Superficie
et situation géographique
|
Montferrer est une commune
de 2195 hectares située en Vallespir, dans le canton
d'Arles-sur-Tech. Elle se trouve sur la rive gauche du Tech,
qui lui sert de limite avec Arles et Saint-Laurent. Son
territoire s'élève vers le nord-ouest
jusqu'à la montagne de la Souque, en catalan la
Soca (1626 mètres), qui domine la forêt
domaniale du Haut Vallespir. Chose curieuse, deux cours
d'eau appelés tous deux la Fou lui servent en
partie de limite : à l'ouest la rivière de la
Fou (limite avec la commune du Tech, mais qui traverse
auparavant une bonne partie de la commune), et à
l'est les spectaculaires gorges de la Fou (limite avec
Corsavy). L'ensemble du territoire est très
boisé (chênes verts, chênes pubescents,
châtaigniers surtout), avec beaucoup de
pâturages. On accède au village par une petite
route située en amont d'Arles-sur-Tech, qui passe par
de nombreux mas avant d'atteindre l'agglomération
(803 mètres). Une fois à Montferrer, on peut
soit rejoindre Corsavy, soit redescendre vers la commune du
Tech.
Communes limitrophes :
Corsavy, Le Tech, Saint-Laurent-de-Cerdans,
Arles-sur-Tech.
|
Première
mention historique et origine du nom
|
Le village s'est d'abord
appelé Mollet (Molledo, 927, villa
Moleto, 967), terme évoquant un lieu humide
(catalan moll) et qui s'est conservé au moins
jusqu'au XVIIIe siècle pour désigner
l'église (Santa Maria de Mollet, rectoria de
Montferrer, 1752). Son nom actuel est lié
à la construction d'une forteresse mentionnée
dès le XIe siècle et appelée castrum
Montferrer (vers 1070). Le toponyme est peut-être
lié à la présence de minerai de fer,
mais on pensera aussi à une métaphore
évoquant la solidité de ses
défenses.
|
Les
recensements
|
Année
:
|
2006
|
1999
|
1990
|
1982
|
1962
|
1901
|
1836
|
Habitants :
|
202
|
221
|
353
|
226
|
255
|
615
|
775
|
Maximum : 833 habitants (1851). Minimum : 202 habitants
(2006).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
|
Bref
aperçu historique
|
La grotte de Can Pey,
à l'ouest des gorges de la Fou a
révélé un intéressant gisement
du Néolithique final et du premier âge du Fer.
La première mention historique remonte à l'an
927 : un nommé Teobald fait don à l'abbesse de
Sant Joan de Ripoll de terres qu'il possède à
Mollet, au lieu-dit Super Keiros (Sobrequers,
sans doute l'actuel mas Sobraquès). L'église
est pour sa part mentionnée en 938. Vers 1070, un
chevalier nommé Guillem Bernat jure
fidélité à Bernat III de Besalú
pour tous ses châteaux du Vallespir, parmi lesquels le
castrum Montferrer. Par la suite, le village fera
partie jusqu'au XIVe siècle de la vicomté de
Castelnou. Elle sera ensuite acquise par Berenguer d'Oms,
puis par un banquier de Perpignan nommé
Perpinyà Blan. À la fin du XVe siècle
elle passe entre les mains de Joan de Banyuls, seigneur de
Nyer. Si on excepte une brève confiscation au XVIIe
siècle, la famille Banyuls conservera la seigneurie
de Montferrer, érigée en marquisat,
jusqu'à la Révolution.
La population au milieu du
XIVe siècle était importante : 58 feux en
1365, soit environ 250 habitants, un chiffre
élevé à cette époque. Elle
baisse à 20 feux en 1497, puis à 14 en 1515,
phénomène lié sans doute à
l'insécurité et aux grandes pestes. Au XVIIIe
siècle on assiste à une nette poussée
démographique, puisque le recensement de 1800 fait
état de 571 habitants. À cette époque,
et il semble que ce fut toujours le cas, l'habitat est
très dispersé, avec de nombreux mas
répandus tout autour du village, comme le montre la
carte de Cassini. Il semble que, au moins jusqu'à la
Révolution, les territoires de Montferrer et de Leca
(hameau sur le Riuferrer, aujourd'hui dans la commune de
Corsavy) aient été réunis en une seule
communauté. C'est d'ailleurs ce qui ressort de la
lecture du cahier de doléances de 1789,
rédigé par "la communauté
séculière de Montferrer et Lèque". Ce
cahier, outre les plaintes habituelles sur les impôts,
le prix du sel et la corvée des chemins, insiste
beaucoup sur le droit de dépaissance dans les
pasquiers de Corsavy, dont les habitants se voient
privés depuis que la majeure partie de ces pasquiers
a été acquise par un nommé Jean
Lanquine, d'Arles-sur-Tech, en 1783.
Il faut dire que, en dehors
des traditionnelles cultures vivrières,
l'élevage a toujours été la principale
ressource de Montferrer, d'où la colère des
habitants. L'essor démographique se poursuit jusqu'au
milieu du XIXe siècle, où on dépasse
les 800 habitants. Vient ensuite un lent déclin qui
s'accélère après la seconde guerre
mondiale (269 habitants en 1954, contre 412 en 1936). Le
dernier recensement connu (202 habitants en 2006) montre que
la situation demeure préoccupante, même si elle
n'a rien de dramatique.
|
L'église
paroissiale
|
Elle est
dédiée à la Vierge de l'Assomption.
C'est une église romane, à nef unique et
à abside semi-circulaire, construite entre le XIe et
le XIIIe siècles, en utilisant tout ou partie de
l'édifice du Xe siècle mentionné plus
haut. À noter un beau portail avec une archivolte
à plusieurs voussures s'appuyant sur deux colonnes
à chapiteaux de marbre, ainsi que le clocher-tour
dont les baies sont géminées à deux
étages. Cette église conserve un sarcophage du
XIVe siècle (Dalmau II de Castelnou, son
épouse Beatrix et son fils Pere), quelques
pièces d'orfèvrerie, ainsi que le retable du
maître-autel (XVIIIe siècle).
|
Autres
monuments et lieux à visiter
|
Au nord du village et
à environ 800 mètres de celui-ci, se dressent
les ruines du château, précédées
par une tour elle aussi ruinée. De nombreuses petites
routes, des pistes et des chemins permettent de sillonner
l'ensemble du territoire, et de découvrir les
nombreux mas dont certains remontent sans doute au Moyen
Âge. Et puis il y a les impressionnantes gorges de la
Fou, que l'on peut visier à partir du 1er avril (le
site est géré par les municipalités
d'Arles, de Corsavy et de Montferrer), en empruntant une
passerelle et en étant coiffé d'un casque pour
se prémunir des chutes de pierres (mais il y a aussi
pour cela un filet de protection). Les gorges auraient servi
de refuge aux Trabucaires (voir
la page de Maureillas),
dont les méfaits sont aussi évoqués au
musée communal de Montferrer.
|
Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Valls, Figuères,
Coste, Ramon, Llense, Xatard, Got, Maler, Sobraquès,
Marty, Planes, Saquer, Capellère, Brazès,
Coll, Roca, Delclos, Dessors, Cassu, Gibrat,
Ribes.
1497 : Mossèn
Anthoni (vicari), Bernat Benvengut, En Payró
Clivaller, Anthoni Coll, Andreu Costa (batlle), Na Cros
(veuve), Matheu Figuera, Anthoni Galangau, Pere Got, Pere
Mauhó, Carles Mercer, Johan Puiol, Delmau Rocha
(consul), Johan Rocha, Pere Rocha, Matheu Rocha, Miquel
Serrat, Pere Serrat, Pere Valls, Barthomeu Vila, Pere Farrer
(de Prats).
|
Autres
liens sur le site
|
|
Liens
internet
|
- Montferrer
sur le site de l'Office du tourisme
d'Amélie
- Les
gorges de la Fou
- Photos
des gorges de la Fou
|
Renseignements
complémentaires
|
|
La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
|
- À 53 km de
Perpignan, 412 habitants, 825 mètres.
- Productions : pommes de
terre, haricots, sarrazin, seigle, froment,
truffes.
- Curiosités :
château des sires de Montferrer,
grottes.
- Monuments historiques :
l'église et le clocher.
- Fête locale : 15
août.
- Sociétés
sportives : société de tir et
éducation physique scolaire et
post-scolaire.
- Société
mutuelle : la Fraternelle.
-
- Maire : Valls Joseph.
Adjoint : Roget François. Conseillers : Aspart,
Fondecave, Mas, Saquer, Figuères, Sunyer,
Sobraqués, Malé, Xatard.
- Secrétaire de
mairie : Rolland Maurice.
- Instituteur : Rolland
Maurice. Institutrice : Rolland Hortense.
- Receveur buraliste :
Gineste.
- Curé :
Padro.
- Cantonniers : Saquer
André, Valls Michel.
-
- Affenage : Roget
François.
- Autobus et tramways
électriques.
- Auberges : Baills, Roget
François.
- Bois et charpentes :
Galangau Jacques.
- Bois et charbons : Roget
François.
- Boucher :
Délos.
- Boulanger : Roget
François.
- Cafés : Roget
François, Sobraques Firmin, Gineste
Jorgo.
- Camionneurs : Roget
François, Arquer François.
- Charron forgeron : Coll
père.
- Chaux et ciments : Roget
François.
- Couturière :
Valls Françoise.
- Épiciers : Roget
François, Jorgo J, Gineste Jacques, Vile
André.
- Garage : Roget
François.
- Hôtels-restaurants
: Dessors, Gineste.
- Maréchaux-ferrants
: Coll père et fils.
- Merciers : Roget Fr,
Gineste J.
- Meunier :
Peytavi.
- Négociants en
truffes : Sobraques Bonaventure, Sobraques
Firmin.
- Serrurier : Coll
père.
- Tabacs (débit de)
: Gineste.
- Vins et liqueurs : Roget
Fr.
-
- Hameaux : Galangau,
Maurès.
|