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La
Sardane (sculpture à l'entrée de la
ville)
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Superficie
et situation géographique
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Avec ses 11 991 hectares,
Prats-de-Mollo est la plus vaste commune du
département. Elle était encore plus
étendue autrefois, puisque, en 1862, on en a
détaché 2518 hectares pour former la commune
du Tech. L'ensemble du territoire est très
montagneux, creusé par la vallée du Tech, qui
prend sa source à 2300 mètres d'altitude, au
pied de Roca Colom, sommet situé à la limite
occidentale de la commune (2507 mètres). Les
montagnes s'élèvent au sud (frontière
avec l'Espagne) jusqu'au pic de Costabona (2465
mètres), et au nord (limite avec le Conflent)
jusqu'au pic de Sethomes (2661 mètres) et au puig de
Rojà (2724 mètres), non loin du
Canigou.
La vallée de Prats
comporte, d'ouest en est, un nombre important de lieux qui
furent autrefois des villages et des hameaux, dont certains
conservent une église et quelques habitants. Parmi
eux, il faut bien sûr mettre à part la Preste,
qui, grâce à ses sources thermales, s'est
considérablement développé à
partir du XIXe siècle.
Communes limitrophes :
Lamanère, Serralongue, Le Tech, Castell,
Vernet-les-Bains, Py, Mantet, Setcases, Camprodon (village
de Beget).
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Première
mention historique et origine du nom
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Premières mentions au
IXe siècle (Pratum, 878, 881). Le lieu prend
très vite la marque du pluriel : Prados, 936,
Pratis, 1011, terme qui désigne bien sûr
des prés, des pâturages. Molló
apparaît quant à lui en 934 (Mollione),
et se trouve associé à Prats de façon
régulière à la fin du XIVe
siècle (Vallis de Pratis de Mollone, 1385). Il
semble logique d'y voir le catalan molló, qui
désigne une grosse pierre servant de borne, de
limite, ou encore un sommet de forme conique (latin
populaire *mutulone, dérivé de
mutulus = pierre en saillie).
La Preste est un village
mentionné dès le Moyen Âge, mais sous un
autre nom : villarium de Ces Ayllades (1266),
bayns de Ayats (1340). Les graphies très
variables de ce nom rendent toute interprétation
assez incertaine, mais il pourrait correspondre au latin
aquatis et désigner un lieu où les eaux
sont abondantes. Dans ce village, dès 1264, un
domaine rural était détenu par un nommé
Johannis Presta. Ce domaine comprenait peut-être les
bains, appelés au XVIe siècle banys de Na
Presta, puis la Presta, qui allait finir par
devenir le seul nom du village.
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Les
recensements
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Année
:
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1999
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1990
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1982
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1901
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1836
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Habitants :
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1100
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1107
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1142
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2525
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3328
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Bref
aperçu historique
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Au Moyen Âge, Prats
était ville royale (et le restera jusqu'à la
Révolution), ce qui lui valut au XIIIe siècle
un certain nombre d'avantages identiques à ceux
qu'avait obtenus Villefranche-de-Conflent quelques
années auparavant : suppression des "mals usos"
(1242), facilités accordées aux personnes
désireuses de s'installer dans la ville (1245).
D'autres avantages seront acquis au XIVe siècle, par
exemple la possibilité de tenir un marché
hebomadaire le samedi (1308). En partie grâce à
tous ces avantages, la population de Prats et de sa
vallée était très importante au milieu
du XIVe siècle, atteignant environ 1000 habitants.
Cette vallée comprenait de nombreux petits villages,
douze selon le capbreu (registre-terrier) de 1327. Les
épidémies entraînent une nette
diminution au XVe siècle, mais la situation se
rétablit peu à peu un siècle plus tard.
La ville est prospère, vivant notamment de la
fabrication et du commerce des draps.
Le rattachement du
Roussillon à la France (1659) change pas mal de
données économiques, isolant Prats et sa
vallée du reste de la province. L'instauration
de la gabelle donne
aux habitants l'idée d'organiser un commerce lucratif
mais dangereux : la contrebande de sel venu d'Espagne par le
col d'Ares et les passages voisins. Et, lorsque le pouvoir
royal se mêle de réprimer cette contrebande, la
population se révolte, conduite par le drapier et
faux-saunier Josep de la Trinxeria (1666). C'est la
révolte des Angelets, qui prend très vite des
allures de soulèvement anti-français et durera
jusqu'en 1673.
Curieux hasard de
l'histoire, Prats sera en 1926 le point de départ
d'un autre soulèvement, anti-espagnol
celui-là, dirigé par Francesc Macià,
qui souhaitait instaurer une république catalane dans
un pays alors dirigé par le dictateur Primo de
Rivera. Mais les conjurés seront
dénoncés et arrêtés avant d'avoir
pu passer la frontière. Cette frontière avec
l'Espagne jouera également un rôle important
pendant la seconde guerre mondiale, une bonne dizaine de
passeurs aidant les résistants à gagner
l'Espagne.
On a vu plus haut que la
population médiévale était
déjà très importante. Les records sont
atteints dans la première moitié du XIXe
siècle, avec un maximum de 3730 habitants en 1846.
Puis commence un déclin tout relatif, la population
se maintenant au-dessus des 2000 habitants jusqu'à la
seconde guerre mondiale. Certes, l'agriculture ne rapportait
pas gros, mais l'élevage était important et
plusieurs usines produisaient draps et espadrilles. La
grande crue de 1940 marque, de façon plus que
symbolique, le déclin définitif de
l'économie traditionnelle à Prats, plusieurs
établissements étant entraînés
par les eaux. L'élevage et l'agriculture auront pour
leur part à souffrir du plan de reboisement des
forêts, qui entraîne l'expropriation de
nombreuses exploitations. Depuis, avec un peu plus de 1000
habitants aux derniers recensements, Prats vit surtout du
tourisme et des ressources que lui procure
l'établissement thermal de la Preste.
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L'église
paroissiale
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Dédiée aux
saintes Juste et Rufine, c'est un bâtiment d'origine
romane, presque totalement reconstruit au XVIIe
siècle, dans un style gothique tardif
caractéristique des églises catalanes de cette
époque. De l'ère médiévale, elle
conserve sa belle porte à ferrures, ainsi qu'un grand
clocher-tour quadrangulaire. L'intérieur nous offre
un riche mobilier baroque, dont se détache le superbe
retable du maître-autel, oeuvre de Josep Sunyer
(1693), mais aussi les retables du Rosaire, de saint Michel,
de saint Éloi et du Saint Sacrement.
On précisera que les
saintes Juste et Rufine, fêtées le 19 juillet,
furent deux vierges sévillanes qui auraient
refusé d'offrir pour le culte d'Adonis les poteries
dont le prix était leur seul gagne-pain. Après
de cruels tourments, sainte Juste mourut pendant qu'on la
torturait et Rufine fut étranglée (ou
décapitée, selon les versions). Leur mort
daterait de l'an 287.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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La ville a conservé
une bonne partie de ses fortifications, construitesau XIVe
siècle, entièrement remodelées par
Vauban à la fin du XVIIe siècle. Comme
à Villefranche, Vauban fit construire au-dessus de
Prats un fort, au lieu-dit la Guardia (d'où le nom
francisé de Fort Lagarde), où une tour
médiévale contrôlait déjà
la vallée du Tech, au moins depuis le début du
XIVe siècle. On peut y accéder par un
souterrain, et des spectacles historiques y sont
donnés chaque été. Mais le spectacle le
plus connu à Prats se situe à l'époque
du carnaval, où la Fête de l'Ours attire un
énorme public amateur de folklore et
d'émotions fortes. Difficile alors d'admirer
tranquillement la ville, ses portes, ses ponts, ses
fontaines, ses petites places et ses maisons anciennes, qui
méritent pourtant qu'on s'y attarde.
A noter la présence
de nombreuses églises dans la vallée de Prats
et sur les contreforts des montagnes. Difficile de toutes
les détailler, mais on n'aura garde d'oublier
l'ermitage de Nostra Senyora del Coral, non loin de
Lamanère, avec sa Vierge romane et son curieux Christ
habillé portant une couronne royale. Autres
églises : Saint Martin de Vilaplana, Saint Sauveur
(Sant Salvador) de Les Planes, Saint Isidore de la Preste,
la chapelle ruinée du col d'Ares
(dédiée à sainte Marguerite) et celle
du Rosaire.
Les bains de la Preste,
vendus par la commune à un particulier en 1813,
connurent un important développement au XIXe
siècle, surtout lorsque Napoléon III eut fait
construire la route qui y conduit (il souhaitait y faire une
cure, mais la guerre de 1870 s'y opposa). Les eaux de la
Preste sont particulièrement recommandées pour
les maladies des voies urinaires.
Il manque bien des choses
à cette trop brève présentation, par
exemple la tour d'en Mir, dont les vestiges dominent le
paysage, et surtout toutes les routes et tous les sentiers
qui permettent de découvrir les charmes de la
vallée de Prats et des ses montagnes.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Delos, Duniach (ou Dunyach),
Nou, Guisset, Ribes, Matheu, Peytavi, Xatard, Lleres, Moly,
Comamale, Pompidor, Noguer, Borrat, Planes,
Coderch.
1497 : Agna (veuve),
Agostí, Aravant, Arnau, N'Audet, Balester, Balusa
(veuve), Barbonès, Bernat, Blanch, Blay, Boxeda,
Boysader, Cansa, Carosas, Carreras, Casademunt (ou Ferrer),
Cases, Cathalà, Coma, Conbell, Conill, Corcoll,
Corona, Costa, del Ort, Didera (veuve), Domenga, Englada
(d'), Fabre, Faig, Fons, Fontaner, Fortaner, Gasch, Gavaig,
Gianda, Gilis, Guiló, Hom, Janovès
(étranger), la Guarda, las Casas (de), las Planes
(de), Marcer, Martí, Mir, Nonell, Pagès,
Parelló, Parera, Pere, Pere Miquel (de), Pla, Presca,
Puials, Puig, Quera, Riot, Roger, Savoya, Sella,
Serramitjana, Serrat, Sorts, Stor (basque), Subirats,
Taxidor, Telrich, Torron, Verger, Xenobo.
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Autres
liens sur le site
|
- Cartes
postales anciennes :
Prats-de-Mollo-la-Preste
- Lieux
à visiter : Prats-de-Mollo
|
Liens
internet
|
- Site
de la mairie de Prats-de-Mollo
- Autre
site (l'ancien site officiel ?) sur la
commune
- La
fête de l'ours
- Le
retrobament català de Prats de
Molló
- Le
monument aux morts de Prats
- La
Preste les Bains
- La
réserve naturelle de
Prats-de-Mollo
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O)
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A 62 km de Perpignan,
à 32 km de Céret. Altitude : 748
mètres. 2218 habitants. Superficie : 11 721
hectares.
Produits : Pommes de terre,
haricots, maïs, sarrazin.
Fête locale : 17
juillet (trois jours). Foires : 1er dimanche de juin, 14
octobre, 1er dimanche de décembre.
Curiosités : Fontaine
d'Amour, Fontaine de Pareilles, Tour du Mir. Monuments
historiques : Eglise, Fort Lagarde, Pont
d'Espagne.
Cinéma
théâtre : Payrot.
Sociétés
mutuelles : L'Avenir, Société de femmes de
la ville, La Fraternité. Société
sportive : Emulation pratéenne.
- Syndicat d'initiative
de Prats de Mollo et de La Preste :
- - Bureau de
renseignements à la pharmacie Alis.
- - Guide illustré
de Prats de Mollo en vente à la librairie
Badouix.
- - Président : M.
de Careffe.
Maire : Sales
Jacques. Adjoints : Maury Marceau, Guisset C.
Conseillers : Jaminet
Fr, Marti
Jh, Llobères Jh, Nou J, Borrat Fr, Pagès A,
Dunyach Jh, Nou M, Pausole M, Soubirane Jh, Picamal Jh,
Noél Jh, Dibie Jh, Picamal J, Llobère M,
Planes J, Guisset J, Boixède C.
Secrétaire de
mairie : Fitte Jh, Curé : Nohet.
Docteur : Villacèque Antoine. Receveur
municipal : Guin Charles. Notaire : Guin Charles
fils. Juge de paix : Barrère. Greffier
: Matheu E. Receveur des PTT : M. Grau.
Employés PTT : Coll, Durand Fr, Piquemal
Michel, Jean Pierre. Gendarmerie : Saut,
maréchal des logis, 4 gendarmes. Chef de gare
: Roigt. Instituteurs : Roigt (directeur), Calvet.
Institutrices : Mmes Roigt, Colomer, Mlle Cisarol,
Mme Calvet (directrice). Cantonniers : Nogué
Gabriel, Duniach Eloi, Homs Marc. Gardes : Truillet
Joseph. Paruit P. Receveur buraliste :
Barbotheu.
Agriculteurs
(propriétaires) : Susplugas Jh, Ribes Jh, Witxer
de Frautigueu Jules, Audonnet Gaston, Cassoly Laurent, Ayax,
Llobères Michel.
Autobus : Ayax
Pierre, Cie départementale de transports.
Autos : Pagès-Xatard Abdon. Blanchisserie
et teinturerie du Tech Supérieur. Bar :
Chez Louis. Bouchers : Matheu J, Guisset Jh,
Boucherie syndicale. Cafés : Xatard Pierre,
Ausseil Jh, Sala M, Pruja Ricardo. Charcutiers :
Noëll Floquet, Noëll Michel, Plo Jean, Dunyach
Joseph. Chaussures (marchand de) : Sales Jacques.
Cordonnier : Sales Jacques. Coiffeurs : Sala
Antoine, Coll Jh, Fite J. Couturières : Mme
Pompidor, Mlle Piquemal Anna, Mme Bourges Th. Cycles
: Barilles Georges, Pagès-Xatard Abdon.
Droguiste : Alis André. Electriciens :
Pompidor François, Pagès Martin.
Epiciers : Cases, Sala, Coste, Palau, Ayax,
Guardiole, Aspar. Espadrilles (fabr.) : Bo J.
Ferblantiers : Palau M, Palau J. Garages :
Xatard, Ausseil, Pagès-Xatard.
Hôtels-restaurants : chez Louis, Holan-Nou,
Ausseil Jh. Maçons : Cases, Coll, Colomer
Michel, Cases Jean fils. Maréchaux ferrants :
Guisset Côme, Espériquette Michel, Xatard.
Mécanicien : Barilles Georges.
Menuisiers : Borrat, Truillet, Farreng, Homs D,
Barnèdes F. Merciers : Coromines, Blanc.
Meunier : Arqué François.
Nouveautés : Resural. Pâtissier
confiseur : Llères Jean. Pharmacien :
Alis. Plombier-zingueur : Palau. Restaurants :
Destouille, Galsonne, de la Promenade. Sage-femme :
Llaty. Tailleurs : Vve Truillet, Coromines, Fort, Plo
Jean. Tissages : Boixéda Jean, Guin.
Transports : Ayax Pierre. Vins (nég. en
gros) : Blanc Isidore, Galsomias Fois. Vins et
liqueurs : Vila Joseph, Mateu Marius.
Hameaux : St-Sauveur, Bainat
d'en Coume, La Forge, La Preste.
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