Superficie
et situation géographique
|
Railleu est une commune de
997 hectares, située dans les Garrotxes et
appartenant au canton d'Olette. Son territoire, très
boisé, est séparé du Capcir (commune de
Matemale) par une ligne de crête culminant au Pic
Bastard (2093 mètres), que l'on franchit par une
petite route passant au col de Creu (1708 mètres).
C'est au sud de ce col que prend sa source la rivière
de Railleu, qui traverse toute la commune avant de se jeter
dans celle de Cabrils. Le territoire est également
traversé au sud-est par la rivière de
Caudiès, autre affluent de la rivière de
Cabrils. L'accès au village n'est pas des plus
aisés : depuis Olette, il faut prendre la longue
route de Sansa et quitter celle-ci peu avant d'arriver
à Sansa. L'accès est plus rapide depuis le
Capcir en passant par le col de Creu.
Communes limitrophes :
Matemale, Sansa, Ayguatébia,
Caudiès-de-Conflent.
|
Première
mention historique et origine du nom
|
Le village est cité
pour la première fois en 1232 sous la forme
Araled. Suivent les graphies Areleu (1272) et
Araleu (1280), cette dernière étant la
plus fréquente au Moyen-Âge. La première
syllabe disparaît ensuite, donnant les formes
Raleu (1392), Relleu (1628), Ralleu
(1687), Railleu (1750).
On a sans doute affaire
à un nom de personne germanique, celui du premier
possesseur d'un domaine qui a ensuite laissé son nom
au village. Ernest Nègre (Toponymie
générale de la France) propose le nom
d'homme Araledus, celui-ci étant cependant
bien rare. Coromines envisage pour sa part le nom
féminin Azaled (= Adélaïde),
devenu Araled par un phénomène de
rhotacisme assez courant en Catalogne (de la même
façon, Glosianes et devenu
Glorianes).
|
Les
recensements
|
Année
:
|
2005
|
1999
|
1990
|
1982
|
1962
|
1901
|
1836
|
Habitants :
|
12
|
16
|
11
|
10
|
48
|
198
|
281
|
Maximum : 288 habitants (1831). Minimum : 10 habitants
(1982).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
|
Bref
aperçu historique
|
Les données
précédant le XIVe siècle sont rares et
plus ou moins contradictoires. Le village était
fortifié (mention en 1282 du castrum de
Araleu) et devint possession royale en 1305. Il fut, au
milieu du XIVe siècle, inféodé
successivement au vicomte d'Évol, puis à Pere
Blan, bourgeois de Perpignan, avant d'être acquis par
la famille d'Oms, qui le conserva jusqu'en 1682.
Mais les choses ne sont pas
forcément aussi simples. On sait que Railleu et son
église furent brûlés en 1550 par des
troupes venues de France, et que les lieux semblent avoir
été abandonnés pendant quelque temps.
En 1592, douze familles seraient venues de
Formiguères pour reconstruire et repeupler le
village, qui leur aurait été
inféodé par la veuve d'Anton de Perapertusa,
baron de Joch. C'est du moins ce qui ressort d'un long
procès opposant au XVIIe siècle la population
de Railleu à la famille d'Oms, que les habitants
finiront par perdre. Cette famille d'Oms (il s'agit de la
branche aînée dite de Barcelone) sera
dépossédée par une sentence rendue en
1682 de tous ses biens en Roussillon : la baronnie de
Montesquieu, Claira, Saint-Laurent-de-la-Salanque, Sahorre,
Fuilla, Thorrent, Py, Mantet, et bien entendu Railleu. La
seigneurie de Railleu est acquise en 1687 par Clément
du Bois de Boisambert, et ses descendants la conserveront
jusqu'à la Révolution.
La population était
en 1365 formée de 15 feux, soit une soixantaine
d'habitants, mais il n'y avait plus que 11 feux en 1378.
À la fin du XVIIIe siècle, après une
forte croissance, elle s'élevait à 282
habitants. Les terres labourables, non irriguées,
étaient peu nombreuses : 235 journaux en 1775, soit
un peu plus de 80 hectares. À quoi il faut ajouter 40
journaux de prés et un bois de 50 journaux dont la
communauté villageoise possédait la
jouissance. Il y avait aussi un moulin situé en amont
du village, au sud de l'ancienne église.
Tout au long du XIXe
siècle, la population se maintient au-dessus des 200
habitants, même si elle décroît peu
à peu. Le déclin devient brutal au
début du XXe siècle : on passe de 198
habitants en 1901 à 99 en 1926. Il est
carrément catastrophique depuis la fin de la Seconde
Guerre mondiale : 78 habitants en 1946, 48 en 1962, 25 en
1968, 10 en 1982 ! Depuis cette date, la situation ne s'est
pas vraiment améliorée, c'est d'ailleurs le
cas pour la plupart des autres villages des
Garrotxes.
|
L'église
paroissiale
|
Elle est
dédiée aus saints Julien et Baselisse,
très honorés en Conflent (ce sont
également les titulaires de l'église de
Vinça), qui auraient refusé de consommer leur
mariage pour se consacrer à la propagation de la foi
chrétienne. Sa première mention remonte
à l'an 1266, mais il ne s'agit pas de
l'édifice actuel : l'église
médiévale se situait en effet sur une petite
colline dominant le village, à environ 500
mètres de celui-ci (lieu-dit l'Église
Vieille). Elle fut brûlée par les troupes
françaises en 1550. En 1687 les habitants obtinrent
de leur nouveau seigneur le droit d'utiliser le
château ruiné pour y reconstruire une
église. Ce droit leur fut accordé, mais le
seigneur, Clément de Boisambert, y mit une condition
: on célèbrerait chaque année la
fête de saint Clément d'Ancyre (23 janvier),
dont on placerait l'image au maître-autel.
L'église actuelle est
un petit édifice à nef unique, avec un
clocher-tour datant du XVIIIe ou du XIXe siècle. Son
mobilier est maigre. Le retable du maître-autel est
daté de 1705. La statue de saint Julien y est
entourée de celles de son épouse Baselisse et
de saint Sébastien. À l'étage
inférieur, comme promis au seigneur, on a
placé une peinture représentant saint
Clément en prison. Celle-ci est entourée de
scènes du martyre de saint Julien (à gauche il
est flagellé, à droite il est scalpé et
on lui arrache les yeux). À noter aussi, parmi le
mobilier, deux Christ du XVIIIe siècle.
|
Autres
monuments et lieux à visiter
|
|
Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
|
Bournet, Goze, Sicre,
Asparre, Boutet, Fourriques, Raspau, Autonès, Mayens,
Badouix, Courriu, Bataille, Delcassou, Grand,
Santhenac.
|
Autres
liens sur le site
|
|
Liens
internet
|
|
Renseignements
complémentaires
|
|
La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
|
- À 76 km de
Perpignan, à 27 km de Prades, à 17 km
d'Olette.
- Altitude : 1412
mètres. 85 habitants.
- Produits : seigle,
avoine, pommes de terre, navets, fourrages.
- Curiosités :
forêt immense, vallée de Cabul.
- Monument historique :
église.
- Fête locale :
Pentecôte.
-
- Maire : Raspaut
Florentin. Adjoint : Bonnemaison A. Conseillers :
Autonès I, Goze F, Delcasso A, Asparre R, Sicre
Jh, Goze Fr, Mayens S, Mitjaville A.
- Secrétaire de
mairie : Creus.
- Facteur : Pagès
François.
- Instituteur :
Creus.
- Receveur buraliste :
Sicre Jh.
- Garde : Delpech
Joseph.
- Cantonnier : Goze
Jean.
-
- Laitier : Sicre
Geneviève.
- Meunier : Galiay
Pierre.
- Scierie : Mitjaville,
Galiay.
- Tabacs (débit de)
: Sicre Joseph.
|