouvés dans la grotte des
Fontetes) et pendant l'Antiquité (fragments de
céramique, d'amphores, de mosaïque et scories de
fer au Mas Camps).
Un acte difficilement
datable (entre 1073 et 1078) nous apprend que Bernat de
Besalú cède à Pere Udalgar, vicomte de
Fenouillet, la villa de Maury avec son église.
On sait aussi que quelques années plus tard (1085-86)
le village dépendait du monastère de
Saint-Paul-de-Fenouillet, dont les droits étaient
concédés à un certain Bernat
Torró, également châtelain de
Fenouillet. On peut supposer que l'histoire de Maury est
ensuite liée au moins en partie à celle du
château de Quéribus (situé dans la
commune audoise voisine de Cucugnan), l'un des derniers
bastions de la résistance à la croisade des
Albigeois. Le château ne fut pris qu'en 1255, soit
trois ans avant le traité de Corbeil qui
sépara la France (dont Maury) de la Catalogne. Le
château de Quéribus, avec cette nouvelle
frontière, prend un rôle essentiel et sera
considérablement renforcé par saint Louis et
Philippe III le Hardi.
Sous l'Ancien Régime,
Maury avait pour seigneur l'évêque d'Alet. Le
village comptait 300 habitants en 1750. On y produisait du
blé, de l'orge, du seigle et de l'avoine, ainsi que
des légumes et du vin (il y avait déjà
des vignes au lieu-dit Vignes de Larroque si on en
croit la carte de Cassini). Tout au long du XIXe
siècle, il semble que ce soit surtout le
développement de la viticulture qui ait
entraîné l'essor démographique
constaté de recensement en recensement. Par contre,
depuis quelques décennies, on assiste à un
phénomène inverse, la population passant pour
la première fois sous le seuil des 1000 habitants en
1982. Cette situation n'est pas propre à Maury et
concerne hélas la plupart des communes du
Fenouillèdes.
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à saint Brice, elle se situe dans la partie haute du
village. C'est une église contemporaine, construite
en 1963 pour remplacer un édifice qui menaçait
ruine. Cette construction n'a pas vraiment été
du goût d'une bonne partie des habitants, certains
estimant qu'il aurait été possible de
consolider l'ancienne église. Le clocher, en
particulier, semble avoir suscité leur colère.
En fait, il est plutôt beau, mais il est vrai que sa
présence peut sembler saugrenue au milieu des maisons
du vieux Maury. Peu de mobilier ancien, sinon quelques
statues et surtout deux tableaux qui viennent d'être
restaurés : l'un représente la Vierge et
l'Enfant Jésus apparaissant à un franciscain,
sans doute saint Antoine de Padoue. L'autre traite un
thème plus insolite et plus sanguinaire : Judith
brandissant la tête d'Holopherne (fin du XVIIe
siècle ?). Les autres éléments sont
contemporains.
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Le
clocher
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Judith et
Holopherne
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Comme bien d'autres
villages, Maury s'est édifié sur une butte
assez raide. D'où pas mal de rues en forte pente
lorsqu'on monte vers le coeur du village depuis la route
principale. La principale curiosité est aujourd'hui
constituée par les nombreux trompe-l'oeil dus
à l'artiste Bernard Gout, peints sur diverses
façades. À noter, au-dessus du
cimetière, une chapelle de style roman
dédiée à saint Roch. Cette chapelle a
été édifiée en 1854 au sortir
d'une épidémie de choléra.
Bien entendu, Maury c'est
d'abord le vin, avec une cave coopérative très
active (caveau de vente et de dégustation en
centre-ville), ainsi que de nombreuses caves
particulières. La visite de ces caves et des divers
domaines permet de sillonner le terroir de Maury,
constitué essentiellement de marnes schisteuses.
Enfin, on n'oubliera pas le château de
Quéribus, à quelques encâblures de
Maury, piton dressé sur la crête de
Corbières.
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Trompe-l'oeil
: le Café
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Auriol, Villa,
Estève, Gelly, Montagné, Lafage, Catala, Pla,
Burgat, Raynaud, Aribaud, Bénassis, Flaman,
Mérou, Bories, Crabié, Fauché,
Rivière, Pous, Pujol.
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Autres
liens sur le site
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- Cartes
postales anciennes de Maury
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Liens
internet
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- Les
Vignerons de Maury
- Renseignements
sur les vins du Mas Amiel
- Les
trompe-l'oeil de Bernard Gout
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Renseignements
complémentaires
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L'appellation
Maury
Les vins doux naturels
(VDN), trop souvent appelés "vins cuits" par les
touristes, sont produits par un procédé
appelé "mutage", qui consiste à arrêter
la fermentation du vin grâce à l'apport
d'alcool vinique à 96° minimum. Le
procédé permet de conserver une partie des
sucres du moût avant qu'ils ne se transforment tous en
alcool. Il daterait de 1285 et serait dû à
Arnau de Vilanova. Il existe quatre appellations
contrôlées de VDN dans les
Pyrénées-Orientales : Banyuls, Maury,
Rivesaltes, muscat de Rivesaltes. Les vins doivent vieillir
de longs mois avant d'être commercialisés. Le
vieillissement s'accompagne souvent d'une oxydation (vins de
type rancio) obtenue de diverses façons, la
plus spectaculaire étant l'élevage en
bonbonnes de verre exposées au soleil.
La première
appellation officielle Maury date de 1936, mais l'AOC
actuelle est régie par un décret de 1972
modifié en 1998. Quatre communes peuvent
prétendre à l'appellation Maury (ou Maury
rancio) : Tautavel, Maury, Rasiguères et
Saint-Paul-de-Fenouillet. Les vins rouges doivent provenir
pour 75% du cépage grenache noir, les autres
cépages principaux étant les grenaches gris et
blanc ainsi que le macabeu (qui ne doit pas dépasser
10% de l'encépagement). Sont tolérés
à titre de cépages accessoires et dans la
limite de 10% le carignan et la syrah. Il existe aussi des
Maury blancs, élaborés à partir des
cépages suivants : grenaches gris et blanc, macabeu
blanc, tourbat blanc, muscat d'Alexandrie, muscat à
petits grains (la proportion des muscats est limitée
à 20% de l'encépagement).
Sauf cas exceptionnel,
l'irrigation des vignes est interdite. Il ne peut y avoir
plus de 3 700 pieds par hectare et le rendement ne doit
pas dépasser 30 hl/ha. L'apport d'alcool vinique doit
être compris entre 5 et 10%, la richesse minimale
initiale des moûts en sucre devant être
supérieure à 252 g/l. Les rouges doivent
être macérés en grains durant tout ou
partie de la fermentation. À noter que les Maury se
caractérisent notamment par des arômes de
caramel. D'où un alinéa du décret
précisant que "les vins bénéficiant de
l'appellation d'origine contrôlée Maury ne
doivent avoir fait l'objet d'aucune adjonction de caramel".
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À
venir.
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