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Vue
générale de Nefiach
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Superficie
et situation géographique
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Nefiach est une commune
relativement petite (880 hectares), coincée entre
Ille et Millas, qui se sont partagé la presque
totalité du territoire. Elle est traversée par
la Tet (qui longe le village au nord), ainsi que par son
affluent le Boulès (au sud). Vers le nord, on monte
très vite dans la "garrigue", en fait le massif
granitique de Querigut-Millas, creusé par
l'érosion et les plissements successifs, qui ont
donné naissance à de nombreux ravins entre
lesquels se dressent d'importants blocs granitiques. La
garrigue est consacrée à la culture de la
vigne (mais de nombreuses parcelles sont aujourd'hui
à l'abandon), tandis que la plaine est vouée
à l'arboriculture (pêchers) et au
maraîchage.
La rive gauche de la Tet
présente d'intéressantes terrasses datant du
pliocène. D'abord le pliocène marin (la mer
arrivait à cette époque jusqu'à Nefiach
et Ille), avec de nombreux vestiges fossiles, coquilles
d'huîtres et coquilles Saint-Jacques notamment. Puis
le pliocène continental, où la mer laisse la
place à un paysage marécageux à la
végétation tropicale. Parmi les fossiles
illustrant cette période, notons un superbe
crâne de rhinocéros et un cône de
magnolia. Il faut absolument protéger ce qui reste de
cette terrasse, parfois appelée les Orgues de
Nefiach, qui a été très
endommagée ces dernières
années.
Communes limitrophes :
Ille-sur-Tet, Bélesta, Millas.
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Première
mention historique et origine du nom
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La première mention
remonte à l'an 968, sous la forme Nifiagum (il existe
une datation de 898, mais le texte est sans doute un faux
composé plus tardivement). La forme Nefiach
apparaît dès le XIIe siècle.
La finale -ac montre qu'on a
affaire à un domaine gallo-romain portant le nom de
son fondateur. Ce dernier a pu s'appeler Nicifius,
Nicefidus, ou encore Nevius, les avis divergent. Par contre,
l'étymologie populaire voulant que Nefiach signifie
"neuf feux" (neuf maisons) relève de la pure
fantaisie.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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789
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835
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713
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1062
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1007
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Bref
aperçu historique
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Si le nom de Nefiach
n'apparaît qu'au Xe siècle, cela ne veut pas
dire évidemment que le lieu n'ait pas
été peuplé auparavant. Le toponyme
Larque, dans la garrigue, laisse supposer la présence
d'un dolmen (dont il ne reste apparemment aucune trace). De
toute façon, l'existence d'un champ d'urnes entre
Nefiach et Millas confirme une présence humaine
à l'âge du fer.
Au XIIe siècle, la
seigneurie de Nefiach appartenait à Arnau de
Castellnou et de Millas, qui obtint en 1163 de Ponç
d'Ille l'autorisation de prendre à Ille l'eau de la
Tet pour faire construire le canal de Nefiach-Millas.
Nefiach resta aux mains de cette même famille durant
presque tout le moyen âge, puis appartint à la
famille de Perellos au XVIe siècle. Par la suite, les
seigneurs se succèdent à un rythme
accéléré, jusqu'en 1683, où
Nefiach et Millas se trouvent confiés au baron de
Montclar. La marquise de Blanes sera la dernière
à posséder cette seigneurie,
érigée en baronnie depuis 1719. Elle sera
chassée en 1793, après la brève
incursion des troupes espagnoles avec lesquelles elle avait
collaboré.
La famille de Blanes
était difficilement supportée à
Nefiach, et c'est peut-être en réaction contre
elle que, en juillet 1793, les gens de Nefiach
résistèrent aux Espagnols, tandis que Millas
leur ouvrait grandes ses portes. Cela valut au village
d'être pillé et par les Espagnols, et par les
Millassois.
La démographie montre
une grande stabilité. On a rarement
dépassé franchement les 1000 habitants, et
l'exode rural ne s'est pas fait sentir de manière
trop forte. Sur les trois derniers recensements, on remarque
une jolie progression en 1990 (suite à la
construction de lotissements), mais une certaine stagnation
en 1999.
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à la Vierge de l'Assomption, l'église a
été construite au XVIIIe siècle, et
terminée au XIXe par la construction de quatre
chapelles supplémentaires. L'une des pièces
maîtresses est le retable du maître-autel,
oeuvre du sculpteur Joseph Navarre, terminé en 1756
et agrémenté de colonnes en marbre de Caunes,
Le même sculpteur est également l'auteur des
retables du Rosaire et du Christ. A noter aussi un ensemble
de toiles réalisées par le peintre Rieudemont
et consacrées pour la plupart à la vie de la
Vierge.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Quelques maisons anciennes
dans le village, certaines avec des avant-toits en tuiles
peintes. Les plus intéressantes promenades se situent
vers la rivière, notamment sur la rive gauche. On
peut par exemple emprunter un chemin qui mènera
jusqu'à Régleille (Ille-sur-Tet), ou encore
monter vers Bélesta par les chemins ou par diverses
petites routes sinueuses.
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Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Barnole, Verdaguer, Bonafos,
Chambo, Constans, Solère, Fresul, Rebardi, Brunet,
Olive, Pérone, Domergue, Targues.
1449 (capbreu de Nefiach) :
Barrera, Bera, Bornya, Carcanera, Colomer, Croses, De
Rochafort, Fabre, Garet, Juliane, Laurent, Lorens, Manes,
Mauri, Pere Ramon, Perona, Pleus, Pody, Prats, Pull,
Rebardi, Reyllo, Thomasell, Vidal.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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L'aiguat de
1940
La terrible inondation
d'octobre 1940 n'a pas épargné Néfiach,
dont plusieurs maisons, construites trop près de la
rivière, ont été détruites.
Voici quelques extraits de presse évoquant cette
catastrophe :
- Nefiach est
isolé, le pont des Ancades (entre Millas et
Nefiach, sur le Boulès) ayant été
emporté. "Seul Mr Laurent Reynal, de Millas, au
péril de sa vie, se tenant en équilibre sur
le rebord du pont resté intact, a pu parvenir au
village, et c'est ainsi que nous apprendrons à son
retour à Millas que huit maisons se sont
effondrées."
- "Les maisons surplombant
la Têt ont été emportées. L'on
compte 29 immeubles détruits, parmi lesquels
plusieurs caves dont l'une comportait près de 800
hectos de vin ; des jardins, des maisons d'habitation
sont dans les flots... Entre Ille et Nefiach la
rivière vient effleurer la route nationale
après avoir submergé jardins et
vergers."
- Le ministre de
l'Agriculture, en visite dans le département
sinistré, félicite les auteurs d'actes
héroïques, telle madame Ida Biarnes, "qui
porta le courrier à la gare de Millas en ayant de
l'eau jusqu'à la poitrine."
Bref, c'est bien d'une
catastrophe qu'il s'agit : toute une partie du village
détruite, avec des maisons qui s'écroulent
comme des châteaux de cartes, dans un vacarme
assourdissant. Aujourd'hui, on voit encore quelques vestiges
des maisons emportées par les flots, beaucoup d'entre
elles ayant été remplacées par des
garages particuliers. Les photos ci-dessous, prises en 1940,
permettent de mieux évaluer les
dégâts.
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Deux
aspects du village juste après
l'aiguat
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