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- Vue
générale (cliquer sur l'image pour
l'agrandir)
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Superficie
et situation géographique
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Port-Vendres est une commune
de 1477 hectares, chef-lieu du canton de la Côte
Vermeille (créé en 1973). C'est une commune
assez récente, puisqu'elle ne s'est constituée
qu'en 1823, par démembrement des communes de
Collioure et de Banyuls-sur-Mer (elle a pris à
Banyuls les lieux de Paulilles et Cosprons,
s'étendant jusqu'aux crêtes dominées par
la tour de Madeloc, qui s'élève à 656
mètres). La côte offre une succession de caps
(cap Gros, cap Béar, cap Oullestrell notamment)
encadrant, outre la ville proprement dite et son port,
diverses anses propices à la baignade.
Communes limitrophes :
Collioure, Banyuls-sur-Mer.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le lieu de Port-Vendres (le
port de Vénus) est évoqué dès
l'Antiquité, apparemment par tous les
géographes. Pomponius Mela (1er siècle) le
cite sous la forme Portus Veneris in sinu salso.
Autrement dit le port de Vénus dans le golfe (ou
l'anse) salé. Cette idée de "golfe
salé" n'a pas plu à l'érudit hollandais
du XVIIe siècle Isaac Vossius, qui pensait qu'il
fallait remplacer in sinu salso par insignis
fano (= célèbre par son temple). Ce n'est
qu'une hypothèse, mais il est vrai que d'autres
géographes (Strabon, Ptolémée)
désignent apparemment Port-Vendres comme un temple
(Ieron Aphrodites Pyrenaeas pour le premier, Ieron
Aphrodision pour le second, Aphrodite étant
l'équivalent grec de Vénus). Quant à
Pline, il évoque le lieu de Pyrenaea Venus,
qu'il situe à quarante milles du Ter, de l'autre
côté d'un promontoire qui devrait être le
cap Creus. Précisons qu'on n'a jamais trouvé
le moindre vestige de ce temple de Vénus.
Ensuite, il faut attendre le
XIIIe siècle pour que le lieu soit à nouveau
cité (Portus Veneris, 1272, Port
Venres, 1292). La graphie avec un d
épenthétique (Port-Vendres)
apparaît pour sa part en 1415. C'est le même
d qu'on retrouve en français (vendredi)
et en catalan (divendres) pour désigner le
jour dédié à Vénus.
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Les
recensements
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Année
:
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2004
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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4579
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5881
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5370
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5246
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4504
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2851
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800
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Maximum : 5881 habitants (1999). Minimum : 676 habitants
(1831).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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Outre les textes
cités plus haut, deux épaves romaines
(Port-Vendres I et II) attestent la fréquentation des
lieux dès l'Antiquité. Ensuite plus
grand-chose jusqu'à l'année 1272 où,
dans son testament, le roi Jaume le Conquérant
ordonne que chaque année une somme de 5000 sous soit
consacrée à la construction, l'entretien et la
fortification du port, ce qui fut sans doute le cas, mais,
à la fin du Moyen Âge, il ne restait plus
grand-chose des efforts des rois de Majorque.
Nouvel espoir quand Vauban,
après avoir minutieusement inspecté les lieux,
déclare qu'il faut faire de Port-Vendres un grand
port militaire, quitte à délaisser quelque peu
Collioure. Mais il se heurte à une telle opposition
qu'il fait marche arrière, et on renforcera
essentiellement les fortifications de Collioure. C'est
finalement le maréchal de Mailly, lieutenant
général et commandant de la province du
Roussillon, qui décide à la fin de l'Ancien
Régime de draguer et d'agrandir le port, et de
transformer en une véritable ville ce qui
n'était jusqu'alors qu'un petit groupe de maisons :
les gens qui s'installeront à Port-Vendres seront
exemptés d'impôts pendant quinze ans. En
même temps, Mailly fait construire le grand
obélisque qui domine encore aujourd'hui le port
(1780).
Avec la conquête de
l'Algérie d'une part, et l'importance
stratégique de la Méditerranée tout au
long du XIXe siècle de l'autre, Port-Vendres va
acquérir une importance considérable, à
la fois port de pêche bien sûr, mais surtout
port de guerre, port de commerce et de voyageurs. Devenue
commune à part entière en 1823, la ville
profite d'importants travaux qui, sous la Monarchie de
Juillet, vont permettre de doubler la superficie du port par
la construction d'une nouvelle darse. Elle profitera plus
tard de l'arrivée du chemin de de fer (1867) .
Le déclin du port
commence avec l'indépendance de l'Algérie
(1962), qui met fin à un important commerce dont la
ville avait bénéficié pendant plus d'un
siècle. Mais Port-Vendres continue malgré tout
ses activités commerciales, le port s'étant
spécialisé depuis quelques décennies
dans l'importation de fruits et légumes.
Malgré le déclin, la ville a continué
de croître après 1962, puisque le maximum de
population a été atteint en 1999, avec 5881
habitants. Mais le dernier recensement, effectué en
2004, se traduit par une chute brutale, la ville perdant 22
% de sa population en cinq ans ! Cette baisse spectaculaire
concerne pour l'essentiel la population regroupée
sous l'intitulé vague d'autres inactifs. Elle
doit donc avoir une raison précise, qui n'est pas
forcément grave.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à la Vierge (N.-D. de Bonne
Nouvelle) et a été construite à la fin
du XIXe siècle (consacration en 1888). Certains
l'appellent néo-gothique, d'autres
néo-byzantine. Elle est en tout cas charmante, avec
son enduit de façade coloré et son clocher au
dôme bleuté, qui bien sûr n'est pas sans
rappeler celui de Collioure.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Beaucoup de choses à
voir à Port-Vendres, à commencer par la ville.
Le vieux port est dominé par l'obélisque de
marbre, haut de 27 mètres, couronné par un
globe terrestre et une fleur de lys, hommage à Louis
XVI voulu par le maréchal de Mailly, dont la
première pierre a été posée en
1780. La colonne s'appuie sur quatre tortues de bronze,
l'ensemble reposant sur un socle de marbre rose
quadrangulaire orné de quatre bas-reliefs en bronze
qui symbolisent les hauts faits du règne de Louis XVI
: restauration du commerce maritime, abolition du servage,
essor de la marine militaire et indépendance de
l'Amérique. Juste en dessous de l'obélisque,
le monument aux morts, oeuvre de Maillol hélas
très endommagée. Le long des quais du vieux
port se trouvent les nombreux restaurants, puis on gagne la
nouvelle darse et les installations portuaires construites
à partir du XIXe siècle. Le port est
entouré de nombreuses constructions militaires plus
ou moins ruinées, forts, fortins, redoutes, batteries
(fort de la Mauresque, redoute Béar, redoute du
Fanal, redoute Mailly etc.). À l'est, on ne peut
manquer le vaste promontoire du cap Béar,
dominé par le fort Béar (206 mètres) et
terminé par un grand phare de marbre rose, haut de 26
mètres, opérationnel depuis 1905.
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Monument aux
morts, obélisque
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Les tortues de
l'obélisque
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Bas-relief
(l'Amérique )
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Il faut ensuite prendre la
route de Banyuls. Juste à la sortie de Port-Vendres,
une petite route étroite et sinueuse permet
d'accomplir le circuit des crêtes et d'aller
jusqu'à la tour de Madeloc, haute d'une trentaine de
mètres, construite sous le règne des rois de
Majorque (la route descend ensuite vers Banyuls, elle permet
aussi d'accéder à divers ouvrages
fortifiés).
Le site de Paulilles, avec
les ruines de son usine de dynamite et son anse superbe, est
en cours de réaménagement sous l'égide
du Conervatoire du littoral et du Conseil
général. Il faudra notamment résoudre
une bonne fois pour toutes, outre les risque liés aux
explosifs, le problème du stationnement,
jusqu'à présent anarchique et dangereux. Non
loin de là se trouve le petit village de Cosprons,
dominé par une charmante église romane du
XIIIe siècle dédiée à la Vierge,
qui conserve un Christ en croix du XIVe siècle (la
légende voudrait qu'il ait été
trouvé en mer). La porte de l'église est
ornée de ferrures du XVIIIe siècle (la date de
1784 figure sur une bande horizontale).
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L'église
de Cosprons
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La porte et
ses ferrures
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Garidou, Campa, Pams,
Boutet, Py, Colomer, Maderon, Gerbal, Marginède,
Escoubeyrou, Paré, Cabot, Coste, Fabre, Allès,
Nomdedeu, Picarel, Cardois, Douzon, Guerre, Lafont,
Mérignac, Soler.
1497, Cosprons : Pere
Puignau, Johan Roig, Gimeni Correger, Anthoni Banyuls, Johan
Gascó.
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Autres
liens sur le site
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- Cartes
postales anciennes : Port-Vendres, point
stratégique
- D'autres
cartes postales de Port-Vendres
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Liens
internet
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- Site
de la commune et de l'office du tourisme
- Paulilles
sur le site du Conservatoire du littoral
- Paulilles
sur le site du Conseil
général
- Histoire
de l'obélisque de Port-Vendres
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Renseignements
complémentaires
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Paulilles

Situé à
l'embouchure du ruisseau de Cosprons, le lieu de Paulilles
est mentionné dès 1383 (loco Pauliles)
et a dû désigner des petits étangs
(latin paludiculas). Il semble avoir formé une
petite seigneurie avec Biarra (le cap Béar) et le
lieu voisin de Perdiguer. C'est du moins ce que pensait
Bernard Alart au XIXe siècle. On y pratiquait la
chasse et la pêche. Des pêcheurs, le plus
souvent venus de Collioure, y construisaient des
botigues, sortes de pêcheries rudimentaires. La
seigneurie semble avoir été absorbée
par celle de Cosprons, elle-même dépendante de
Collioure, à la fin du XVIIe
siècle.
L'histoire contemporaine de
Paulilles commence en1870, lorsque Paul Barbe,
représentant en France d'Alfred Nobel, repère
le site et décide d'y installer une fabrique de
dynamite, qui commence à fonctionner en 1875 et ne
sera fermée définitivement qu'en 1984. Les
explosifs produits à Paulilles pouvaient être
utilisés localement (creusement de galeries
minières à Batère), mais aussi dans des
contrées plus lontaines (creusement du canal de
Panama), et plus généralement pour l'armement
en France et dans les colonies. La plupart des
employés étaient logés sur le site, qui
possédait son école, son église et sa
coopérative. Les explosifs étaient
stockés dans des ateliers enterrés, leur
transport s'effectuant soit par le train, soit en bateau (il
y avait des embarcadères dans l'anse). Bien entendu,
l'histoire de l'usine est émaillée d'accidents
plus ou moins graves, liés à l'usage de la
nitroglycérine. Le plus terrible d'entre eux fit
vingt morts en 1882. Durant les dernières
années de son existence, l'usine s'était
spécialisée dans le placage des métaux
par explosif, activité qui s'est poursuivie à
Tautavel, puis à Rivesaltes.
Peu avant sa fermeture, le
site de Paulilles fait déjà l'objet de
convoitises. Finalement c'est le promoteur et politicien
Jean-Claude Méry qui acquiert les lieux en 1988,
rêvant d'un projet grandiose qu'il intitule en toute
simplicité Port-Méry. Mais le site est
classé, et Méry doit renoncer à ses
ambitions. En 1998, enfin, les 32 hectares de Paulilles sont
achetés par le Conservatoire du littoral, qui met
ainsi un terme aux spéculations des uns et des
autres. Les lieux sont maintenant en cours de restauration.
Il s'agit de mettre en valeur et le patrimoine naturel, et
le patrimoine industriel de ce site pour le moins
exceptionnel.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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