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- Le
village en venant du col des
Auzines
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Superficie
et situation géographique
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Tarerach est une commune de
816 hectares, située en Conflent, au nord de
Vinça, et appartenant au canton de Sournia. Son
territoire, au sol granitique, est traversé par le
rec del Ca, qui devient ensuite la rivière de
Tarerach, affluent de la Tet qui sert de limite avec
Rodès. Une ligne de crête sépare
Tarerach au sud-ouest et à l'ouest des communes
d'Arboussols et de Campoussy, avec le roc del Moro (775 m)
et le roc del Cucut (808 m), le point culminant se situant
à 862 mètres, au roc de Couret. La plus grande
partie du territoire est recouverte d'un maquis souvent
très dense, tandis que la vigne occupe les replats
situés à proximité du village. Parmi
les écarts, on peut signaler le mas Bonnecase, et
surtout le mas Llussanes, à la limite de Marcevol
(Arboussols), hameau médiéval cité en
1011 sous le nom de Vultrera (le nom actuel datant du
XVe siècle).
Communes limitrophes :
Arboussols, Campoussy, Trévillach,
Rodès.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le lieu est cité pour
la première fois en 950 sous la forme valle
Teresago, puis villa Tarasago en 958. La graphie
médiévale la plus courante est
Teresach. Sens probable du toponyme, formé
avec le suffixe -acum sur un nom de personne : le
domaine de Therasus, nom d'homme latin.
Le remplacement du s
intervocalique par un r n'apparaît qu'au
XVIe siècle et se généralise au XVIIe
(Tararach). De la même façon,
Glosianes est devenu Glorianes, à quoi
il faut ajouter ici un phénomène
phonétique appelé "assimilation" (le premier
r entraîne l'apparition du second).
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Les
recensements
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Année
:
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2007
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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38
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48
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52
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74
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108
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151
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Maximum : 172 habitants (1846). Minimum : 38 habitants
(1999).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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L'existence du grand dolmen
de la Barraca, près du mas Llussanes, ainsi que d'un
autre dolmen plus petit et ruiné non loin de
là, montre une occupation des lieux dès le
Néolithique. Le roc del Moro conserve pour sa part
les vestiges d'un petit oppidum protohistorique.
L'histoire proprement dite
du village est assez pauvre en documents. Dès le
milieu du Xe siècle, la seigneurie était
détenue par l'abbaye de Saint-Michel de Cuixà,
qui la conservera jusqu'à la fin de l'Ancien
Régime. En 1365, on ne comptait au village que 7
feux, soit une trentaine d'habitants environ. Il faut dire
que le lieu, mal protégé sans doute, se
trouvait dans une zone particulièrement dangereuse,
à la frontière entre la Catalogne et la France
depuis le traité de Corbeil de 1258. Il a sans doute
été pillé à diverses reprises,
et on sait qu'à la fin du XIVe siècle une
bande de pillards issus des mercenaires de du Guesclin
s'était installée à Ropidera, autrement
dit à quelques encâblures de
Tarerach.
Cette
insécurité, liée au grandes pestes,
fait qu'au milieu du XVIe siècle on ne recense
apparemment plus qu'une seule famille à Tarerach !
Les choses s'arrangent par la suite, et en 1740 on compte 15
feux sur le territoire communal, et 126 habitants en
1799-1800. Même après le rattachement du
Roussillon à la France (1659), le village continue
jusqu'à la Révolution de jouer un rôle
frontalier entre les provinces du Roussillon et du
Languedoc. Ceci explique sans doute que la contrebande
était pour la population une ressource très
appréciable (voir plus bas). Les terres labourables
étaient peu nombreuses : l'enquête
économique de 1775 fait état d'une centaine
d'hectares, les terres étant pratiquement toutes
à l'aspre. La vigne est déjà
présente avec près d'une quarantaine
d'hectares, dont beaucoup de parcelles détenues par
des gens de Vinça.
La population croît
dans la première moitié du XIXe siècle,
le maximum étant atteint en 1846, avec 172 habitants.
Elle se stabilise ensuite au-dessus de 100 habitants, le
déclin ne commençant vraiment qu'après
la Première Guerre mondiale (96 habitants en 1921).
Ce déclin s'est accentué ces dernières
décennies, en même temps que diminuait le
nombre des exploitations agricoles.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint André. C'est une
église romane à une nef et à abside
semi-circulaire, qui paraît dater du XIe
siècle, avec un grand clocher-mur sans doute plus
tardif. Le retable du maître-autel date du milieu du
XVIIIe siècle . La statue de saint André y est
entourée de celles des saints Étienne et
Vincent. À noter aussi un calice de la fin du
Moyen-Âge. La façade sud de l'édifice
possède une jolie fenêtre décorée
(inscrite à l'Inventaire des Monuments
historiques).
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Fronton de
l'église
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Fenêtre
sud
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Autres
monuments et lieux à visiter
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C'est vers Llussanes qu'il
faut d'abord aller, avec le superbe dolmen de la Barraca,
l'un des plus grands parmi les dolmens roussillonais (la
dalle supérieure mesure 3,13 m de long pour 2,35 de
large). À une centaine de mètres à
l'est, se trouve un second dolmen dépourvu de dalle
de couverture, de taille beaucoup plus modeste. Difficiles
d'accès (on peut y monter depuis Marcevol), le roc
del Moro et les vestiges de son oppidum étaient
occupés par l'homme dès 1200 av. J.-C. Bien
entendu, malgré son nom, le lieu n'a jamais vu le
moindre maure s'y installer !
On s'intéressera
aussi aux nombreuses cabanes en pierres sèches
parsemées sur le territoire communal. À noter
en particulier le lieu-dit "Mas de l'Auris", dont le nom
laisse supposer l'existence d'un orri, enclos
pastoral avec cabanes. On trouve effectivement sur le site
deux ou trois petites constructions, et surtout une grande
cabane rectangulaire de 5 m. de long. Il existe d'autres
cabanes aux lieux-dits l'Auzina et le Canaletes.
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Grande cabane
au mas de l'Auris
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Cabane
à l'Auzina
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Cazenove, Gazé,
Fillol, Macary, Roque, Argent, Trinquié,
Dalbiès, Marty, Boher.
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Autres
liens sur le site
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Liens
internet
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- Le
site de la commune
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Renseignements
complémentaires
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Un village de
contrebandiers
Divers documents du XVIIIe
siècle semblent montrer que les gens de Tarerach
s'étaient spécialisés dans la
contrebande, en particulier dans le faux-saunage (transport
et vente de sel d'Espagne, beaucoup moins cher que le sel
soumis à la gabelle). Ainsi, en 1725, Jean Courent,
habitant du village âgé de 45 ans, est surpris
à Ille en train de débiter le contenu d'un sac
de sel espagnol. Il sera condamné à une peine
légère (trois heures de carcan et un amende de
50 livres). Mais son cas n'est pas isolé, loin de
là, et on s'aperçoit quelques années
plus tard que c'est une véritable bande
organisée de trafiquants qui s'est constituée
à Tarerach.
En 1739, aux environs
d'Estagel, les gardes de la gabelle interceptent en pleine
nuit un convoi de sept bêtes chargées de sel
d'Espagne, dont les conducteurs ont le temps de prendre la
fuite après avoir tué un brigadier. Les
soupçons se portent immédiatement sur les gens
de Tarerach, réputés pour être des
faux-sauniers. Une enquête menée à
Rodès, puis à Campoussy, confirme la chose :
plusieurs témoins reconnaissent les mules et donnent
même les noms de leurs propriétaires. Un mandat
d'arrêt est lancé contre Jean Gazé
père, Jean-Antoine Gazé, François
Fabre, Jacques Fabre, Jean, Dominique et Gaudérique
Casanove, Jacques Tricu, Jacques Comes dit Manuguet,
Jean-Michel Folquier et Louis Trinquié, soit en tout
onze hommes de Tarerach, alors que le village compte quinze
familles à la même époque.
Certains ont réussi
à prendre la fuite, d'autres sont
arrêtés et interrogés. Tous s'estiment
innocents, et leurs témoignages font parfois sourire.
Louis Trinquié reconnaît qu'il a autrefois
exercé le métier de faux-saunier, mais qu'il a
payé la peine qu'il avait méritée et
depuis n'a plus jamais touché au faux-sel. Même
chose pour Gaudérique Casanove, qui déclare
"avoir quitté le métier depuis 25
ans".
La sentence rendue en 1740
est assez clémente : presque tous les accusés
sont relaxés, trois d'entre eux sont condamnés
à 300 livres d'amende. Seul Jean-Antoine Gazé,
reconnu coupable d'avoir assassiné le gabelou, est
condamné à mort par contumace.
Arrêté en 1744, il parviendra à
s'échapper de sa prison. Il faut dire que les prisons
étaient à cette époque de
véritables passoires. Ainsi, en 1749, Antoine
Duchamp, autre habitant de Tarerach, condamné aux
galères à perpétuité pour
faux-saunage, s'évade lui aussi de sa prison
!
Source : Archives
départementales des P.-O., 2B 1852, 1920 et
1930.
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 41 km de
Perpignan. 89 habitants. Altitude : 360 mètres
(en fait le village est à 530 mètres
!).
- Curiosité : Roc
del Morou.
- Fêtes locales : 17
janvier, dernier dimanche d'avril et 30
novembre.
- Société de
secours mutuel : la Fraternelle.
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- Maire : Pacouil Maurice.
Adjoint : Grieu Joseph. Conseillers : Casenove J-M, Jampy
Salies, Grieu G, Maillach, Fabre, Piquemal J, Grieu
M.
- Secrétaire de
mairie : Mme Pacouil Cécile.
- Receveur municipal :
Gleiges.
- Contributions indirectes
: Maillach.
- Facteur :
Taix.
- Institutrices : Grieu,
Villaros.
- Garde : Maillach
Jean.
- Cantonnier : Macary
Julien.
- Receveur buraliste :
Maillach A.
-
- Agriculteurs
(propriétaires) : Pacouil, Fillols, Cazenove F,
Cazenove J, Grieu J, Salies.
- Assurances : Pacouil
M.
- Cave coopérative
: Prés. Salies V, Pacouil M. Secrét. Grieu
J.
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