Superficie
et situation géographique
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Nohèdes est une
commune de 3091 hectares située en Conflent (canton
de Prades). On accède au village par une route
sinueuse et souvent étroite qui, partant de Ria,
passe par Conat. Le village se situe lui-même à
l'est de la commune à une altitude d'environ 950
mètres, dominant le cours de la rivière de
Nohèdes, qui traverse tout le territoire communal du
nord-ouest au sud-est, venue de l'étang du Gorg
Estelat. La rivière reçoit sur tout son
parcours les eaux de nombreux torrents ou ruisseaux,
notamment la rivière de l'Homme Mort et le ruisseau
de Torrelles. Très montagneux, le territoire
s'élève au nord-ouest vers le Madres, le point
culminant se situant au Roc Negre (2459 mètres),
limite avec Mosset et Sansa. On atteint également des
hauteurs importantes au sud, avec le sommet calcaire du Mont
Coronat (2172 mètres), limite avec Évol et
Jujols. La commune est surtout célèbre par ses
étangs, le grand Gorg Estelat et le petit Gorg Blau.
Le troisième des "étangs de Nohèdes",
le Gorg Negre, se trouve en fait sur la commune
d'Olette-Évol. La plus grande partie de la commune
est devenue réserve naturelle en 1986.
Communes limitrophes :
Mosset, Sansa, Olette-Évol, Jujols, Serdinya, Conat,
Urbanya.
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Première
mention historique et origine du nom
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La rivière de
Nohèdes est citée dans un texte de 888 (rio
de Noseto). Les autres mentions du lieu sont plus
tardives : Nosedes (1181), Noheda (1188), puis
au XIVe siècle Noedes et surtout
Nohedes. Le toponyme ne pose aucun problème
d'explication : il désigne un lieu où poussent
les noyers.
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Les
recensements
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Année
:
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2007
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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62
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55
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26
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28
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241
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348
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Maximum : 367 habitants (1856). Minimum : 21 habitants
(1968).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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Nohèdes est une
commune où la légende se mêle
constamment à l'histoire, si bien qu'il est difficile
de discerner le vrai du faux. C'est le cas par exemple de
l'ancien hameau de Monteilla (villare de Montiliano,
1311), en amont du village, dont la tradition populaire veut
qu'il ait été autrefois un village beaucoup
plus important que Nohèdes, certains parlant
même de ville. Mais il y aurait eu une catastrophe
naturelle, grande inondation pour les uns, avalanche pour
d'autres, détruisant tout, y compris un
château. Légende peut-être,
exagération sans doute, mais le nom du hameau
(Montiliano) pourrait malgré tout correspondre
à un éventuel domaine gallo-romain.
Non loin de Monteilla, se
trouve une grande aiguille rocheuse appelée la Roca
de Salimans, dont le nom est évoqué dès
le XIe siècle (ipsa rocha de Sexman), ou
encore au XVe siècle (rupes castri de Sayman,
1412). Une légende veut qu'il y ait eu là un
anneau auquel Noé aurait attaché son arche,
thème fréquent dans les récits
populaires de plusieurs régions montagneuses. Plus
embarrassants sont les textes historiques, qui indiquent
clairement l'existence d'une fortification à cet
endroit. Or il n'y a rien au sommet de cette aiguille, qui
de toute façon est inaccessible autrement que par
l'escalade. Le mystère demeure entier.
Quant au village de
Nohèdes, son histoire se rattache dès le Moyen
Âge à celle de la seigneurie de la Vall de
Conat, érigée ensuite en baronnie. Celle-ci
était détenue aux XIe et XIIe siècles
par une famille dite de Sautó ou de Conat, selon les
textes. Au XVe siècle, il semble que l'essentiel de
la seigneurie ait appartenu à Miquel de Cardona, qui
possédait aussi Molitg, Campome, Paracolls, et Coma.
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle,
elle appartenait à Antoine d'Ortaffa (de 1763
jusqu'à la Révolution). Il semble que
Nohèdes ait possédé un château
(castell de Nohedes, 1370). Quant à son
église, elle est mentionnée pour la
première fois en 1279. Le village ne comprenait en
1378 que quatre feux, soit une vingtaine d'habitants tout au
plus. Autant dire, si ces chiffres sont exacts, que son
importance au Moyen Âge était minime. C'est
apparemment au XVIIIe siècle que la croissance
démographique est la plus forte : on compte 22 feux
vers 1725, soit une centaine d'habitants, tandis que le
recensement de 1799-1800 fait état de 319 habitants.
On compte même 414 habitants en 1820 (les chiffres de
ces divers recensements sont certes très peu fiables,
mais ils correspondent à peu près à la
réalité).
La population de la fin du
XVIIIe siècle est très pauvre, ne disposant en
tout et pour tout que de 77 journaux de terres cultivables
(le journal du Conflent équivaut à 35,5 ares),
presque toutes à l'aspre. Ils ont également 28
journaux de prés, et c'est tout. Quant au seigneur,
il possède 100 journaux de pacages (enquête
économique de 1775). Autant dire que les habitants
produisent tout juste de quoi se nourrir, leurs principales
ressources étant sans doute liées à
l'élevage. Au XIXe siècle, la population se
maintient vaille que vaille autour des 300 habitants,
l'exode ne devenant très sensible qu'après le
première guerre mondiale : 144 habitants en 1920, 66
en 1936. La situation a continué à se
dégrader après la deuxième guerre, mais
depuis une vingtaine d'années on assiste à une
légère remontée.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Martin. C'est une
église romane à nef unique et à abside
semi-circulaire, qui pourrait dater du XIIe siècle.
La porte d'entrée a été
déplacée il y a une centaine d'années
environ.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Le village de Nohèdes
est petit, mais charmant. On remarquera notamment la
présence de fours à pain formant une
excroissance sur certaines maisons. À voir aussi la
maison de la réserve naturelle. Les promenades sont
nombreuses à partir du village, la plus
agréable étant bien sûr celle de la
vallée de Nohèdes, en balade ou en
randonnée jusqu'aux étangs. À noter en
particulier une riche flore, du fait de la grande
variété géologique du territoire. Des
chemins permettent, entre autres, de gagner à pied le
village d'Urbanya ou encore le hameau de Betllans (commune
de Conat).
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Taurinya, Payré,
Roig, Radondi, Ponsallé, Maillol, Sarradell,
Escanyé, Nabona, Ponci, Vidal, Xeus, Fonda, Huillet,
Marc.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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- La
réserve naturelle de
Nohèdes
- Photos
du Gorg Estelat
- Le
retour du loup à Nohèdes ?
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Renseignements
complémentaires
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Les étangs de
Nohèdes et leurs légendes
Beaucoup de légendes
sont liées aux étangs de Nohèdes, en
particulier le Gorg Negre (dont on rappellera qu'il ne se
trouve pas sur le territoire communal). Par exemple, le seul
fait d'y jeter une pierre pouvait suffire à provoquer
une épouvantable tempête ; ou encore, les
truites qu'on y pêchait sautaient de la poêle
quand on les faisait cuire et repartaient par la
cheminée. L'une des plus jolies légendes
concerne la création des trois
étangs.
Dieu, après avoir
créé le monde, cherchait en bon
perfectionniste à améliorer son oeuvre. Il
passa un jour par Évol, et rencontra dans la montagne
d'horribles sorcières. Il leur demanda malgré
tout ce qu'elles désiraient pour embellir leur
séjour, et elles souhaitèrent avoir un
étang. Dieu s'exécuta, mais il le fit sombre,
ténébreux, à l'image de leur âme.
Ce fut le Gorg Negre. Cependant, non loin de là,
à Nohèdes, vivaient des fées aimables
et gracieuses que Dieu voulut récompenser : il
déroba un morceau de l'étang qu'il venait de
créer et le répandit sur le territoire des
fées, tout en y ajoutant une poignée
d'étoiles qu'il décrocha du ciel. Ce fut
évidemment le Gorg Estelat. Il s'aperçut alors
que, pendant ses travaux, il avait laissé tomber une
petite flaque d'eau au creux d'un rocher. Il la trouva
jolie, l'agrandit un peu et la colora avec le bleu du ciel.
Ce fut le Gorg Blau.
Les sorcières, voyant
le travail du Créateur, manifestèrent leur
jalousie. Mais Dieu, excédé par ces
mégères, versa dans leur étang une
grande quantité d'encre, et planta tout autour des
pins tout noirs, encore plus noirs que la nuit. Le Gorg
Negre devint encore plus sombre qu'il ne l'était et
le demeura éternellement.
(légende
recueillie par Didier Payré dans son ouvrage
Mémoires de Nohèdes)
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 60 km 200 de
Perpignan, 68 habitants.
- Productions : pommes de
terre, céréales.
- Curiosités : les
érangs de Nohèdes.
- Guide des gouffres :
Marc.
- Fête locale :
Saint-Martin (11 novembre).
-
- Maire : Maillol Fr.
Adjoint : Dalsenech Denis. Conseillers : Sales B, Radondy
B, Maillol Jh, Serradeil J, Payré P, Marc P,
Surjès S, Faramel E.
- Secrétaire de
mairie : Maillol Jh.
- Institutrice : Mlle
Maillol Honorine.
- Garde : Poncy
François.
-
- Autobus : Bigorre
A.
- Café : Radondy
Baptiste.
- Maçon : Salles
Jh.
- Meunier : Salsenach
Ferdinand.
- Tabacs (débit de)
: Marc Pierre.
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