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- Le
portail de l'église
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Superficie
et situation géographique
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Saint-Féliu-d'Amont
est une commune de 611 hectares située dans le
Riberal et appartenant au canton de Millas. La commune est
traversée par la Tet, qui lui sert de limite au nord
avec Corneilla, et qui y reçoit la Comelade, petit
affluent venu de Corbère. Une bonne partie du
territoire est irriguée, par le ruisseau du Moulin
à proximité du village, par le canal de
Perpignan au sud, permettant l'arboriculture (pêchers
surtout) et les cultures maraîchères. Les
terres non irriguées sont plantées en
vignes.
Communes limitrophes :
Millas, Corneilla-la-Rivière,
Saint-Féliu-d'Avall, Castelnou,
Camélas.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le lieu de
Saint-Féliu (Sanctus Felix) est cité
dès l'an 898 comme limite du territoire de Corneilla.
C'est en 960 qu'apparaît pour la première fois
la mention d'un S. Felix superior, qui semble
attester l'existence de deux villages distincts à
cette date. Le village sera parfois appelé S.
Felix de Ribeyra (vers 1100), tandis que le qualificatif
d'Amunt apparaît au XIVe siècle (1359),
mais se développera surtout au XVIIe. Il marque bien
sûr le fait que le village, sur le cours de la Tet, se
situe en amont de Saint-Féliu-d'Avall.
Ce qui est surprenant, c'est
qu'aucune des églises de ces deux villages ne soit
dédiée à saint Félix (l'une est
vouée à la Vierge, l'autre à saint
André). L'hypothèse la plus probable est qu'il
y a eu autrefois une église Saint-Félix (selon
l'abbé Cazes, reprenant B. Alart, on trouve au XVe
siècle l'appellation St Félix le
Vieux). Cependant, on notera que l'église
Saint-Marie est mentionnée dès l'an 941, en
même temps qu'une église Saint-Michel
située à Saint-Féliu-d'Avall. À
noter enfin que l'église de Pézilla est
dédiée à saint Félix, preuve
soit de la popularité du saint dans les parages, soit
de l'existence d'un plus vaste domaine au IXe siècle,
incluant les différents villages.
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Les
recensements
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Année
:
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2008
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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654
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556
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502
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488
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500
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422
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Maximum : 654 habitants (1999). Minimum : 376 habitants
(1872).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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L'histoire des deux villages
est en partie commune, du moins en ce qui concerne leur
seigneurie. Au XIIIe siècle, celle-ci appartient aux
vicomtes de Castelnou. Puis, à l'extinction de la
dynastie et en raison de dettes contractées par les
vicomtes, elle est vendue à Pere de Fenollet, vicomte
d'Ille (1322). Les choses se compliquent vers les
années 1420, avec des histoires de premier mariage et
d'enfant naturel, la seigneurie finissant par échoir
à une famille Burguès, puis, suite à
des unions, aux familles Boixadors et Rocabertí. En
1666, Antoine de Rocabertí la vend à
François de Ros, dont la famille possèdera les
deux Sant-Féliu jusqu'à la Révolution.
Entre temps, la seigneurie avait été
érigée en baronnie par Louis XIV
(1680).
C'est vers 1100 que
l'église de Saint-Féliu-d'Amont devient le
siège d'un prieuré de chanoines
réguliers de la congrégation de Saint-Ruf
(fondée à Avignon vers 1039). Bien qu'on n'en
ait aucune preuve, il est possible que ce soit à la
même époque que le village se dote d'une
cellera, fortification autour de l'église,
encore visible en partie aujourd'hui, où les
habitants avaient soit des maisons, soit des granges,
d'autres habitants vivant dans le barri (faubourg),
mentionné en 1276. Un document daté de 1364
nous indique que cette cellera a besoin d'être
renforcée ou reconstruite, l'ensemble de la
population s'engageant à édifier
elle-même un nouveau mur de clôture. Celui-ci ne
servait apparemment plus à rien au début du
XVIe siècle, puisqu'on autorise en 1514 les habitants
à y construire des fenêtres (textes
cités par l'abbé Cazes et Aymat Catafau). Ce
qui ne veut pas dire que l'insécurité
disparaisse pour autant. Ainsi, un siècle plus tard,
le village est brûlé par des soldats castillans
(1643). En 1793, lors de l'incursion espagnole, beaucoup de
maisons sont pillées. Puis, en 1794, ce sont les
soldats français qui s'en prennent à
l'église, détruisant et brûlant divers
retables, martelant la sculpture du tympan.
Le fogatge de 1365
mentionne la présence de 33 familles à
Saint-Féliu-d'Amont, soit pas loin de 150 habitants.
Le chiffres baissent ensuite (insécurité,
grandes pestes), avant de repartir à la hausse au
XVIIe et surtout au XVIIIe siècle. On compte 66 feux
vers 1725, et 304 habitants en 1800. L'enquête
économique de 1775 nous indique que la plupart des
terres cultivées sont irriguées (635 ayminates
en tout, soit environ 380 hectares). Mais la population n'en
possède qu'une faible partie, même pas le
tiers, la plupart des bonnes terres appartenant à des
nobles (essentiellement le baron de Ros, seigneur des deux
Saint-Féliu), des ecclésiastiques et des
propriétaires "exempts". La vigne est
déjà présente (environ 110 hectares),
et là par contre ce sont les pauvres qui
possèdent presque toutes les parcelles. Le cahier de
doléances de 1789 comporte surtout deux plaintes : la
première concerne le canal de Perpignan, dont on veut
leur restreindre l'usage. La seconde a trait au seigneur,
coupable de s'être arrogé des droits de
banalité pour lesquels il ne dispose d'aucun titre
(four, moulin, auberge etc.), ou encore d'avoir
confisqué à son profit des bois dont les
habitants avaient jusque là le libre
usage.
Tout au long des XIXe et XXe
siècles, la population est d'une grande
stabilité, ne descendant presque jamais sous les 400
habitants, dépassant rarement les 500. À noter
cependant une augmentation sensible depuis une vingtaine
d'années.
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L'église
paroissiale
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Citée dès 941,
l'église, dédiée à la Vierge, a
été entièrement reconstruite au XIe
siècle, d'autres aménagements datant des
siècles suivants (construction d'une petite nef
servant de porche, crénelage, chemin de ronde,
bretèche au-dessus du portail). Son abside
semi-circulaire est ornée d'arcs aveugles et de
lésènes (bandes lombardes). Le massif
clocher-tour quadrangulaire date sans doute du XIIe
siècle, tout comme le portail de marbre et la
fenêtre qui lui est contiguë, ainsi que les
ferrures de la porte. L'ensemble de l'église a
été remarquablement restauré ces
dernières années.
À l'intérieur,
on s'intéressera d'abord à la Vierge à
l'enfant, statue en marbe peint du XIVe siècle
vénérée sous le nom de Nostra
Senyora de la Salvetat. La Vierge et l'enfant sont tous
deux souriants, la première tient à la main un
livre, le second un oiseau avec lequel il s'amuse. On peut
supposer que la Vierge apprend à lire à
l'enfant, ce qui justifierait le vocable Nostra Senyora
de les Lletres qu'on lui aurait aussi attribué.
Mais on peut aussi penser que ces "lettres" correspondent
aux nombreuses inscriptions figurant sur la table d'autel
associée à la statue. Cette table d'autel
pourrait remonter au VIIe siècle.
Parmi les autres
pièces, on remarque deux bustes-reliquaires dus
à François Boher (1805). L'un
représente sainte Apollonie
(vénérée depuis plusieurs
siècles au village), l'autre saint Gaudérique.
À noter aussi une inscription funéraire de
1385 (épitaphe de Bertran Jordà), une croix
processionnelle du XVe siècle et un tableau du XVIIe
(saint Louis recevant la croix).
On peut signaler que
Saint-Féliu-d'Amont a possédé il y a
plusieurs siècles une autre église (ou
chapelle) dédiée à saint Pierre. Elle
se trouvait près de la route, entre
Saint-Féliu et Millas. Déjà
abandonnée au XVIe siècle, elle figure encore
comme ruine sur la carte de Cassini (fin XVIIIe
siècle), et son emplacement paraît correspondre
à celui de l'actuel Mas dels Frares.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Le village n'est
pas bien grand, mais plein de charme. À
visiter notamment les ruelles qui entourent
l'église. On pourra continuer la promenade
en suivant le cours de la Tet.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Dadies, Delmas, Taillant,
Gouzy, Ponsich, Touron, Madine, Faliu, Billes, Garrigue,
Baus, Flos, Nicolau, Labau, Modat, Nuxa, Rodondy.
1497, St
Féliu d'Amont et d'Avall : Jaume Alisso, Amador
Armengau, Andreu Aymerich, Andreu Bach, Johan Barrera, Johan
Bideu, Guillem Boer, Andreu Cap del Ayre, Pere Capell, Johan
Carrera, Nicholau Carrera, Anthoni Comte, la veuve
Croselles, Pedro Gallina, Anorat Gatart, Pere Gilabert,
Johan Govern, Jaume Jordà, Anthoni Manestral, Pere
Millara, Johan Montmir, Jaume Olius, Arnau Pedrer,
Francí Pedrer, Mossèn Pere (domer), Guillem
Puiol, Pere Puiol, Andreu Reynalt, Francí Rodres,
Pere Anthoni Rolls, Johan Segura, Anthoni Stiu, Jaume
Troyart, Vernat Vilatenim, Bernat Vinyals.
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Autres
liens sur le site
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- Lieux
à visiter : du Soler à
Millas
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Liens
internet
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Renseignements
complémentaires
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 14 km de
Perpignan. 463 habitants.
- Productions : vins,
primeurs, fruits racinés (sic).
- Fêtes locales : 9
février, 15 août.
- Curiosités :
portail roman de l'église et vantaux à
ferrures du XIIIe siècle, château d'eau,
prise d'eau de la ville de Perpignan.
- Sociétés
de secours mutuel : la Fraternité, la Parfaite
Union.
-
- Maire : Simon Georges.
Adjoint : Olive P. Conseillers : Faliu, Nuxas, Mordat,
Cala, Maurette, Erre, Baillette, Garrigues.
- Instituteur : Marty.
Institutrice : Mme Marty.
- Receveur buraliste :
Houdayer G.
- Facteur-receveur : M.
Canals.
- Curé :
abbé A. Baco.
-
- Bouchers : Banyuls Vve
et Vve Marigo.
- Boulanger :
Ferrer.
- Café : Vve
Banyuls.
- Coiffeur :
Jorda.
- Entrepreneurs : Palmade
et Carréras.
- Épiciers : Union
coopérateurs, Vve Biandraty.
- Horticulteurs
pépiniéristes : Olive P,
Sicart.
- Vannier : Surjus
Etienne.
-
- Château : du Mas
Garrigue (M. le docteur Chabassut, propr.)
- Mas : Mas Conte, Mas
Pélissier, Mas Camo, Mas des Palats, Mas Bassou,
Mas Tartin, Mas de las Fèdes, Mas dels Frares
etc.
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