|
|
|
- Vue
générale de la ville
fortifiée
|
Superficie
et situation géographique
|
Villefranche-de-Conflent est
une petite commune de 446 hectares située au
confluent de la Tet et du Cadi, rivière venue du sud
et qui passe à Vernet-les-Bains. Un peu en amont, se
trouve aussi le confluent de la Tet avec la Rotja, mais nous
ne sommes déjà plus sur le territoire de
Villefranche, dont il faut savoir qu'il est composé
de deux parties non contiguës : d'une part la ville
fortifiée, enclavée dans les communes de
Fuilla et Corneilla-de-Conflent ; de l'autre un territoire
vaste et accidenté, acheté au XVIIe
siècle pour renforcer les fortifications, qui
s'élève au nord jusqu'au village ruiné
de Belloc, et comprend aussi le fort Libéria et
l'ancienne église de Saint-Étienne de
Campelles. Il faut savoir aussi que ni la gare, ni le hameau
du Faubourg, ni l'église de N.-D. de Vie, ni a
fortiori les grottes des Canalettes ou les carrières
de marbre rose ne font partie du territoire de Villefranche
: tous ces lieux se trouvent soit à Fuilla,
soit à Corneilla-de-Conflent.
Communes limitrophes :
Fuilla, Serdinya, Conat, Ria,
Corneilla-de-Conflent.
|
Première
mention historique et origine du nom
|
La première mention
correspond à l'année où a
été publiée la charte de fondation de
la ville. Cependant, si le texte de cette charte est bien
connu, l'incertitude demeure sur sa date de publication : le
texte est daté du 5 des ides d'avril, l'an 15 du
règne du roi de France Philippe Ier, ce qui
correspondrait à l'année 1075. Or le
même texte précise que le comte de Cerdagne
Guillem Ramon, avant de rédiger la charte, a
consulté l'évêque Artald, dont on sait
qu'il n'est entré en fonction qu'en 1087. Selon
Pierre Ponsich, la date réelle doit se situer entre
1088 et 1090.
Le lieu y est appelé
soit Villa Libera, soit Villa Francha. Dans
les deux cas, il s'agit de signifier que la ville nouvelle
et ses habitants sont affranchis de toute servitude, comme
le précise d'ailleurs la charte. C'était un
phénomène assez courant du XIe au XIIIe
siècle, d'où les nombreuses localités
nommées Villefranche ou Vilafranca en
France et en Catalogne. L'adjonction du complément
Conflent n'est pas nouvelle : déjà, en
1225, il est fait mention de la villa nova Villefranchae
Confluentis, puis en 1243 de Villafrancha
Confluentis. Cependant, ce n'est qu'en 1893 que la
commune a pris officiellement le nom de
Villefranche-de-Conflent.
|
Les
recensements
|
Année
:
|
2004
|
1999
|
1990
|
1982
|
1962
|
1901
|
1836
|
Habitants :
|
238
|
225
|
261
|
294
|
580
|
863
|
721
|
|
Bref
aperçu historique
|
L'histoire de Villefranche
commence donc vers 1090. Les cinq premiers habitants, au
bénéfice de qui est rédigé
l'acte de donation, s'appellent Joan, Ravaire, Geral, Eroal
et Hug. La ville se construit rapidement, et on comprend
facilement le choix qu'a fait le comte Guillem Ramon pour
son emplacement : au confluent de la Tet avec deux
vallées, dans un lieu encaissé entre des
massifs calcaires abrupts, la forteresse sera un verrou sur
la route du Roussillon à la Cerdagne. D'où
l'intérêt d'y attirer rapidement une importante
population grâce à la multiplication des
franchises : exempts de servitude dès 1090, les
habitants seront également exemptés au XIIIe
siècle des droits de foriscapi et plus
généralement de ce qu'on appelait les mals
usos. L'acte de 1090 établit aussi à
Villefranche un marché qui sera le seul (à
l'exception de celui d'Hix) depuis l'actuelle Cerdagne
espagnole jusqu'à Saint-Féliu-d'Avall.
À quoi s'ajoutent, entre autres, la libre
pâture dans les pâturages royaux (XIIIe
siècle), ou encore le privilège, pour les
habitants, de ne pouvoir être jugés en dehors
de Villefranche (1270). De plus, la ville était
devenue la capitale de la viguerie du Conflent, et donc on
comprend aisément pourquoi, au milieu du XIVe
siècle, elle comptait en tout 341 feux, soit pas loin
de 1500 habitants. Parmi ces habitants, de nombreux artisans
et marchands appartenant à tous les corps de
métiers, en particulier des drapiers, les draps de
Villefranche étant exportés dans plusieurs
pays d'Europe.
Reste que, malgré la
couleur du marbre, la vie n'était pas toujours rose
à Villefranche, ville comtale devenue ville royale.
Elle fut souvent attaquée au fil des siècles :
dès le XIVe siècle, lors du conflit entre les
rois d'Aragon et de Majorque, elle fut prise et
saccagée par les troupes de Pierre le
Cérémonieux, roi d'Aragon (1344-47), puis
attaquée en 1374 par l'armée de l'infant
Jacques de Majorque, désireux de
récupérer son territoire. D'où la
nécessité perpétuelle de renforcer les
fortifications, par exemple en construisant la tour du
Diable (milieu XVe siècle). Nouveaux assauts au XVIIe
siècle : lors de la guerre des Segadors, les troupes
françaises envahissent la ville (1654). Puis vient le
traité des Pyrénées (1659). Conscient
du rôle stratégique de la ville, Vauban
consolide les fortifications, fait construire le fort
Libéria et utilise la Cova Bastera pour renforcer le
système défensif. Ce qui n'empêchera
l'armée espagnole du général Ricardos
de prendre la ville en août 1793 (elle en sera
chassée un mois plus tard). Les fortifications ont
continué à être entretenues et
renforcées tout au long du XIXe siècle,
Villefranche étant restée ville de garnison
jusqu'en 1925.
On estime souvent que le
déclin de Villefranche commence avec le passage du
Roussillon dans le royaume de France, ce qui est vrai en
particulier pour l'industrie drapière. Notons au
passage que la conquêtre française n'a pas
été appréciée de tous,
d'où la conspiration de Villefranche (1674),
menée par Emmanuel Descatllar, lui-même
secondé notamment par Charles de Llar, dont la fille,
amoureuse d'un lieutenant français, aurait
dénoncé les projets subversifs du petit groupe
de conjurés (le principaux chefs du complot furent
exécutés à Perpignan la même
année). Reste que le déclin de la ville est
bien réel et se confirme à la fin du XVIIIe
siècle, lorsque le siège de la viguerie du
Conflent se déplace officiellement à Prades
(1773), confirmant une habitude prise depuis quelques
décennies par les viguiers. On est désormais
bien loin des records démographiques du XIVe
siècle, même si la population demeure
relativement importante : 584 habitants en 1800, chiffre qui
progresse au cours du XIXe siècle, avec un maximum de
889 habitants en 1856. Par la suite, cette population se
stabilise autour de 600 habitants, mais un nouveau et brutal
déclin commence dans les années 1970-80. Le
dernier recensement, effectué en 2004, indique une
population de 238 habitants, en très léger
redressement par rapport à 1999 (225 habitants,
chiffre le plus bas jamais rencontré).
|
L'église
paroissiale
|
Dédiée
à saint Jacques, sa construction était
prévue dans l'acte de fondation, qui cependant
précisait qu'elle serait toujours sous la
dépendance du prieuré de
Corneilla-de-Conflent, ce qui fut en effet
le cas jusqu'à la
Révolution. C'est un très bel édifice
roman dont la nef primitive, qui date du début du
XIIe siècle, fut considérablement agrandie au
XIIIe siècle. Le portail principal, en marbre rose,
à double archivolte, richement décoré,
est sans doute l'oeuvre des mêmes sculpteurs que ceux
du cloître de Cuixà. Il est accompagné
d'un portail plus petit, ouvrant autrefois à l'ouest
et déplacé tardivement. Le clocher-tour fut
sans doute édifié au XIIIe siècle.
L'intérieur de
l'église est très riche. À noter, entre
autres, les nombreuses plaques tombales et les stalles du
choeur, construites au XVe siècle. La vasque des
fonts baptismaux date du XIIe siècle. Parmi les
oeuvres médiévales, on relèvera un
Christ en croix et surtout un très beau Christ gisant
du XIVe siècle, ou encore des statues de saint Pierre
et de Joseph d'Arimathie, ainsi qu'une Vierge à
l'Enfant dite N.-D. de Bon Succès (originaire de
l'église des Franciscains). Si le retable du
maître-autel est tardif (1823), ce n'est pas le cas
d'autres retables, souvent récupérés
des églises voisines, en particulier celui de N.-D.
de Vie, oeuvre de l'atelier Sunyer, qui porte la date de
1715.
|
Autres
monuments et lieux à visiter
|
Villefranche fait à
juste titre partie des "plus beaux villages de France", tout
comme Castelnou, Évol, Eus et Mosset. On visitera
d'abord les remparts, commencés à la fin du
XIe siècle, considérablement renforcés
au XIVe siècle sous le règne de Pierre le
Cérémonieux (il fit bâtir douze tours
semi-circulaires dont quatre sont encore visibles), au XVe
(tour du Diable) et sous Vauban (construction des six
bastions d'angle, ceux du Roi, de la Reine, du Dauphin, de
Corneilla, de la Boucherie et de la Montagne). Les deux
grandes portes de France et d'Espagne ont été
ouvertes sous Louis XVI. On peut circuler dans les remparts
en suivant le double chemin de ronde, le chemin
médiéval, couvert et surmonté par celui
de Vauban.
C'est à Vauban qu'on
doit aussi le fort Libéria, auquel on peut
accéder depuis la ville par l'escalier dit "des mille
marches", construit pour sa part au XIXe siècle.
C'est dans la prison du fort que furent détenues deux
des accusées de la célèbre Affaire des
poisons, ce qui lui vaut son nom de "prison des Dames".
Vauban intégra également la Cova Bastera au
système défensif de la ville. Cette grotte,
qui fait partie du réseau dit "des Canalettes",
abrite des vestiges de peinture à l'ocre datant du
paléolithique supérieur.
On circule dans la ville
essentiellement par deux rues parallèles, la rue
Saint-Jean et la rue Saint-Jacques, bordées de
nombreuses maisons médiévales dont beaucoup
abritent aujourd'hui des boutiques faisant la joie des
milliers de touristes qui visitent chaque année
Villefranche. Difficile de tout mentionner, mais deux
monuments au moins méritent d'être
signalés : d'une part l'ancienne viguerie, devenue
aujourd'hui mairie, avec son grand beffroi, tour
quadrangulaire terminée par un toit pyramidal (XIIe
siècle) ; ensuite l'ancien hôpital,
fondé en 1225, lui aussi avec une grande tour
quadrangulaire haute d'environ 18 mètres.
En sortant de la ville, vers
le nord, se trouve le vieux pont Saint Pierre, l'un des
trois ponts qui avaient été bâtis
autrefois sur la Tet, qui mène aux escaliers de Fort
Libéria. Le reste se situe dans la montagne du nord,
sillonnée par divers chemins. On visitera en
particulier le village ruiné de Belloc (accessible
par une piste depuis Conat), annexé à
Villefranche à l'époque
révolutionnaire, qui conserve une église
romane de Saint-André. De là, on peut gagner
le lieu de Campelles (ou Campilles), avec son église
dédiée à saint
Étienne.
|
|
|
Le fort
Libéria
|
Le hameau de
Belloc
|
L'église
de Campelles
|
|
Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Fournols, Olive, Malart,
Berjoan, Forgas, Lhoste, Brest, Laporte, Vergès,
Colomer, Maillol, Gensanne, Pajau, Cayrol, Nicolau, Paccull,
Bernole, Sicart.
1497 : Pere
Thoès, Miquel, Anthoni Rabollet, Guillem Sthoer,
Honorat Bellver, Pòlit Reverter, Guillem Boys, Pere
Boys, Johan Domingo, Pere Raynart, Sanct Martí, Johan
Raborter, Pere Martí, Johan Vives, Miquel Ramos,
mestre Stheva (barber), Domengo (sabater), Johan Bossom,
Johan de Vegas, Anthoni Huguet, Anthoni Carbonell, Anthoni
Domènech, mossèn Miquel Cardona, mossèn
Bernat Cadell (donzell), mossèn Ayllas, Jaume
Longuart, Johan Soler, Barthomeu Soler, Francsec Viader,
Francesch Rossell, Johan Glauda, Pere Altemir, Pere
Barthomeu, Johan Balle, Guillem lo fuster, Anthoni Bisbe,
Johan Gonsalvo, Amador Moragas, Pere lo aseunador,
Ponç Fones, Sthèva Domènech, Guillem
Duran, la veuve na Laverona, la veuve na Carcaysa, la veuve
na Sastre, la veuve na Port, la veuve na Longarda, la veuve
na Pallicera, la veuve na Rebolleda (liste
incomplète, il manque une bonne quinzaine de
feux).
|
Autres
liens sur le site
|
- Lieux
à visiter :
Villefranche-de-Conflent
(22 photos)
- Photo
ancienne : diligence en gare de
Villefranche
|
Liens
internet
|
- La
Boutique du Champignon
- Le
site de Fort Libéria
- Les
maisons médiévales de
Villefranche-de-Conflent
|
La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
|
- À 49 km de
Perpignan. 608 habitants. Altitude : 440
mètres.
- Fête locale : 25
juillet. Foire : 19 octobre.
- Curiosités :
château-fort, église, grottes,
fortifications.
- Sociétés
mutuelles : la Villefranchoise, l'Avenir.
- Syndicat : des
cheminots.
- Maire : Mir
François. Adjoint : Mas. Conseillers : Baque,
Payré, Fonda, Sarrieu, Puig, Bosch, Marondat,
Moréra, Corrieu.
- Secrétaire de
mairie : Broch Paul.
- Receveur municipal :
Ayze.
- Curé : Porra
Augustin.
- Notaire : Qués
Lambert.
- Receveur des douanes :
Cambon.
- Receveur buraliste :
Berjouan Léon.
- Receveur des postes :
Mme Cambou. Employée PTT : March Anna. Facteur :
Bosch Marcellin.
- Instituteur : Broch
Paul. Institutrices : Fournols Marcelle, Petit
Jeanne.
- Cantonnier : Sales
Michel. garde : Baux François.
- Cinéma : Durand
Clair.
- Chef de gare : Taillade.
Chef de dépôt : Géraud.
- Agriculteurs
(propriétaires) : Py Ch., Mir François,
Bodoma Marcelin.
- Autos (location) :
Berjoan.
- Bottier : Alazet
Jh.
- Bouchers : March Jh,
Esparriqué Dominique, Peix J, Riveil.
- Boulangers : Pacull
Isidore, Pradal et Guanter.
- Cafés : Brasserie
(Vve Sayos Th.), Canigou, Durand, Clair, Restaur. du
Canigou.
- Charron-forgeron : Junoy
Jean.
- Coiffeurs : Laporte
François, Villanueva, Sarda, Grau.
- Cordiers : Marty Joseph
et Marty Michel.
- Couturières :
Faitg, Marc, Figarol, Pacouil.
- Épiciers : Traby
François, La Ruche du Midi, Berjoan L, Terrada,
Marty, Fabrega Pierre, Docks
méridionaux.
- Électricité
: Ecoiffier Fr.
- Fonderie : Keler,
direct.
- Fruits et primeurs
(gros) : Bès.
- Fruitier : Figarol
Ferdinand.
- Garage :
Castillo.
- Hôtels restaurants
: Brasserie, Canigou, La Bonne Truite, Buffet de la
gare.
- Laitiers : Py Charles,
Vergès, Bodona.
- Liquoristes : Fournols
Louis, Baux.
- Maçons :
Estève Joseph et ses fils.
- Maréchaux-ferrants
: Vergés Pierre, Batlle J.
- Menuisiers : Deixonne
Joseph, Authié Marcel.
- Merciers : Mestre (Mme),
Puell-Traby, Terrades, Berjoan.
- Nouveautés :
Mestres L, Berjoan, Terrades.
- Pâtissiers :
Pacouil, Tripères.
- Primeurs : Boyer
Anna.
- Quincailliers : Carol
Justin, Bernard F.
- Représentant de
commerce : Broch Lucien.
- Restaurant : La Bonne
Truite.
- Serrurier : Carol
J.
- Tabacs (débit de)
: Berjoan Léon.
- Tailleur : Laporte
Jean.
- Transports : Berjoan,
Bès, Carrère, Bodonna.
- Vins et liqueurs : La
Ruche du Midi.
- Vins (négociant
en gros) : L. Fournols.
|