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- L'église
et son abside hexagonale
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Superficie
et situation géographique
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Saint-Féliu-d'Avall
est une commune de 1079 hectares située dans le
Riberal et appartenant au canton de Millas. La commune est
traversée par la Tet, qui lui sert de limite au nord
avec Corneilla et Pézilla. Elle est aussi parcourue
par un cours d'eau plus modeste, le ruisseau du Soler, ainsi
que par les canaux d'irrigation du Moulin au nord, et de
Perpignan au sud, avec plusieurs agouilles (agouille de
l'Ouillat, agouille del Trinc notamment). De nombreux mas
sont épars sur tout le territoire. Les terres
agricoles sont surtout plantées en vergers
(pêchers le plus souvent), mais le maraîchage et
la vigne y jouent un rôle non négligeable.
À noter une assez importante zone industrielle et
artisanale à l'est de la commune, sur la route du
Soler.
Communes limitrophes :
Saint-Féliu-d'Amont, Corneilla-la-Rivière,
Pézilla-la-Rivière, Le Soler,
Thuir.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le lieu de
Saint-Féliu (Sanctus Felix) est cité
dès l'an 898 comme limite du territoire de Corneilla.
Le village lui-même apparaît sous la forme
Sancti Felicis subteriore en 991. Formes
ultérieures : S. Felicis inferioris (1271),
Sent Faliu davall (1359), Sant Feliu de Baix
(1632), Saint Feliu de Vall (XVIIIe siècle),
Saint-Féliu d'Avall (XIXe siècle).
Toutes ces formes indiquent évidemment que le
village, sur le cours de la Tet, est situé plus bas
que Saint-Féliu d'Amont.
Ce qui est surprenant, c'est
qu'aucune des églises de ces deux villages ne soit
dédiée à saint Félix (l'une est
vouée à la Vierge, l'autre à saint
André). L'hypothèse la plus probable est qu'il
y a eu autrefois une église Saint-Félix (selon
l'abbé Cazes, reprenant B. Alart, on trouve au XVe
siècle l'appellation St Félix le
Vieux). Cependant, on notera que l'église
Saint-Marie de Saint-Féliu-d'Amont est
mentionnée dès l'an 941, en même temps
qu'une église Saint-Michel située à
Saint-Féliu-d'Avall. À noter enfin que
l'église de Pézilla est dédiée
à saint Félix, preuve soit de la
popularité du saint dans les parages, soit de
l'existence d'un plus vaste domaine au IXe siècle,
incluant les différents villages.
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Les
recensements
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Année
:
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2008
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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2160
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1956
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1792
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1241
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1438
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1209
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Maximum : 2160 habitants (1999). Minimum : 1160
habitants (1831).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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L'histoire des deux villages
est en partie commune, du moins en ce qui concerne leur
seigneurie. Au XIIIe siècle, celle-ci appartient aux
vicomtes de Castelnou. Puis, à l'extinction de la
dynastie et en raison de dettes contractées par les
vicomtes, elle est vendue à Pere de Fenollet, vicomte
d'Ille (1322). Les choses se compliquent vers les
années 1420, avec des histoires de premier mariage et
d'enfant naturel, la seigneurie finissant par échoir
à une famille Burguès, puis, suite à
des unions, aux familles Boixadors et Rocabertí. En
1666, Antoine de Rocabertí la vend à
François de Ros, dont la famille possèdera les
deux Sant-Féliu jusqu'à la Révolution.
Entre temps, la seigneurie avait été
érigée en baronnie par Louis XIV
(1680).
Le village
médiéval était en partie
fortifié autour de son église, elle-même
élément de fortification. Un texte très
intéressant, daté de 1366, nous apprend que
les habitants ont décidé, à la demande
du vicomte d'Ille, de reconstruire leur enceinte, selon un
plan dont les détails sont précisés :
la muraille partira de l'église Saint-André,
au coin de la chapelle Saint-Jean, laissant en dehors tout
le chevet de l'église ; elle arrivera au coin de
l'ancien rempart près du Portal d'Amunt, puis
reviendra à l'église, au coin de la chapelle
Sainte-Marie. Elle aura cinq cannes de Montpellier de haut,
sera crénelée et possèdera un chemin de
ronde. Il y aura deux portes, chacune protégée
par deux tours, ainsi que des tours d'angle.
Toutes ces
précautions n'empêcheront pas que, deux
siècles, plus tard, Saint-Féliu soit
entièrement dévasté par les troupes
françaises (1547). Réunie dans
l'église, la population du village se plaint de
n'avoir plus la moindre ressource : les maisons ont
été pillées et incendiées, le
bétail a été dérobé.
À cette époque, la population était
estimée à 39 feux (1553), soit entre 150 et
180 habitants, ce qui est moins qu'au milieu du XIVe
siècle, avec un total de 55 feux en 1365. On assiste
ensuite à une forte croissance au XVIIIe
siècle : 150 feux en 1725, 718 habitants en
1800.
L'enquête
économique de 1775 nous montre une répartition
très inégale des richesses : la plupart des
terres agricoles, presque toutes irriguées,
appartiennent à une poignée de très
riches propriétaires, au premier rang desquels le
baron de Ros, seigneur de Saint-Féliu. Ce dernier
figure parmi les deux principales cibles du cahier de
doléances de 1789. On lui reproche de s'être
arrogé des droits de banalité pour lesquels il
ne dispose d'aucun titre (four, moulin, auberge etc.).
L'autre cible est constituée par les habitants de
Perpignan, coupables de vouloir restreindre pour les gens de
Saint-Féliu l'usage des eaux du canal de
Perpignan.
Par la suite, la population
continue d'augmenter, dépassant les 1000 habitants
dès le recensement de 1820, puis se stabilise entre
1300 et 1400 habitants lors de la plupart des recensements.
Elle baisse entre 1936 et 1962, avant de repartir à
la hausse ces derières décennies, avec la
construction de nombreuses maisons individuelles.
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L'église
paroissiale
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Citée pour la
première fois en 1077, l'église
Saint-André est venue s'ajouter à une autre
église dédiée à saint Michel,
dont sait qu'elle était située sur la place
principale, entourée par le cimetière, et
qu'elle n'a été détruite qu'à la
fin du XIXe siècle.
L'église
Saint-André est au départ un édifice
roman. Elle a conservé de cette période sa
curieuse abside hexagonale portant sur quatre faces des
lésènes séparant des arcs aveugles
disposés sur deux "étages". À
l'intérieur, l'abside est semi-circulaire,
décorée de modillons. L'édifice a
été transformé au XVIIe siècle
(construction d'une porte ouest datée de 1646), puis
agrandi, réorienté et presque
entièrement reconstruit de 1864 à 1882. Le
clocher a été achevé en
1898.
Le retable du
maître-autel est une oeuvre du milieu du XVIIe
siècle, commencée par Lazare Tremullas et
achevée par Jean-Pierre Giralt, comprenant de
nombreuses statues qui entourent celle de saint
André. On remarquera que, sur la gauche, saint
Félix y est représenté en pape, alors
que traditionnellement c'est un autre saint Félix qui
est vénéré dans la région (saint
Félix de Gérone, voir la page de
Prats-de-Sournia).
À noter, au-dessus de saint Félix, une statue
qui représente un enfant ayant à son cou un
grand couteau. Il s'agit de saint Inveni (appelé
aussi Trobat), qui aurait été
égorgé à Gérone avec 359 autres
martyrs, peut-être en même temps que saint
Félix (304), auquel il semble souvent associé.
Saint Inveni était vénéré au
village depuis le Moyen-Âge.
L'autre grand retable
sculpté est celui du Rosaire (XVIIe siècle).
D'autres retables de la fin du XVIIe siècle
présentent en leur centre un tableau (saint
François-Xavier, saint Joseph, Vierge des Douleurs).
L'église possède aussi diverses pièces
d'orfèvrerie, dont une très belle croix
processionnelle en argent du XVe siècle. On notera
enfin la plaque funéraire des frères Gilabert,
datée de 1300.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Non loin du village, en
descendant vers la Tet, se trouve l'ancienne église
de Sant Martí de la Riba, bâtie sur un lieu
appelé Ripa Fracta en 941, devenu Riba
Freita en catalan, probablement déjà
habité à l'époque gallo-romaine. Sa
première mention remonte à 1137. Un autre
texte de 1174 nous apprend qu'elle était le
siège d'un petit monastère et possédait
son propre cimetière. Dans les deux textes, la
présence de vignes est attestée.
L'église, devenue ermitage au XVIIIe siècle,
fut ensuite vendue comme bien national. En 1819, son
propriétaire, Gaudérique Jaume, la restaura,
fit reconstruire l'autel et eut l'autorisation d'y
rétablir le culte. Les gens du village avaient
coutume d'aller à cette chapelle en procession pour
les Rogations et en temps de calamité. Bien qu'en
partie ruinée, elle conserve des restes très
intéressants.
Une autre chapelle domine
Saint-Féliu. Dédiée à saint Anne
(Santa Anna de les Eres), elle a été en
grande partie détruite mais conserve son portail de
briques en plein cintre (XVe siècle ?).
Au cours des
dernières décennies, les municipalités
successives se sont efforcées d'aménager au
mieux le village et de lui redonner de la couleur, c'est en
particulier sensible au centre, des deux côtés
de l'ancienne route nationale. On n'oubliera pas enfin de
continuer la route vers Le Soler. C'est là que se
trouvent diverses entreprises, dont la tuilerie Pujo,
construite en 1861, spécialisée dans les
ornements en terre cuite émaillée.De l'autre
côté de la route il y a aussi la distillerie,
d'où émanent parfois des odeurs peu
agréables.
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Entrée
en venant de Millas
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L'arrêt
des bus
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Prats, Forcade, Brutus,
Nicolau, Bobo, Lamarque, Commes, Auriach, Bonafos, Llobet,
Sestach, Ville, Pagès, Delmas, Jaume, Taillant,
Tolza, Amillat, Carrière, Erre, Joanny,
Barnèdes, Castres, Marty, Torrens,
Sournia.
1497, St
Féliu d'Amont et d'Avall : Jaume Alisso, Amador
Armengau, Andreu Aymerich, Andreu Bach, Johan Barrera, Johan
Bideu, Guillem Boer, Andreu Cap del Ayre, Pere Capell, Johan
Carrera, Nicholau Carrera, Anthoni Comte, la veuve
Croselles, Pedro Gallina, Anorat Gatart, Pere Gilabert,
Johan Govern, Jaume Jordà, Anthoni Manestral, Pere
Millara, Johan Montmir, Jaume Olius, Arnau Pedrer,
Francí Pedrer, Mossèn Pere (domer), Guillem
Puiol, Pere Puiol, Andreu Reynalt, Francí Rodres,
Pere Anthoni Rolls, Johan Segura, Anthoni Stiu, Jaume
Troyart, Vernat Vilatenim, Bernat Vinyals.
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Autres
liens sur le site
|
- Lieux
à visiter : du Soler à
Millas
- Carte
postale ancienne : les pépinières
Sournia
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Liens
internet
|
- La
tuilerie Pujo
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Renseignements
complémentaires
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 13 km de
Perpignan, 1286 habitants. Altitude : 85
mètres.
- Productions : vins,
fruits, légumes.
- Curiosités :
croix en vermeil, reliquaires.
- Fêtes locales : 30
novembre, 1er décembre, 21 et 22
août.
- Foire : 16
août.
- Sociétés
de secours mutuel : la Fraternelle, l'Union.
- Syndicat : Travailleurs
agricoles.
- Coopérative
d'alimentation.
-
- Maire : Llobet
Solère Jean. Adjoint : Auriach Vincent.
Conseillers : Suiro, Bobo, Bonafos Eusèbe, Bonafos
Aimé, Boreill, Fite, Palmade, Assens, Pic,
Jaume.
- Secrétaire de
mairie : Font Michel.
- Curés :
Cadène Julien, Merliac.
- Docteurs : Roig,
Trilha.
- Percepteur :
Goubern.
- Receveuse des postes :
Mme Conte.
- Facteur :
Gendre.
- Chef de gare : Mouche.
Employés des chemins de fer : Bourdouil Hyacinthe,
Llanes M.
- Instituteurs :
Péramy, Vidal André, Clerc
Louis.
- Institutrices : Mmes
Margail, Péramy, Vidal Marie.
- Appariteur : Comes
André.
- Cantonniers : Jouanole
François, Armaing Jacques.
- Receveur buraliste :
Touron Michel.
-
- Assurances : Mutuelle
Incendie.
- Bouchers : Camo, Grand,
Borreil, Posa, Florette.
- Boulangers : Camo,
Cambillan, Pomareda.
- Bourrelier-sellier :
Cassefières.
- Cafés :
Malafosse, Garrigou, Florette, Erre.
- Camionneur : Maury
Antoine.
- Charron-forgeron :
Noguès Ant.
- Coiffeurs : Bardettis,
Sournia.
- Cordonnier :
Traye.
- Courtiers en vins :
Lafont, Sabardeil.
- Couturières :
Marty, Prats, Sournia.
- Défonceuses
agricoles : Sournia Emile, Drouille Amédée,
Camo Adrien.
- Électricien :
Erre Urbain.
- Engrais : Aimé
Sestach, Chatard Léon.
- Entrepreneur
maçonnerie : Garrigou
Gaudérique.
- Épiciers : Vve
Baux J, Ruche du Midi, Docks méridionaux, Moer,
Nuxa, Chatard, Prats E.
- Ferblantier : Erre
Urbain.
- Fruits et primeurs :
Sournia Marcelin, Drouille.
- Futailles : Mestre
Pierre, Pagès Noel.
- Horloger-bijoutier : Foy
Michel.
- Horticulteur-pépiniériste
: Sournia Émile.
- Instrument agricoles :
Marty, Borda.
- Journaux (corr.) :
Doutres Marie.
- Journaux (march.) :
Doutres M.
- Laitiers : Jaume,
Casademont, Azaïs Michel, Ours Vincent, Grand
Jean.
- Maréchaux-ferrants
: Serre et Selve.
- Matériaux de
construction : Combes Ch.
- Matelassier : Ramonet
Louise.
- Menuisiers : Auriach,
Huguet Amédée.
- Nouveautés :
Ribou Guillaume.
- Représentant de
commerce : Huguet Henri.
- Tuilerie : Combes
Charles.
- Vins (négociant)
: Guillaume Florette.
- Vins (courtier) :
Sabardeil Julien.
-
- Château : Jean
Bertrand de Balanda.
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