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- Vue
générale en venant de
Tresserre
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Superficie
et situation géographique
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Passa est une commune de
1347 hectares située dans le canton de Thuir. Son
territoire s'étend à l'est des Aspres, dans la
zone de contact des derniers contreforts montagneux et de la
plaine roussillonnaise. Il est limité au nord par le
Réart, et au sud par le cours d'eau de la Valmagne.
À l'ouest, le ravin d'en Tapies lui sert en partie de
limite. Le village est traversé par la petite
rivière de Passa, qui poursuit son cours en passant
par le Monestir del Camp avant de se jeter dans le
Réart. La partie méridionale de la commune est
constituée d'une série de replats (Serre d'en
Dagues, Serres de Saint-Luc, Pla del Rey) dépassant
rarement 200 m. d'altitude (le point culminant se situe
à 204 m, à la chapelle Saint-Luc). La plupart
des terres cultivées sont plantées en vignes.
Outre le village proprement dit et divers mas, Passa
comprend le hameau du Monestir del Camp, avec son
prieuré devenu manoir et centre d'une exploitation
agricole au XIXe siècle. La commune, en 1972, avait
fusionné avec Llauro
et Tordères.
Mais, en 1989, chaque commune a repris son
indépendance.
Communes limitrophes :
Fourques, Trouillas, Villemolaque, Tresserre, Le Boulou,
Saint-Jean-Pla-de-Corts, Vivès, Llauro,
Tordères.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le village est cité
pour la première fois en l'an 876 (villa que
nuncupant Passar). Ce r final n'apparaît
plus jamais dans les graphies ultérieures :
Pacianum (975), Pacanum (983), Passiano
(1082). Il faut sans doute le considérer comme une
erreur, et envisager un nom de domaine romain ou
gallo-romain formé avec le suffixe -anum, qui
devient -à en catalan. Ici, il s'agirait du
domaine de Paccius, nom d'homme latin.
Une remarque s'impose pour
le Monestir del Camp, trop souvent transformé
hélas en Monastir. D'une part le mot
monestir ne désigne pas forcément un
monastère au sens propre du terme, mais s'est
appliqué à des bâtiments abritant toutes
sortes de communautés religieuses (ici des chanoines
augustins). De l'autre le mot camp, malgré les
légendes, désigne certainement un champ
agricole, et non un champ de bataille ou un campement.
Première mention : Sancta Maria de ipso Campo
(1110).
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Les
recensements
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Année
:
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2008
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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569
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487
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721
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475
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403
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307
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Maximum : 569 habitants (1999). Minimum : 232 habitants
(1872).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
- Le recensement
de 1982 inclut aussi Llauro et Tordères, et ne
peut donc être pris en compte.
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Bref
aperçu historique
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La mise en culture de tout
le territoire a sans doute effacé la plupart des
vestiges d'habitat préhistorique. Cependant, un
sondage réalisé en 1995 a permis de mettre
à jour, au lieu-dit la Pedre Blanque, des
fragments de céramiques datables de l'âge du
Bronze ancien.
Il est fort possible que le
village primitif de Passa se soit situé au lieu-dit
l'Església Vella, autrement dit au
cimetière. Cette "église vieille" dont il ne
reste rien apparaît comme ruine sur la carte de
Cassini, et une prospection de surface a montré sur
les lieux l'existence d'un noyau d'habitat
médiéval (d'après Aymat Catafau, Les
celleres et la naissance du village en Roussillon). On
ne sait trop à quelle date s'est
édifiée, au sommet d'une butte, la
fortification que les gens du village appellent "le
Château", petite enceinte dont l'église occupe
un angle, ouvrant sur la place par une porte étroite
élargie à sa base, comportant quelques restes
de crénelage, parcourue par deux impasses
parallèles se réunissant en fer à
cheval.
Porte du
"Château"
Le premier texte connu (876)
évoque la vente à l'abbé d'Arles, par
une certaine Maura et son fils Ademar, d'une terre
située à Passa, sur le chemin appelé
Via Francisca. D'autres documents montrent que
beaucoup d'établissements religieux ou
assimilés ont possédé des biens
à Passa, en particulier les templiers du Mas Deu. Au
XIIe siècle, l'évêque d'Elne Udalgar de
Castelnou donne au prieuré du Monestir del Camp
l'église Saint-Pierre de Passa ainsi qu'une autre
église appelée Sant Esteve de les
Vinyes, dont on ne sait trop où elle pouvait bien
se trouver. Le prieuré conservera jusqu'à sa
disparition une bonne partie des droits seigneuriaux sur le
village, l'autre partie ayant été
incorporée à la baronnie de Tresserre, dont le
dernier seigneur fut Joseph d'Oms.
En 1358, il y avait 27 feux
(foyers d'habitation) à Passa et 13 au Monestir, soit
au total entre 150 et 200 habitants. On comptait 18 feux
à Passa en 1497 et 38 en 1740, la population passant
ensuite à 200 habitants en 1800. Chose curieuse,
Passa est une des rares communes, sinon la seule, qui voit
sa population décroître au milieu du XIXe
siècle (330 habitants en 1841, mais 232 en 1872),
avant de repartir à la hausse à la fin du
même siècle (437 habitants en 1891). Le
phénomène mériterait d'être
étudié de façon
détaillée, mais il semble que la monoculture
de la vigne soit à l'origine de ce sursaut
démographique. La population est ensuite
restée stable tout au long du XXe siècle
au-dessus des 400 habitants.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Pierre. C'est un petit
édifice difficilement datable, inclus dans la
forteresse appelée "le Château" (ou du moins
accolé à elle), auquel on accède par un
escalier. Elle contient quelques retables baroques ainsi
qu'un bénitier et deux panneaux peints du XVIe
siècle.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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En dehors du vieux village
évoqué plus haut et du Monestir del Camp (voir
ci-dessous), il existe un troisième lieu qui
mérite une visite : il s'agit de l'ermitage de
Saint-Luc, élevé sur une colline
appelée Puig Rodon (204 mètres). La
chapelle, reconstruite à plusieurs reprises, n'offre
que peu d'intérêt. Par contre, le point de vue
sur la plaine roussillonnaise est remarquable.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Parahy, Dagues, Trilles,
Llauro, Maniel, Lloze, Santenach, Falguères, Mules,
Saqué, Missonge, Noell, Azalgue, Paraire, Vidal,
Bernole, Pons.
1497 : Mossèn
Ramon Pedrer (sacristà), Mossèn Barthomeu
Comte, Anthoni Parey, Johan Virils, Guillem Serra, Anthoni
Voló, Na Meliana (veuve), Jordi Tallavís, Na
Pagèsa (veuve), Pere Martre, Pere Voló, March
Selva, Johan Rociner, Polit Coma, Johan Oliver, Johan
Nonell, Johan Costa, Miquel Valls.
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Autres
liens sur le site
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- Cartes
postales anciennes : Passa et le Monestir del
Camp
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Liens
internet
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- Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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Le Monestir del
Camp

Le site du Monestir a une
origine légendaire, liée au passage de
Charlemagne et des ses troupes. On en trouvera le
détail sur la
page de Thuir, car
la légende est étroitement associée
à la Vierge noire de cette paroisse. L'église,
dédiée à la Vierge, semble dater du XIe
siècle et serait donc antérieure à
l'arrivée des chanoines augustins, qu'on situe vers
1116. Elle possède un très beau portail de
marbre blanc richement décoré. Les
bâtiments conventuels datent pour une part du XIIe
siècle, pour l'autre du XIVe. C'est le cas en
particulier du joli cloître gothique, à arcades
trilobées, construit vers 1307.
Après le
départ des religieux (1786 ?), le prieuré fut
acquis par la famille Jaubert de Passa, installée au
village depuis quelques années : Jacques Jaubert de
Llupia avait en effet hérité en 1749 des
importants bien de son oncle Pierre Parahy, riche
propriétaire de Passa. Il avait épousé
la même année Thérèse Gurgas, qui
lui avait apporté en dot de nombreux biens-fonds. La
famille des Jaubert s'était donc constitué un
vaste domaine agricole, agrandi par le prieuré et
toutes ses possessions à Passa, Villemolaque et
Tresserre. Jacques Jaubert de Passa y plante notamment 8000
oliviers, à une époque où la vigne est
encore une culture réservée aux
pauvres.
On connaît surtout de
cette famille François Jaubert de Passa (1785-1856),
petit-fils de Jacques, agronome et érudit qui vivait
tantôt à Perpignan, tantôt à
Passa, tantôt à Finestret où son
épouse lui avait apporté de nombreux biens. En
tant qu'agronome, il s'est intéressé d'abord
à l'arrosage, ainsi qu'à la culture de
l'olivier, du mûrier et du chêne-liège.
En tant qu'érudit, on sait qu'il fut l'ami de Prosper
Mérimée, qu'il guida lors de la visite que ce
dernier fit en Roussillon en tant que conservateur des
Monuments historiques.
Le Monestir, devenu ensuite
le centre d'un important domaine viticole, est aujourd'hui
encore possédé par les descendants de la
famille Jaubert.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 17 km de
Perpignan. 459 habitants. Altitude : 138
mètres.
- Productions : vins,
liège.
- Monument historique :
cloître du Monastir.
- Fêtes locales :
1er août, 18 octobre et le domanche
après.
- Cave coopétrative
: Bachès, président.
- Société
mutuelle : Saint-Luc (président : Payré
Jean fils).
-
- Maires : Santenach
Assiscle. Adjoint : Noury Marcel. Conseillers : Bertrand,
Gitareu, Falguères, Darnès, Bonafos,
Parayre, Chaulet, Dauniach.
- Secrétaire de
mairie : Cadenat Achille.
- Curé : Michel
Lavail.
- Facteur receveur :
Verdié.
- Instituteur : Cadenat
Achille. Institutrice : Fourcade.
- Receveur buraliste :
Touron J.
-
- Autobus :
Badie.
- Bois et charbons :
Llobères.
- Boulanger : Barris
(Vve).
- Bourrelier : Alexis
E.
- Café :
Falguères Emile.
- Chaussures (fabricant),
cordonnier : Sola Michel.
- Coiffeur : Seilles
Michel.
- Courtier en
marchandises, engrais et prod. chimiques, grains et
fourrages : Vila Fr.
- Epiciers : Darnès
Vve, Union des Coopérateurs.
- Journaux (marchands) :
Berdaguer, Sola Michel.
- Laitier :
Seilles.
- Maçons : Comelles
Pierre, Bonafos Sylvain.
- Maréchal-ferrant
: Bobo Ignace.
- Menuisiers : Brial A,
Sala E.
- Mercier : Darnès
Louis.
- Produits agricoles :
Vila F.
- Tabacs (débit de)
: Touron Jacques.
- Transports : Vila
Fr.
- Vins (courtiers) :
Berdaguer, Touron, Vila.
-
- Hameaux : Le Monastir,
Los Masos.
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