Superficie
et situation géographique
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Palau est une commune de
1150 hectares située en Cerdagne, dans le canton de
Saillagouse. Le village se trouve juste à l'ouest
d'Osséja. Son territoire forme une bande
étroite s'élevant peu à peu du nord
vers le sud-est, coincé entre l'Espagne à
l'ouest et le territoire d'Osséjà à
l'est. La frontière avec l'Espagne, à l'ouest,
est tracée par le cours du ruisseau de Vilallobent,
qui rejoint la Vanera (la Llavanera), affluent du
Sègre venu d'Osséja et Valcebollère. La
commune est traversée par un autre cours d'eau, le
ruisseau de Tartas, qui devient ruisseau de Naragon
(n'Aragó) avant de se jeter dans la Llavanera. Le
point culminant se situe à l'extrême sud-est,
à la cime de Coma Morera (2205 mètres), limite
avec les communes de Toses et Valcebollère. La
commune est très boisée au sud, avec en
particulier le grand bois de Palau.
Communes limitrophes :
Puigcerdà (Vilallobent), Alp, Toses,
Valcebollère, Osséja.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le nom actuel de la commune
(Palau-de-Cerdagne) ne date officiellement que de
1936. Auparavant, on écrivait et on disait tout
simplement Palau. La première mention date de
982 (villa Palatium). On trouve ensuite
fréquemment la graphie Palad (1030, 1128
etc.), La forme Palau est mentionnée
dès 1260.
Le nom signifie
évidemment "palais". Reste à savoir ce que
pouvait être un palais au Xe siècle, et
en quoi il se distinguait d'un château
(castellum). C'était peut-être le
siège d'un pouvoir administratif plus que militaire,
mais on n'en a aucune certitude. En tout cas, il ne faut
surtout pas envisager un palais semblable à ceux que
nous connaissons, mais simplement une demeure seigneuriale
fortifiée (il existe à Bouleternère une
maison médiévale appelée le
Palau qui n'a rien de particulièrement
impressionnant).
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Les
recensements
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Année
:
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2004
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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496
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424
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275
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285
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149
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232
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269
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Maximum : 496 habitants (2004). Minimum : 149 habitants
(1962).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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La première mention
connue (983) est celle d'un acte par lequel un certain
Sendred fait don à l'abbaye de Cuixà d'un
alleu situé à Palau. Par la suite, on sait
assez peu de choses sur l'histoire du village. Au XIIIe
siècle, la seigneurie appartenait à la famille
des Pinós (ou Galceran de Pinós), qui
possédait des biens importants des deux
côtés de l'actuelle frontière. En 1260,
le batlle (représentant du seigneur) était un
nommé Pere de Palau. Par la suite, il semble que les
Pinós aient vendu cette seigneurie à l'abbaye
cistercienne de Santes Creus (province de Tarragone). Lors
de l'occupation française de la fin du XVe
siècle (1462-1493), la seigneurie fut donnée
par Louis XI à Anton Mercader, originaire de
Puigcerdà, nommé par le roi viguier et
capitaine de Cerdagne. Malgré le départ des
Français, Mercader conserve Palau, dont hérite
en 1499 son neveu Joan Porcell, commerçant de
Puigcerdà. À sa mort, ce dernier lègue
tous ses biens à la communauté des
prêtres de Puigcerdà, qui conserveront la
seigneurie de Palau jusqu'à la fin de l'Ancien
Régime.
Il est évident que le
traité des Pyrénées de 1659 a
changé beaucoup de choses pour Palau, devenu
brusquement village frontalier. Il est évident aussi
que la frontière, constituée à l'ouest
par un cours d'eau très facile à traverser, ne
posait aucun problème aux Cerdans, qu'ils fussent
espagnols ou français. D'où une contrebande
sans doute très fructueuse. Mais, revers de la
médaille, le village était très
exposé aux incursions de diverses bandes
armées, militaires et pillards de toute sorte. Il est
même arrivé, au XIXe siècle, que les
Espagnols viennent se battre entre eux sur le territoire de
Palau, lors des affrontements entre carlistes et
monarchistes constitutionnels. Dans ces cas-là, une
seule solution, faire le dos rond en essayant de
préserver ses intérêts. L'exemple le
plus représentatif est sans doute celui d'un
nommé Travy (ou Travi, Trabis), riche
propriétaire à la fois à Palau et en
Cerdagne espagnole, mis en cause lorsque, dans les
années 1810, des bandes d'insurgés se
révoltaient contre l'occupation de l'Espagne par
Napoléon. On lui reprochait, sans doute à
juste titre, de jouer un double jeu en fonction des ses
intérêts personnels : Travy avait apparemment
inauguré à sa façon ce qu'on appellera
plus tard la double nationalité, tantôt citoyen
de Puigcerdà, tantôt notable de Palau en
fonction des évolutions politiques et militaires
(voir à ce sujet l'ouvrage de Michel Brunet, Le
Roussillon, une société contre
l'État, pp. 231-232).
La population de Palau
était évaluéeà 10 feux en 1378,
soit moins d'une cinquantaine d'habitants. Il faudra
attendre le XVIIIe siècle pour qu'elle grossisse
vraiment, atteignant 180 habitants à la fin du
siècle (un recensement de 1794 donne même le
chiffre, sans doute exagéré, de 234
habitants). Mais la barre des 200 habitants est très
vit franchie au XIXe siècle, avec un record de 310
habitants en 1866. Puis la population décline
légèrement, le déclin s'accentuant
apès la Première Guerre mondiale (166
habitants en 1821). Par contre, ces dernières,
années, comme la plupart des autres communes du
plateau cerdan, Palau a connu une nette croissance
démographique, atteignant aujourd'hui environ 500
habitants.
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L'église
paroissiale
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Dédiée
à la Vierge (Notre-Dame des Anges), l'église
est mentionnée pour la première fois en l'an
1122. Mais il s'agit d'un édifice aujourd'hui
disparu. Cette église était
éloignée du village, et sa
vétusté a entraîné sa destruction
à la fin du XVIIIe siècle (le projet date de
1771). L'église actuelle, terminée en 1808,
située au centre du village, est un bâtiment
à une nef avec quatre chapelles latérales.
Elle a notamment conservé de l'ancienne église
une cuve baptismale (XIIIe siècle), une statue de
sainte Marguerite (XVe siècle), et surtout un retable
de la Vierge composé de panneaux peints par Jaume
Serra vers 1370, dont la pièce maîtresse est le
panneau de la Mare de Deu de la llet, où la
Vierge donne le sein à l'enfant Jésus. Le
retable du maître-autel est un assemblage (vers 1870)
d'éléments de diverses époques, venus
sans doute de divers lieux.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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C'est aux alentours du 15
août qu'il faut absolument aller à Palau. Outre
la fête du pain du 13 août et la fête
locale du 15, il y a en effet la célèbre
Xicolatada du 16 août : on fait cuire dans de
grands chaudrons des litres et des litres de chocolat qui
sont ensuite offerts à la dégustation des
nombreux visiteurs.
Le reste est une affaire de
balades et de randonnées : soit vers la Cerdagne
espagnole et les villages tout proches d'Aja et de
Vilallobent ; soit vers le sud, où un chemin de
randonnée conduit au bois de Palau et à la
cime de Coma Morera.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Iglésis, Soler,
Anglada, Delcor, Llanas, Baqué, Augusti,
Bergès, Domenech, Tubau, Canal, Denaclare, Maurell,
Meia, Noguès, Travila, Bargès, Co, Gambus,
Masfarné, Ribas.
1497 : Johan Anglada,
Jaume Auter, Na Fabre del Mas, Joan Morer (manquent deux
noms).
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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- Palau-de-Cerdagne
sur Wikipédia
- Le
camping de Las Asperas
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Renseignements
complémentaires
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 101 km de
Perpignan, à 57 km de Prades.
- 151 habitants. Altitude
: 1273 m.
- Produits :
céréales, fourrages, pommes de terre,
poires.
- Fête : 15
août.
-
- Maire : Aris Antoine.
Adjoint : Denaclara Ch. Conseillers : Delcor,
Vergès, Cayral, Iglésis, Marginet,
Armengol, Salsas, Orriols.
- Instituteur :
Dordan.
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