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- Détail
du linteau de l'église
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Superficie
et situation géographique
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Saint-Génis est une
commune de 990 hectares située dans le canton
d'Argelès-sur-Mer. Elle se trouve au sud du Tech,
avec lequel elle est en contact à la pointe
nord-ouest de son territoire. Même si ce dernier
arrive au sud vers les contreforts des Albères, il se
situe encore dans la plaine du Roussillon. L'irrigation de
certaines zones est rendue possible par deux canaux : au
nord celui de Palau, qui traverse le hameau de Cabanes ;
plus au sud celui des Albères. La commune est
également traversée par le ruisseau de
Villelongue, qui devient ensuite le Tanyari à son
confluent avec la rivière de Laroque (limite nord-est
de Saint-Génis). Les zones irriguées sont
consacrées à l'arboriculture et au
maraîchage, les autres sont plantées en
vignes.
Communes limitrophes :
Villelongue-dels-Monts, Brouilla, Ortaffa, Palau-del-Vidre,
Laroque-des-Albères.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le nom officiel de la
commune (Saint-Génis-des-Fontaines) ne date
que de 1968, mais il était employé depuis bien
longtemps déjà, puisque la première
mention connue, Monasterium Sancti Genesii Fontanas
(819), unit déjà le saint et les fontaines.
Ces fontaines sont en fait des sources. Quant à saint
Génis, très vénéré dans
le Midi sous diverses formes (Genès,
Geniès, Genest, Geneys notamment), son nom
correspond au latin Genesius. On connaît au
moins deux saints du même nom, tous deux
fêtés le 25 août : le premier, sans doute
celui qui nous concerne, était greffier à
Arles, en Provence ; il aurait été
décapité en 308 pour avoir refusé
d'enregistrer les édits ordonnant la
persécution des chrétiens. Le second, martyr
à Rome, était un comédien qui, jouant
sur scène le rôle d'un païen qui
reçoit le baptême et que l'on tourne en
dérision pour cette raison, finit par se prendre
à son jeu et se convertit réellement au
christianisme, ce qui lui valut d'être
décapité.
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Les
recensements
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Année
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2007
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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2419
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1744
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1298
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929
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791
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315
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Maximum : 2419 habitants (1999). Minimum : 315 habitants
(1836).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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L'histoire du village est
liée pendant plusieurs siècles à celle
de son abbaye bénédictine, dont on peut penser
qu'elle a été fondée aux alentours de
l'an 800. Un précepte de Louis le Pieux daté
de 819 nous apprend en effet qu'Assaric, l'abbé qui
dirige le monastère, est le successeur d'un autre
religieux nommé Sentimir. Ce dernier est
présenté dans le document comme le fondateur
de l'édifice. Il a aussi fait construire plusieurs
petits établissements religieux dans des lieux
voisins, labouré les terres et planté des
vignes et des oliviers. On ne sait pas grand-chose ensuite
sur l'histoire du prieuré, sinon qu'il a
été reconstruit dans la seconde moitié
du Xe siècle à l'initiative de Gausfred I,
comte d'Empúries et du Roussillon. Il
possédait à l'époque de nombreux biens
en Roussillon et dans les comtés voisins, et bien
sûr la presque totalité de l'actuel territoire
de la commune, à l'exception toutefois du village de
Cabanes, qui dépendait de saint-André. Il a
continué à prospérer jusqu'au XIVe
siècle. Survient alors le déclin,
constaté dans bon nombre d'autres abbayes ou
prieurés, qui semble ici symbolisé par le fait
qu'en 1507 le monastère devient une dépendance
de celui de Montserrat, et donc de la Congrégation de
Valladolid, qui conservera la seigneurie de
Saint-Génis jusqu'à la Révolution.
L'abbaye de Saint-Génis fut confisquée et
vendue comme bien national pendant la période
révolutionnaire.
Le village ne semble pas
s'être développé autour de l'abbaye,
mais à côté, autour d'une autre
église dédiée à saint Michel,
dont il ne reste plus rien aujourd'hui. Cette église
est sans doute mentionnée dès 990, dans une
donation faite à l'abbaye de Saint-Génis et
à d'autres établissements religieux. On estime
qu'elle se trouvait à l'emplacement de l'actuelle
mairie ou à proximité de celle-ci. Son
cimetière est encore cité au XVIIIe
siècle, et il faut savoir que la fête patronale
a lieu traditionnellement le 29 septembre, autrement dit
à la Saint-Michel.
Les habitants étaient
peu nombreux au XIVe siècle : on comptait 19 feux en
1358, soit entre 80 et 100 habitants au maximum. La
population décline nettement au XVe siècle,
puisqu'on recense 10 feux en 1497 (sans compter les
ecclésisastiques). À la fin du XVIIIe
siècle, des recensements plus ou moins fiables
donnent environ 200 habitants. C'est dans la seconde
moitié du XIXe siècle que le village prend
vraiment son essor, qui semble lié à celui de
la viticulture. Toutes les terres sont mises en culture, y
compris les bois qui entouraient autrefois le village. La
carte de Cassini, dressée à la fin du XVIIIe
siècle, signalait un important bois au lieu-dit La
Verneda (verneda = bois d'aulnes), et un autre plus
petit au nord-ouest du village. Il n'en reste plus rien
aujourd'hui.
Ces dernières
années, comme dans la plupart des communes de la
plaine roussillonnaise, on assiste à un important
essor démographique lié à la
présence de terrains à bâtir moins chers
que dans les grandes villes. La population a presque
doublé entre1982 et 1999.
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L'église
paroissiale
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Même si le village a
eu une église dédiée à saint
Michel, c'est depuis plusieurs siècles celle de
l'abbaye qui fait fonction d'église paroissiale
(même si elle n'a été donnée
à la commune qu'en 1846). Elle est surtout
célèbre par le linteau de son portail, sans
doute remploi d'un ancien élément d'autel,
dont la date probable de construction est connue grâce
à l'inscription qui y figure : anno videsimo
quarto rennate roberto rege wilielmus gratia dei aba ista
opera fieri jussit in onore sci genesii cenobii que vocant
fontanas. Autrement, il a été fait sur
l'ordre de l'abbé Guillem, lors de la
vingt-quatrième année du règne de
Robert le Pieux, soit entre 1019 et 1020. Dans un cadre de
rinceaux, le linteau présent en son centre un Christ
bénissant dans une mandorle, entouré de
l'Alpha et l'Oméga. La mandorle est tenue par deux
anges. À droite et à gauche, un peu à
l'étroit dans des sortes d'alcôves à
colonnettes, se trouvent six saints, en principe des
apôtres. On précisera que l'église de
Saint-André
possède un linteau à peu près identique
dans sa conception.
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La porte et
son linteau
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Christ
bénissant
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Ce n'est d'ailleurs pas le
seul point commun entre ces églises, qui sont toutes
deux préromanes, surélevées et
voûtées à l'époque romane,
terminées chacune par une abside et deux absidioles.
L'église de Saint-Génis possède
quelques restes de fresques du XIIe siècle. Le
retable du maître-autel date de la première
moitié du XVIIe siècle (vers 1640). La niche
centrale présente une statue de saint Génis,
elle est surmontée d'une autre niche
représentant saint Michel. Les statues sont
entourées de quatre panneaux peints (arrestation et
décapitation de saint Génis, portraits de
saint Benoît et sainte Scholastique, soeur jumelle de
Benoît). Le retable du Rosaire, lui aussi avec des
panneaux peints, semble dater de la même
période. À noter aussi un bénitier du
XIIe siècle et une crosse d'abbé du XIIIe
(exposée au Centre d'art sacré
d'Ille-sur-Tet).
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Les efforts conjugués
de la mairie et de chercheurs, notamment Géraldine
Mallet, ont permis de reconstituer en grande partie le
cloître de l'abbaye, avec des chapiteaux
récupérés notamment au château
des Mesnuls, dans les Yvelines (les éléments
cu cloître avaient été vendus et
dispersés vers 1924). La variété des
marbres utilisés et des thèmes iconographiques
traités en font aujourd'hui l'un des cloîtres
les plus intéressants de notre
région.
Le hameau de Cabanes,
déjà cité en 854, possède encore
sa petite église dédiée à sainte
Colombe, en partie ruinée. C'est un édifice
préroman, à abside rectangulaire, dont la nef
fut voûtée sans doute au XIe siècle.
Lors de la construction du transept (XVe siècle ?) on
a utilisé quatre colonnes à chapiteaux du XIIe
siècle, sans doute originaires de l'abbaye de
Saint-André.
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Barde, Astich, Grau, Bosch,
Billerach, Delcros, Abat, Maniel, Aymerich, Prats, Redondy,
Solé, Forcade, Padros, Ribes, Tocabens.
1497 : Bernat Nadal
(batlle), Blay Alegret, Jaume Moradell, Bernat Fegi, Johan
Sallera maior, Johan Sallera menor, Johan Mauri,
Julià Sala, la veuve Vallèspira, la veuve
Correà.
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Autres
liens sur le site
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- Lieux
à visiter : Saint-Génis
- Carte
postale ancienne : la place de
Saint-Génis
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Liens
internet
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- Le
site de la commune
- Photos
de l'église et du cloître
- L'école
de Saint-Génis
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Renseignements
complémentaires
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 20 km 400 de
Perpignan. 751 habitants. Altitude : 52
mètres.
- Productions : vins,
primeurs.
- Fête locale : 29
septembre.
- Foire : le dernier
dimanche d'avril.
- Monuments historiques :
l'église et le clocher, chapelle de
Cabanes.
- Société
sportive : la Vaillante.
- Société
musicale : dir. Grau Amouroux.
- Sociétés
mutuelles : l'Union, la Fraternelle.
-
- Maire : Cavaillé
Joseph. Adjoint : Grau René. Conseillers :
Guicher, Tarès, Inglès, Lacreu, Vignals,
Billerach, Fabre, Lya, Colomines, Mac.
- Secrétaire de
mairie : P. Carrère.
- Curé :
Farré.
- Docteur : Courp à
Laroque.
- Contributions indirectes
: Baretge.
- Receveuse des PTT : Mme
Bassu Aline.
- Instituteur : Tourres
Robert. Institutrices : Mmes Donat et
Restaynt.
- Gendarmerie : Raynals,
brig. chef.
- Garde : Bébin
Raymond.
- Cantonniers : Guisset
Jh, Coste Paul.
- Receveur buraliste :
Baretge.
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- Agriculteurs (propr.) :
Frère Isidore, Vve Pagès-Delcros, Joud
Alfred, Noguès Jean, De Zerbi.
- Autobus : Marteil dit
Rey (Palau-Perpignan), Roch (Perpignan).
- Boucher : Xène
Marty.
- Boulangers : Vve Ferrer,
Villeneuve.
- Bourreliers-selliers :
Argent Eugène, Pons Pierre.
- Cafés :
Estève Fr., Durand, Olivères.
- Charron-forgeron :
Darner Jean.
- Chaussures (march. et
fabr.) : Carrère J.
- Coiffeurs : Colomines H,
Furrasola Casimir.
- Cordonnier :
Carrère Jean.
- Courtier en marchandises
: Noguès.
- Couturière :
Fagède Mimi.
- Distillateur :
coopérative l'Albérienne.
- Électricien :
Fabre Vincent.
- Épiciers : Boulet
J, Xicoia Jean, Vve Gence, Coopérative "Union des
Coopérateurs", Docks
Méridionaux.
- Futailles : Durand E,
Camps G.
- Grains : Noguès
J.
- Hôtels-restaurants
: Olivères Michel, Mestres J.
- Instruments agricoles et
quincaillier : Justafré P.
- Journaux (corresp.) :
Garrigue Germian (la Dépêche), Tamèze
Joseph (l'Indépendant).
- Journaux (march.) :
Argent, Vandroth Julierre.
- Maçons :
Fagède, Inglès, Carboneil frères,
Ribère L.
- Maréchal-ferrant
: Mauné J.
- Mécanicien :
Bagate G.
- Menuisiers : Gispert,
Lucien Carréras.
- Tabacs (débit de)
: Argent Eugène.
- Tonneliers : Durand,
Camps.
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