Peyrestortes,
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Parestortes
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Porte
de la cellera
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Le
château
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La
place de l'église
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Mémorial
de la bataille de Peyrestortes
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Superficie
et situation géographique
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Commune de 796 hectares,
située entre Perpignan et Rivesaltes. Nous sommes en
plaine, dans un territoire traversé par les
rivières ou ruisseaux de la Llavanera, dels Oms, de
la Llobera, ainsi que par l'agulla d'en Francó. Tous
ces cours d'eau se jettent dans l'Agly. On aura retenu le
nom de la Llavanera, qui est celui de l'aéroport de
Perpignan, dont une bonne partie des terrains se trouve sur
la commune de Peyrestortes. Et pourtant, on ne prête
qu'aux riches, l'aéroport s'appelle
"Perpignan-Rivesaltes", comme si la petite commune de
Peyrestortes n'existait pas !
Communes limitrophes :
Rivesaltes, Espira-de l'Agly, Baixas, Saint-Estève,
Perpignan.
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Première
mention historique et origine du nom
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Première mention en
925 sous la forme Paredstortes, puis Parets Tortes au XIIe
siècle, ce qui montre clairement que le nom est
composé de deux éléments : le premier,
parets, signifie "murs" (latin paries, parietis), et le
second signifie "tordus", autrement dit "les murs
tordus".
Comment interpréter
ce toponyme ? Soit il désigne une muraille
exécutée de façon grossière,
soit des murs tortueux, soit encore des murs qui
d'effondrent peu à peu, vestiges d'une ancienne
construction.
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Les
recensements
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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1430
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1286
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865
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633
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453
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Bref
aperçu historique
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On trouve sur la commune les
vestiges d'un habitat sans doute protohistorique au lieu-dit
Les Sedes. Le même lieu fut ensuite habité
à l'époque romaine, comme l'attestent divers
objets retrouvés dans des fouilles.
Au moyen âge, la
seigneurie de Peyrestortes fut longtemps détenue par
une famille qui s'appelait tout simpement Parestortes. Par
la suite, les seigneurs du village furent successivement les
Oms de Perapertusa, les de Taquí, et enfin les Oms. A
l'aube de la Révolution, Joseph d'Oms était
seigneur de Peyrestortes.
Les divers renseignements
concernant l'époque médiévale montrent
que les seigneurs de Peyrestortes étaient
étroitement liés au prieuré d'Espira-de
l'Agly, auquel ils firent d'importantes et fréquentes
donations. Il existait un château (dont quelques
éléments subsistent), et l'ensemble
château-église était inclus dans une
fortification appelée "cellera".
On connaît surtout de
l'histoire de Peyrestortes la fameuse bataille qui s'y est
déroulée le 17 septembre 1793, et que nous
évoquons par ailleurs.
Quant à la
population, relativement stable du XIXe au XXe
siècle, elle s'est "envolée" ces
dernières années, la proximité de
Perpignan et la présence de terrains à
bâtir relativement bon marché en étant
la cause. Le petit village de 600 habitants est en train de
devenir une véritable ville.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Jean
l'Evangéliste. Elle a été construite au
tout début du XVIIIe siècle, pour remplacer un
édifice roman mentionné en 1130, dont la nef
est conservée à l'intérieur du
château. Le mobilier est composé
essentiellement d'oeuvres du XVIIe et du XVIIIe
siècles : la plus intéressantes est
peut-être le retable de saint Jean, dont les peintures
ont été exécutées par
Honoré Rigau, le grand-père de Hyacinthe
Rigaud.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Une promenade dans les rues
du village nous permettra de confirmer l'existence d'une
cellera, dans laquelle on pénétrait par une
porte qui existe toujours. L'ensemble
château-église forme un ensemble fortement
détérioré et d'apparence inextricable.
Bien sûr, il faut aller vers l'aéroport, afin
d'y admirer, outre l'envol des avions, l'obélisque
commémorant la victoire du conventionnel Cassanyes
sur les Espagnols en 1793.
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Les noms
les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Marty, Cantier, Ferrer,
Combes, Maury, Raynal, Bonnet, Marsal, Bardetis, Fabre,
Azay, Ey, Graule, Maureil.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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La
bataille de Peyrestortes
L'instauration de la
république, et surtout le prosélytisme
affiché par les Conventionnels, suscitent de
nombreuses inquiétudes dans les royaumes
européens. Voilà pourquoi, le 17 avril 1793,
les armées espagnoles commandées par le
général Ricardos envahissent le Roussillon.
Leur progression est rapide, d'autant que certains chefs
français ne semblent pas à la hauteur de la
situation et que les populations du Vallespir ne
résistent guère. Lorsque les troupes de
Ricardos parviennent à franchir la Tet, la situation
semble désespérée pour les
républicains. Mais, grâce notamment au
conventionnel Cassanyes, les armées
révolutionnaires parviennent à inverser le
cours des événements. Cela se passait à
Peyrestortes, le 17 septembre 1793.
Selon Cassanyes, qui a
raconté en détail les
événements, les Espagnols avaient
établi à Peyrestortes "un camp formidable avec
de la grosse artillerie". Cassanyes, comptant sur les
armées françaises installées à
Salses, décide de détruire ce camp. Il
participe lui-même à l'action, en compagnie du
général Goguet. Voici une partie du
récit qu'il en a fait (tout se passe non loin du
mémorial érigé à
proximité de l'aéroport, les deux
armées étant séparées par la
Llavanera) :
"Le général
Goguet, me voyant déjà à
côté d'une tente, s'élance vers moi
comme un furieux ; le cri de baïonnette en avant
se fait entendre et est répété au
même instant ; nos héros entrent dans les
retranchements ; bientôt on se trouve trop
rapproché pour faire le coup de baïonnette ; on
se bat à coups de crosse ; on se prend à
bras-le-corps ; le nombre des nôtres augmente à
mesure que les colonnes peuvent arriver ; déjà
nous sommes maîtres de la batterie de vingt-quatre ;
tout ne respire que carnage ; les cris des mourants et le
bruit des sabres et des baïonnettes fait frémir.
La débandade commence. Un colonel espagnol se trouve
en ma présence ; mon sabre s'appesantit sur sa
tête ; il se rend. La confusion est parmi les
Espagnols qui se trouvent pêle-mêle avec les
Français ; nous poussons toujours en avant du camp.
Les Espagnols se voient perdus... Enfin la déroute
est complète. L'ennemi prend la fuite..."
A partir de cette date, les
revers espagnols se multiplient, et, en quelques mois, les
troupes de Ricardos seront repoussées et
pourchassées au-delà de la frontière.
La bataille de Peyrestortes fut peut-être le tournant
décisif !
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