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- Le
linteau de l'église
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Superficie
et situation géographique
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Saint-André est une
commune de 973 hectares située dans le canton de
Céret. Son territoire se trouve dans la plaine du
Roussillon, au pied des Albères. Il est
traversé par la rivière de Sorède (en
fait il s'agit d'un fleuve), qui devient ensuite la
rivière de Saint-André, puis la Ribereta avant
de se jeter dans la mer juste au sud du Tech (grau de la
Ribereta). La rivière reçoit juste en aval de
Saint-André un petit affluent nommé le
Miloussa. La plupart des terres cultivées sont
plantées en vignes (déjà
présentes au XVIIIe siècle au sud du village).
À noter, au nord-est du territoire, le hameau de
Tatzó (ou Taxo) d'Amont, limite avec Argelès,
qui abrite pour sa part le hameau de Tatzó
d'Avall.
Communes limitrophes :
Sorède, Palau-del-Vidre,
Argelès-sur-Mer.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le village, ou plutôt
l'abbaye de Saint-André, est cité pour la
première fois en 823 (Monasterium Sancti
Andreae). À noter, au Xe siècle, la forme
S. Andrea vel Eldugo, qui laisse penser que le lieu
s'appelait Eldugo quand on y a construit l'abbaye
(selon Louis Bassède, il faut y voir une forme
primitive Ello-Duco, renvoyant à un nom de
personne germanique). Par la suite, l'abbaye et le village
se sont presque toujours appelés Sant Andreu de
Sureda, preuve sans doute que la population de
Sorède était beaucoup plus importante que
celle de Saint-André. À noter que, pendant la
période révolutionnaire, on a fait la chasse
aux saints. Et donc Saint-André est devenu pendant
quelque temps Bel André.
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Les
recensements
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Année
:
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2005
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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2674
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2519
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2123
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1718
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834
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854
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580
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Maximum : 2674 habitants (2004). Minimum : 511 habitants
(1831).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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On a trouvé
d'importants vestiges préhistoriques
(Néolithique et Chalcolithique) à la chapelle
Saint-Michel, au nord-ouest du village. Plus à l'est,
il y a aussi des vestiges de l'époque
romaine.
L'histoire du village est,
du moins à ses débuts, dépendante de
celle de l'abbaye bénédictine qui lui a
donné son nom. Cette dernière, fondée
par l'abbé Miró vers 800, s'était
d'abord installée dans la haute vallée de la
Massane (la Vall de Sant-Martí, aujourd'hui le hameau
de Lavall, dans la commune de Sorède). C'est du moins
l'opinion généralement admise. Son
implantation actuelle date des années 820, avec une
première mention en 823 (privilège
accordé par Louis le Pieux à l'abbé
Sisegut, successeur de Miró). L'abbaye fut
rattachée à celle de Lagrasse en 1109. Elle
semble avoir souffert, dans la seconde moitié du XIIe
siècle, de nombreux dommages dus à des guerres
et à des usurpations. Son déclin commence au
XIVe siècle, peut-être même avant, et en
1592 elle deviendra possession de l'abbaye d'Arles-sur-Tech,
qui conservera la seigneurie de Saint-André
jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
La population au XIVe
siècle était assez peu nombreuse (10 feux en
1378, soit une cinquantaine d'habitants tout au plus). On
passe à 18 feux à la fin du XVe siècle
(sans compter les ecclésiastiques), puis à 26
en 1515. Même si ces chiffres doivent être
maniés avec prudence, il semblerait donc que l'abbaye
ait longtemps conservé une relative solitude. On
passe ensuite à 53 feux vers 1725, puis à 406
habitants en 1800. Par la suite, on dépasse
très vite le seuil des 600 habitants (1851), puis
celui des 700 (1876). Les diverses constructions
récentes ont permis à la population de tripler
entre 1962 et 1999.
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L'église
paroissiale
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Sans doute l'une des plus
intéressantes du Roussillon, c'est au départ
une église préromane, datable du IXe ou du Xe
siècle, dont une bonne partie du plan et des murs ont
été conservés. L'édifice a
été surélevé et
voûté entre le XIe et le XIIe siècles,
la voûte s'appuyant sur des piliers doublés de
demi-colonnes terminées par des chapiteaux. Son plan
général est celui d'une croix latine, à
laquelle on a rajouté une abside et deux absidioles
semi-circulaires. La façade ouest (entrée de
l'église) est particulièrement
intéressante. D'abord par son linteau de marbre,
présentant la même structure que celui de
Saint-Génis : au centre, le Christ bénissant,
dans une mandorle, avec l'Alpha et l'Oméga. La
mandorle est portée par deux anges. De chaque
côté, sous des arcades à colonnettes, un
séraphin à six ailes et deux apôtres
(les séraphins ne sont pas présents à
Saint-Génis). L'ensemble est entouré de
rinceaux. On estime souvent que ce linteau, comme celui de
Saint-Génis, était au départ un
élément de l'autel, et qu'il s'agirait donc
d'un remploi. Il est vrai que la longueur du linteau de
Saint-André est identique à celle de la table
d'autel, également conservée. Le linteau est
surmonté d'un tympan comportant une croix avec un
chrisme à son centre. L'archivolte se termine par un
décor en dents d'engrenage.
Toujours sur la même
façade, on remarque une belle fenêtre
encadrée de marbre sur trois côtés, avec
un décor de rinceaux et, à la base, une frise
comportant quatre médaillons séparés
les uns des autres par des séraphins : les
médaillons de chaque extrémité
représentent le lion et le taureau, symboles des
évangélistes Marc et Luc, ceux du centre
montrent des têtes d'anges sonnant du cor (ou de la
trompette). À noter que les médaillons des
autres évangélistes (l'homme et l'aigle) se
trouvent au sommet de l'encadrement. Au-dessus de la
fenêtre, se trouve un décor d'arcs aveugles et
de lésènes faisant toute la largeur de la
façade (le même décor, de façon
plus modeste, est reproduit à l'est, au-dessus de
l'abside). Autre élément étonnant de
notre façade : deux sculptures de créatures
monstrueuses (sans doute des simiots) dont l'une semble
manger un serpent et l'autre tenir un agneau.
À l'intérieur,
outre la table d'autel évoquée plus haut, en
marbre gravé à son pourtour (XIe
siècle), on trouve deux monuments d'origine romaine :
un autel dédié à Mercure et une
stèle (cippe) portant le nom de l'empereur Gordien.
Autre pièce, dont on ne sait trop comment elle est
arrivée là : une dalle funéraire arabe
du XIe siècle gravée de versets du Coran. Deux
éléments de fresques, représentant tous
deux une crucifixion, ont été mis à
jour. À noter enfin un bénitier dont la cuve
paraît dater du Xe, voire du IXe
siècle.
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Vue
d'ensemble
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Le
portail
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Détail
du linteau
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Monstre de la
façade
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Partie
supérieure
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Base de la
fenêtre
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Autres
monuments et lieux à visiter
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À côté
de la mairie et face à l'église, se trouve la
Maison transfrontalière d'art roman qui, grâce
notamment à des moulages, offre au visiteur une
présentation pédagogique et ludique de
l'église, des chapiteaux de son ancien cloître,
et plus généralement de l'art roman
catalan.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Xéridat,
Falguère, Barde, Romeu, Valenty, Manières,
Palanca, Sicart, Doutres, Verdié, Coussanes, Bails,
Bocamy, Bourrat, Cadenne, Casteils, Desclaux, Goubert,
Guichet, Madern, Marty, Payret, Roca, Rouger.
1497 : Berenguer
Vives, Bernat Vives pobill, la veuve Vivès,
Casanovas, En Salelles, En Savoya, Johan Massot, En Testo,
En Pere Meliana, En Duran, Andreu Cristià, Anthoni
Massot, Pòlit Boschà, En Benet, Bernat
Terrats, En Cos, Guillem Darnach.
1497, Tatzó
d'Amont et d'Avall : En Janer, Sabestià Nicholau,
Peyrot Fabre, Baldiri Magença.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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- Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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Tatzó d'Amont (Taxo
d'Amont)
Le lieu de Tatzó est
mentionné dès le IXe siècle, à
la fois comme nom de rivière (nom ancien de la
rivière de Saint-André), comme nom de village
(villam Tacionem) et, au moins pour Tatzó
d'Amont, comme siège d'un petit établissement
ecclésiastique dépendant de Saint-André
(cellula S. Vincentii, 823). Très vite,
même s'ils portent le même nom, les villages de
Tatzó d'Amont et d'Avall ont une histoire
différente, matérialisée par le fait
qu'à la Révolution le premier a
été rattaché à
Saint-André, le second à
Argelès.
Tatzó d'Amont, avec
son église dédiée à saint
Vincent, était fortifié au XIIIe siècle
(castrum de Tacione superiore). À cette
époque, le village ne dépendait plus de
l'abbaye de Saint-André, mais de l'église
d'Elne, qui en partageait la juridiction avec Ramon de
Tatzó, seigneur de Tatzó d'Avall. En 1258
l'évêque d'Elne y fonda un hôpital de dix
lits desservi par des frères hospitaliers. La
seigneurie a été au fil des siècles
inféodée à de nombreux nobles ou
bourgeois.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 23 km de
Perpignan, à 22 km de Céret. 818 habitants.
- Productions : vins,
céréales, pommes de terre,
primeurs.
- Fête locale : 30
novembre.
- Curiosité :
église romane.
- Sociétés
de secours mutuel : St Sébastien, St
André.
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- Maire : Fourquet Fr.
Adjoint : Prudent Eug.
- Secrétaire de
mairie : Roquère.
- Curé : Canal
Maximin.
- Instituteur :
Roquère Antoine. Institutrices : Mme
Roquère, Mlle Riveill.
- Receveur buraliste :
Boher Côme.
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- Bouchers : Bagnouls
Henri, Saqué.
- Boulangers : Viguier,
Borrat.
- Bourreliers :
Xéridat, Just.
- Cafés : Moderne,
du Commerce.
- Coiffeurs : Gispert,
Matillo.
- Courtiers (vins) :
Oriach J, Urnous Adrien.
- Épiciers :
Xéridat F, Sicart-Lavaill.
- Engrais : Sicart Jean,
Viguier.
- Maçons : Blanch
Pierre, Vilavella, Caballerie.
- Maréchaux-ferrants
: Sougne, Madern Jean.
- Menuisiers : Jules Xart,
Blanch H.
- Tonneliers : Massardo,
Garrigue.
- Vins (négociants)
: Bauby, Mlle Bocamy, comte Lamerville,
Suirolles.
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- Châteaux :
Suirolles, de Lamerville.
- Hameau : Taxo
d'Amont.
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