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- La
place principale et le monument aux
morts
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Superficie
et situation géographique
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Palau-del-Vidre est une
commune de 1041 hectares située dans le canton
d'Argelès-sur-Mer. Son territoire se trouve sur la
rive droite du Tech, qui lui sert de limite avec Elne au
nord. Il est traversé par la rivière du
Tanyari, petit affluent du Tech, tandis qu'à l'est la
rivière de Saint-André lui sert en partie de
limite (lieu-dit la Joncasse). Palau est au coeur
d'une plaine fertile, largement irriguée, permettant
les cultures maraîchères et l'arboriculture
(pêchers essentiellement). Une partie du territoire,
surtout au sud de la commune, est également
plantée en vignes. À noter la présence
de plusieurs mas, ainsi qu'au sud-ouest le domaine de
Villeclare, avec son château et quelques zones
boisées (dont le bois de Villeclare, qui devait faire
partie au Moyen Âge d'une plus vaste
forêt).
Communes limitrophes :
Ortaffa, Elne, Argelès-sur-Mer, Saint-André,
Sorède, Laroque-des-Albères,
Saint-Génis-des-Fontaines.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le village est
mentionné en 899, dans un texte où on
l'appelle Securinianum sive Palatium Radegarium.
Autrement dit, il a deux noms : d'abord Securinianum,
d'origine latine, puis, sans doute depuis l'époque
carolingienne, Palatium Radegarium (en fait
Rodegarium). On trouve une mention similaire au Xe
siècle : Securinianum, alio nomine Palatium
Rodegarium (970, 976).
Le premier nom évoque
un domaine romain ou gallo-romain, le domaine de
Securinius, nom d'homme latin formé sur
l'adjectif securus (= sûr, tranquille). Quant
au second, on peut le traduire par le palais de
Roger, sachant que Roger est un nom de personne
germanique introduit avec les grandes invasions. Reste
à savoir ce que pouvait être un palais
au IXe siècle, et en quoi il se distinguait d'un
château (castellum). C'était
peut-être le siège d'un pouvoir administratif
plus que militaire, mais on n'en a aucune certitude. En tout
cas, il ne faut surtout pas envisager un palais semblable
à ceux que nous connaissons, mais simplement une
demeure seigneuriale fortifiée (il existe à
Bouleternère une maison médiévale
appelée le Palau qui n'a rien de
particulièrement impressionnant).
Dans les siècles
suivants, le village finit par s'appeler simplement Palau
(villa Palaz, Palacio), et c'est en 1442 qu'il
est fait pour la première fois mention du verre
(catalan vidre) pour le désigner (Palatium
vitri). Ce déterminant indique clairement qu'au
XVe siècle Palau était le centre d'une
importante production verrière. La forme catalane
Palau del Vidre se rencontre pour sa part en 1628 et
a continué à être utilisée,
même si on ne produisait plus de verre à Palau.
À noter qu'en 1794 le village est aussi appelé
Palau de Villeclare (du nom d'un hameau et d'un
château situés à
proximité).
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Les
recensements
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Année
:
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2008
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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2117
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2004
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1738
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1238
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1142
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715
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Maximum : 2117 habitants (1999). Minimum : 672 habitants
(1831).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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Outre quelques vestiges
préhistoriques non loin du Tech, on a trouvé
au cimetière de Palau les restes d'une villa
romaine qui pourrait correspondre au lieu de
Securinianum, mentionné plus haut. Le texte de
899 nous montre clairement l'existence, dès le IXe
siècle, d'une demeure seigneuriale, sans doute
située au centre du village, sur une petite butte,
le Palau. Le
palau a disparu, mais on voit clairement que
l'église en faisait partie (son chevet est
formé par un mur du château), le tout
étant entouré d'une enceinte fortifiée
de forme ovoïde, encore très visible aujourd'hui
(plan cadastral, maisons formant un arc de cercle sur la
place de l'église, vestiges d'une porte). Cette
enceinte est toujours appelée le Fort (nom
d'une plaque de rue). Le château était
apparemment en ruines au milieu du XVe siècle, comme
le mentionnent divers actes de vente datés de
1448.
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Vestige de
porte (entrée du fort)
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En 1140, le fief de Palau
était détenu par Bernat de Montesquieu au nom
du comte du Roussillon Gausfred. Mais en 1172 le comte
Girart II, dans son testament, lègue le château
de Palau, son territoire et sa juridiction aux templiers du
Mas Deu, qui deviennent donc seigneurs du village. En 1312,
l'ordre du Temple est dissous, et tous ses biens sont
confisqués et donnés par le roi aux
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui
deviendront quelques siècles plus tard les chevaliers
de Malte, et conserveront la seigneurie jusqu'à la
fin de l'Ancien Régime.
Il y avait, en 1424, 56 feux
(foyers d'habitation) à Palau, soit plus de 200
habitants. Beaucoup d'entre eux vivaient d'une industrie
verrière alors très prospère (voir plus
bas). La population stagne au XVIe siècle, puis
augmente à nouveau à partir du XVIIe
siècle : 74 feux en 1725, 440 habitants en 1800.
Depuis, on assiste à une progression
régulière : on dépasse pour la
première fois le seuil des 1000 habitants en 1881
(1042 habitants), celui des 2000 étant atteint pour
sa part en 1990, grâce à la construction de
nombreux lotissements.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à la Vierge (première
mention en 1100) et a été construite contre le
château médiéval. On sait qu'elle a
été agrandie au XVIIIe siècle. Une
restauration assez aberrante (1973) a fait disparaître
la charpente apparente, sans doute d'origine
médiévale, et a entraîné la
destruction du retable du maître-autel, oeuvre de
Lazare Tremullas le Vieux, dont on sait qu'il a
été doré en 1648.
Le mobilier conserve
malgré tout quelques pièces du plus grand
intérêt, avec trois retables datant du XVe et
du XVIe siècle : celui de saint Michel et saint
Hippolyte (commandé en 1454 par Pere Montroig au
peintre de Perpignan Arnau Gassies), celui de saint Jean
l'Évangéliste et celui du Rosaire. À
noter également une Vierge à l'Enfant ouvrante
du XVIe siècle, l'intérieur de la statue
abritant un petit Christ assis. L'église conserve
aussi un calice en argent du XVe siècle et une chape
du XVIe.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Le verre est aujourd'hui
omniprésent dans le village, avec plusieurs artisans
installés dans le quartier de la mairie. Le quartier
du Fort, évoqué plus haut, est en cours de
restauration et d'aménagement (2007). Une promenade
çà et là dans les rues permet de voir,
tantôt un trompe-l'oeil sur une façade,
tantôt une curieuse frise animalière sur le mur
d'une ancienne charcuterie, ou encore des porches en plein
cintre de riches demeures ancienne, voire une tour
rectangulaire sur une maison à l'entrée du
village. Palau possède aussi un plan d'eau
aménagé. On n'oubliera pas d'aller vers le
château de Villeclare, centre d'une exploitation
viticole, qui conserve d'importants vestiges
médiévaux (XIIe-XIVe siècles), le bois
de Villeclare contenant pour sa part de très vieux
chênes.
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Trompe-l'oeil
sur une façade
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L'entrée
du village
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Pagès, Bouix, Dispan,
Paillissé, Anglade, Tarrès, Mairou,
Tisané, Oriol, Fino, Fajal, Fonta, Massines,
Banès, Falguère, Not, Rameil.
1497 : Balle, Bonet,
Brugueres, Carreras, Cerdà, Citges, Colom, Comenges,
Comes, Corp, Cotó, Darnach, Fabre, Faliu,
Masó, Maurallas, Monroig, Padres, Pagesa, Palomeres,
de Porros, Ribes, Ripolla, Roig, Salrana, Stranger, Texidor
(de Cabanes), Vinell, Xatart.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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- Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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Palau et le verre

À en croire les
documents médiévaux, Palau fut au moins
pendant deux siècles (XIVe et XVe) la capitale du
verre en Roussillon. C'est ce qui ressort d'une étude
faite au XIXe siècle par Bernard Alart sur l'ancienne
industrie de la verrerie en Roussillon (revue de la SASL, t.
XX, 1873). À cette époque, la plupart des
verriers mentionnés dans les textes vivent en effet
à Palau. C'est le cas en particulier de la dynastie
des Xatart, maîtres verriers dont le nom est
cité depuis le milieu du XIVe siècle
jusqu'à celui du XVIe. Le premier d'entre eux est
Ramon Xatard, veyrier de Palau, cité dans un
document de 1362. Ensuite apparaît Berenguer Xatart,
sans doute son fils, qui signe en 1379 un marché avec
divers négociants de Perpignan : il acquiert
auprès d'eux une importante cargaison de verre
brisé, s'engageant à leur fournir en
échange six douzaines de vases ou de bouteilles en
verre blanc (amphorarum nitidarum vitri). Berenguer
Xatart s'intitule à cette occasion magister furni
vitri de Palacio, autrement dit maître du four
à verre de Palau. Le dernier représentant
connu de cette famille à Palau est Joan Xatard, lui
aussi verrier, second consul du village en 1550.
Les verriers de Palau
étaient riches, sans doute les plus riches du
village. Ainsi, en 1448, Martí Xatard, autre verrier
de cette dynastie, occupe les fonctions de batlle de Palau
(représentant du seigneur). La même
année, un acte de vente mentionne le nom de Pere
Montroig, encore un verrier, dont on sait qu'il sera en 1454
le commanditaire du retable de saint Dominique. Parmi les
verrriers cités à cette époque,
figurent aussi les noms d'Andreu Baldovini (Baudouin), Joan
Cardona et Joan Bonet. Un autre texte intéressant,
daté de 1442, évoque un procès entre
les leuders du Boulou et certains habitants de Palau,
qui transportaient des objets en verre (le droit de leude
était un péage perçu à
l'entrée des villes). Les gens de Palau, et avec eux
la communauté d'habitants, font valoir que, depuis au
moins 1223, ils sont exempts de péage sur le verre
qu'ils transportent, en tant que sujets des Templiers, puis
des Hospitaliers. À quoi ceux du Boulou
répondent que le verre incriminé a
été produit dans le four d'un damoiseau
(donzell) nommé des Vivers, qui lui
n'est pas sujet de cette seigneurie. On ne sait pas ce qu'a
pu donner le procès, mais le texte nous confirme dans
l'idée que les possesseurs de fours à verre
étaient tous des gens très riches, faisant
partie du "gratin" villageois de l'époque.
À partir du XVIe
siècle, on ne trouve quasiment plus aucune mention de
verriers à Palau. On pense généralement
que leur industrie avait été rendue possible
d'une part par la présence de sables siliceux dans le
lit du Tech, de l'autre par l'existence de la vaste
forêt de Bercol, dont le bois de Villeclare est
aujourd'hui le dernier vestige. Il est possible que
l'épuisement de la forêt ait été
à l'origine de la fin de cette industrie, qui
disparaît de Palau pendant plus de cinq
siècles.
Il y a quelques
décennies, sans doute attirés par le nom de la
commune, des verriers se sont installés à
Palau. Leur activité a prospéré et,
depuis 1994, a lieu chaque année au village le
Festival international du verre, manifestation très
prisée par de nombreux maîtres verriers. En
quelque sorte, 500 ans plus tard, Palau est redevenu le
"Palais du Verre".
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 18 km de
Perpignan, à 22 km de Céret, 1230
habitants.
- Productions : vins,
produits maraîchers.
- Fête locale : 20
janvier.
- Curiosités :
Templiers, deux beaux triptyques en bois doré du
13e s. (sic)
- Sociétés
sportives : Racing Club Palauenc et la Boule
Palauenque.
- Sociétés
mutuelles : La Commune, Le Bloc mutualiste.
- Syndicat : des ouvriers
agricoles.
-
- Maire : Jonquères
François. Adjoint : Padaillé
Sébastien.
- Secrétaire de
mairie : Delpech P.
- Curé :
Vidal.
- Receveuse des postes :
Mme Tchiguirintzeff.
- Employée des PTT
: Mlle Raynaud.
- Facteur :
Steinmann.
- Chef de gare :
Olivé.
- Instituteurs : Bouchy,
Bassole.
- Institutrices : Mme
Bouchy, Mlles Ferrer et Carbonneil.
- Garde : Moné
François.
- Receveur buraliste :
Authier.
-
- Bouchers : Pagès,
Mayllol.
- Boulangers : Bruzy,
Pagès, Viguier.
- Cafés :
Steinmann, Ramis, Pons.
- Camionneurs : Vidal
frères.
- Charrons-forgerons :
Solère, Maso.
- Chaussures (marchand et
réparations) : Pi.
- Coiffeurs : Tribulieitx,
Corona.
- Constructeur : Bosom
Raphaël.
- Couturières :
Mlle Galbé, Mme Torrès, Mlle
Acezat.
- Distillerie des
Albères : Baills Fernand.
- Électricien :
Bozom.
- Épiciers :
Balalud, Aulet, Xicola, Docks méridionaux,
Coopérative.
- Ferblantiers : Bozom,
Espériquette.
- Fruits et primeurs
(gros) : Cortie, Rigal, Abuli, Cros.
- Grains et fourrages :
Vidal François.
- Laitier :
Vidal.
- Maçons : Ascola,
Bibi, Ramonet.
- Maréchaux-ferrants
: Lassale, Vazia.
- Mécanicien :
Bozom.
- Menuisiers : Compte,
Isarni.
- Mercier :
Dispau.
- Pâtissier-confiseur
: Bruzy.
- Peintres : Daydé
père et fils.
- Photographe : Fite
Raphaël.
- Plombiers-zingueurs :
Bozom, Espériquette.
- Serruriers : Bozom,
Lassale.
- Tabacs (débit de)
: Authier Firmin.
- Tartres et lies : Baills
F.
- Tonnelier : Pujol
Pierre.
- Vins (courtiers en gros)
: Baills Fernand.
-
- Château :
Villeclare, Jonquères d'Oriola
propriétaire.
- Hameau :
Villeclare.
- Domaines : Mas Pams,
Haras du Tech.
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