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- Le
château de Molitg et le
clocher
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Superficie
et situation géographique
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Molitg-les-Bains est une
commune de 1296 hectares située en Conflent, dans la
vallée de la Castellane (canton de Prades). La
rivière de la Castellane lui sert de limite avec
Campôme, puis avec Catllar. Son territoire
s'étend surtout à l'est et au nord, où
une chaîne de moyenne montagne la sépare de
Sournia, autrement dit du Fenouillèdes. C'est
là que se trouve son point culminant, à 1216
mètres, non loin du roc de les Illoles. L'ensemble de
la commune est très boisé, avec peu de terres
cultivées.
Communes limitrophes :
Campôme, Mosset, Sournia, Eus, Catllar.
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Première
mention historique et origine du nom
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La plupart des premiers
textes connus ne parlent pas du village de Molitg, mais de
sa vallée, appelée valle Molegica en
844 et en 950, valle Molegio en 901, valle
Molegia en 958. Le nom du village apparaît
isolément dès 968 (Moligio), puis au
XIe siècle. La présence du t devant le
g, inutile en catalan normatif mais souvent
utilisé autrefois, permet de comprendre la
prononciation du nom ("Molitch"). Le nom actuel de la
commune (Molitg-les-Bains) date de 1970.
L'origine du nom demeure
incertaine, et les interprétations sont nombreuses.
Le dictionnaire de Dauzat et Rostaing propose la base
oronymique mol (= hauteur) suivie du suffixe
-idium. Celui d'Ernest Nègre
préfère le nom d'homme latin Molletius.
Les auteurs catalans pensent plutôt à des
moulins ou à des meules, la valle Molegica
pouvant être la vallée des meules (mola
+ suffixe -ig selon Moll, d'autres
interprétations arrivant à un résultats
similaire ayant été données par divers
auteurs).
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Les
recensements
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Année
:
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2005
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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213
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207
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185
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180
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206
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373
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567
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Maximum : 620 habitants (1846). Minimum : 180 habitants
(1982).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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Le dolmen de l'Arca de
Calaons, qui sert de limite entre Molitg, Eus et Catllar,
atteste une occupation des lieux dès la
Préhistoire. Les documents de l'ère
carolingienne font état d'une valle Molegica,
vaste domaine comtal regroupant au moins les hameaux ou
villages de Molitg, Croells, Campôme, Fornols, Come et
Eus. Ce territoire se morcelle à partir du Xe ou du
XIe siècle, souvent du fait de donations à des
établissements religieux. Ce n'est pas le cas pour
Molitg, qui demeurera toujours une seigneurie civile. En
1035, le comte de Cerdagne Guifre lègue à son
troisième fils, nommé Berenguer, son alleu de
Molitg. Puis le village est inféodé au XIIe
siècle aux seigneurs du château comtal de
Paracolls, dont les ruines dominent encore aujourd'hui la
vallée de la Castellane. Érigée en
baronnie, la seigneurie de Paracolls est, à la fin du
XIIIe siècle, en possession des rois de Majorque, qui
la confient en 1312 à Pons de Caramany. Elle passe
ensuite entre les mains de divers seigneurs, avant
d'être acquise en 1636 par la famille de
Llupià, qui la conservera jusqu'à la
Révolution (la seigneurie incluait aussi
Campôme).
Il est difficile de savoir
à quel siècle a été construit le
château de Molitg, faute de documents. Une chose
semble presque sûre : cette construction coïncide
avec l'abandon par le seigneur ou le châtelain de son
nid d'aigle de Paracolls, peut-être dès le
XIIIe siècle, plus certainement au XIVe. Le
château formait avec l'église le noyau d'une
fortification dont il est fait mention au XVe siècle
(castrum de Moligio, 1437). Le village comptait 24
feux en 1497 (sans doute en incluant Campôme), soit
une centaine d'habitants, un chiffre qui baisse nettement au
XVIe siècle (9 feux en 1515, 5 en 1553). À
noter que Molitg et Campôme n'ont formé qu'une
paroisse jusqu'en 1794, année où Campôme
accède au statut de commune.
La population était
de 511 habitants en 1800. Elle croît dans la
première moitié du XIXe siècle, puis un
lent déclin commence à partir des
années 1860. Il faut dire que la superficie agricole
n'a jamais été très importante, et que
la plupart des vignes arrachées au maquis n'ont pas
survécu aux diverses maladies, notamment au
phylloxéra. Il y a certes les thermes, principale
richesse de la commune, mais, même avec les
activités annexes, hôtellerie notamment, cela
ne suffit pas pour fixer une importante population.
À noter que que le
musicien Pablo Casals a vécu quelques années
dans le village de Molitg.
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L'église
paroissiale
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Accolée au
château et dédiée à la Vierge,
c'est une église romane à une nef, semblant
dater du XIIe ou du XIIIe siècle (mais sa
première mention remonte à 1024), qui a
été modifiée au début du XVIIIe
par l'ajout de deux chapelles latérales, puis
profondément bouleversée au XIXe siècle
: on a changé l'orientation de l'édifice en
ouvrant une grande porte dans l'abside et en y ajoutant un
porche. Cette modification est sans doute liée au
fait qu'auparavant, pour accéder à
l'église, il fallait passer par la cour du
château, ce qui n'était pas forcément du
goût des propriétaires du lieu. Une tour de
défense semi-circulaire (XIIIe ou XIVe siècle)
fait office de clocher, sans doute depuis sa
construction.
Le mobilier actuel est
pauvre. On sait que le village avait conclu en 1567 un
marché avec le peintre perpignanais Anton Peytavi
pour la réalisation d'un retable du
maître-autel, mais ce retable semble avoir disparu au
XVIIIe siècle, lors de la construction d'un nouveau
retable dont il ne reste quasiment plus rien, sinon une
statue de la Vierge à l'Enfant et deux statues de
l'actuel maître-autel (les saints Pierre et Paul).
À noter aussi deux ou trois autres statues du XVIIIe
siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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On ne confondra pas le
hameau des Bains et le village. Pour atteinde ce dernier, il
faut monter pendant un ou deux kilomètres sur la
droite de la route venant de Prades. Les rues y sont
agréables et calmes, l'attraction principale
étant le château, sur la Plaça
major. Entre le village et les bains, se trouve le
château de Riell, grande bâtisse
néo-médiévale et hôtel-restaurant
de charme. Ensuite, on redescend vers la Castellane, dont le
cours est particulièrement encaissé à
Molitg. En amont des bains, des gouffres permettent aux
audacieux de se livrer aux joies de la baignade et du
canyoning sauvages. Quant à l'établissement de
bains lui-même, il possède un agréable
parc, avec un chemin permettant de surplomber la
rivière et de la traverser. Une chapelle a
été édifiée au hameau des Bains
(ne pas la confondre avec l'église paroissiale).
Enfin, on n'oubliera pas le piton rocheux sur lequel sont
perchées les ruines du château de Paracolls
(accès par Campôme).
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Mestres, Roussé,
Combaut, Vernet, Pacouill, Sarda, Berjuan, Laguerre, Parent,
Portal, Fabre, Soler, Deixone, Rauli, Auter, Rouffiandis,
Brou, Marc, Qués, Salvat.
1497 : Mossèn
Mestre (vicari), Berenguer (batlle), Jaume Vera (consul),
Jaume Forment (consul), Anthoni Mestre, Johan Fabressa, Pere
Cases, Barthomeu Balle, Na Carota (veuve), Guillem Mestre,
Pere Ramon, Sabília (veuve), Guillem Montells, Na
Belloch (veuve), Stheva Balle, Guillem Balle, Bernat Balle,
Jaume Manent, Miquel Peyrot, Johan Peyrot, Guillem Fabre,
Pere Colomer, Guillem Boer, Miquel Saleta.
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Autres
liens sur le site
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- Cartes
postales anciennes de Molitg
- Lieux
à visiter : la vallée de la
Castellane
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Liens
internet
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- Le
site de la commune
- Les
bains (Chaîne thermale du Soleil)
- Site
du château de Riell
- Le
canyon de Molitg
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Renseignements
complémentaires
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Les bains de Molitg

Les sources d'eau sulfureuse
de Molitg sont connues depuis plusieurs siècles
(diverses mentions médiévales sous les formes
Banneras, Banieras, puis els Banys en
XVIe siècle). Leur exploitation médicale et
commerciale ne commence qu'à la fin du XVIIIe
siècle (1785-86), sous l'impulsion du marquis de
Llupià, seigneur de Molitg à la fin de
l'Ancien Régime. Elle se développe ensuite
tout au long du XIXe siècle, surtout pour soigner les
maladies de la peau. On trouve une intéressante
description des thermes dans un ouvrage publié en
1858 par Constantin James (Guide pratique aux eaux
minérales et aux bains de mer). En voici
l'essentiel :
"Molitg est
relié à Prades par une charmante route
plantée de jeunes arbres, laquelle, après
avoir franchi la Tet sur un beau pont, longe en serpentant
le gave de Castellar et conduit en moins d'une heure aux
bains. Ceux-ci se trouvent près de la route, à
un kilomètre avant le village. Ils
représentent un petit groupe de bâtiments
construits, à mi-côte, dans une gorge tellement
escarpée qu'il a fallu faire jouer la mine pour en
faciliter l'emplacement et l'accès. Depuis Anglada,
on les désigne communément sous le nom de
Bains de délices.
Bains de
délices ! Voilà de ces dénominations
ambitieuses qui nuisent souvent plus qu'elles ne servent
à qui s'en décore, par la difficulté
même de les justifier. Je n'eus donc rien de plus
pressé que de demander un bain. Or l'immersion dans
l'eau me fit éprouver, par sa douceur et son
onctuosité, une sensation pleine de charmes : la peau
glisse sous la main comme si elle était enduite d'une
substance oléagineuse. C'est au point qu'on se
croirait volontiers le jouet de quelque illusion sur la
nature du liquide dans lequel on est plongé : on
dirait une huile émulsionnée. Et cependant
l'eau sulfureuse de Molitg ne fournit à l'analyse
aucun élément qui lui appartienne en propre et
dont la présence rendrait compte de ces
caractères exceptionnels...
Par une
particularité non moins singulière, des cinq
ou six sources qui jaillissent à Molitg, une seule,
la source Llupia, possède ce délicieux
velouté... Cette source a son griffon dans
l'établissement même. Limpide à sa
sortie de la roche, elle ne tarde pas, par son exposition
à l'air, à prendre une teinte louche,
légèrement ardoisée, provenant de ce
qu'un peu de soufre s'est précipité. Sa
température native, qui est de 38° C, n'en
marque plus que 34 ou 35 aux lieux d'emploi ; elle se trouve
ramenée de la sorte au point le plus convenable pour
le bain. Ajoutons que son rendement suffit pour entretenir
dans les baignoires un courant sans cesse renouvelé,
lequel, pendant toute la durée de l'immersion,
conserve intacts ses éléments
sulfureux.
Ce que j'ai dit sur
l'action de la source Llupia sur la peau suffit pour faire
comprendre que ce soit aux maladies de cette membrane que
s'adresse sa spécialité
thérapeutique... Il m'a paru que les maladies
cutanées qui cèdent dans ce cas avec le plus
de promptitude sont l'eczéma, le psoriasis,
l'impétigo et le lichen.
Molitg possède
une trentaine de baignoires ; sur ce nombre, la
moitié tout au plus sont alimentées par la
source Llupia. Ne négligez donc jamais de demander de
l'eau de cette source, puisque c'est à elle seule que
se rapportent les effets physiologiques et
thérapeutiques dont nous venons d'indiquer
sommairement quelques-uns des caractères.
Les malades, il y a
quelques années encore, étaient obligés
de demeurer au village même, de telle sorte qu'il leur
fallait, chaque jour, faire un quart de lieue à pied
pour venir prendre leur bain. Aujourd'hui ils logent dans
l'établissement. C'est là sans doute un
progrès ; mais combien il s'en faut encore, au point
de vue du confortable, que la bonne tenue de ces thermes
réponde aux mérites de la source qu'on y
exploite."
On le voit, l'auteur se
plaint du manque de confort des lieux. Ce n'est apparemment
plus le cas en 1883, l'anglais E. Ernest Bilbrough (A
Spring in the Pyrenees) recommandant les trois
établissements situés dans les thermes,
appelés Barrère, Llupia et Massia, tous trois
appartenant au docteur Massia. Le même auteur
précise que les eaux, outre leurs vertus contre les
maladies de la peau, ont des propriétés
sédatives et légèrement
diurétiques, et sont conseillées pour les
nerfs. Aujourd'hui, les eaux de Molitg sont exploités
par la Chaîne thermale du Soleil. Elles sont toujours
conseillées en dermatologie, mais aussi pour les
rhumatismes et les maladies pulmonaires.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 52 km 500 de
Perpignan, à 9 km de Prades. 243 habitants. 607
mètres.
- Productions :
blé, pommes de terre, maïs, bois,
vin.
- Curiosités :
vieux château, établissement thermal
très renommé, dolmen, saut du
Loup.
- Fêtes locales : 15
mai et 8 septembre.
- Société
mutuelle : la Solidarité.
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- Maire : Jean Brou.
Adjoint : Salvat Auguste. Conseillers : Jean Laguerre,
Michel Fosset, Pierre Banet, François Sarda,
Raymond Cauneille, Jean Combeaut, Auguste Dexonne, Martin
Berjuan.
- Curé :
Cases.
- Docteur : René de
Massia.
- Employé PTT :
Calvet.
- Instituteur :
Quéra J. Institutrice : Quéra
(Mme).
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- Assurances :
Vigué Joseph.
- Autobus : Bigorre
(Prades).
- Bouchers : Sarda
François, Valentin.
- Boulanger : Sarda
François, ép. Gorce.
- Café : Vve
Delès Jean.
- Camionnage :
Roig.
- Épiciers :
Bachés, Sarda.
- Établissement
thermal : eaux sulfureuses, soins de la peau
(Société anonyme).
- Hôtels-restaurants
: Hôtel de l'Établissement, Hôtel
Auter.
- Menuisier : Maillol
Lucien.
- Meublés :
Argelès, Laguerre Vve, Brou, Massia (de), Vernet
(Mlle), Vernet (Vve).
- Tabacs (débit de)
: Sarda François.
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- Châteaux : de
Rieil, Massia (de) Vve.
- Hameau : des
Bains.
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