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- L'église
d'Ur (abside et absidiole)
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Superficie
et situation géographique
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Ur est une commune de 679
hectares située en Cerdagne, dans le canton de
Saillagouse, entre Puigcerdà et l'enclave de
Llívia. Le village se trouve au confluent de deux
cours d'eau, la rivière d'Angoustrine et le ruisseau
de Brangolí, dont la réunion donne naissance
au Rahur, affluent du Sègre qu'il rejoint à
Puigcerdà. Son territoire est situé pour
l'essentiel sur le plateau cerdan, à une altitude
moyenne de 1200 mètres. Cependant, il
s'élève vers l'ouest jusqu'à la
montagne de Belloc (commune de Dorres), atteignant une
altitude maximale de 1540 mètres. Sa limite
occidentale est constituée par le torrent d'Alba.
À noter, au nord-est de la commune, le mas Fleury
(catalan Florí), hameau mentionné
dès 1011.
Communes limitrophes :
Dorres, Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, Llívia,
Bourg-Madame, Puigcerdà, Enveitg.
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Première
mention historique et origine du nom
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Le village est cité
pour la première fois en 839 (dans un document
vraisemblablement postérieur) sous la forme
parrochia Hur. On trouve en 949 la graphie villa
Huri, puis le h initial disparaît dans la
plupart des documents : Uri (958, 965), Ur
(1011), forme qui ne tarde pas à s'imposer. Comme
pour beaucoup de toponymes cerdans, on a affaire à
une racine préceltique qu'on retrouve dans le basque
ur (hur), qui désigne l'eau. Le terme
est lié soit à la présence de sources,
soit à celle de rivières (le rapprochement
entre les noms Ur et Rahur est d'ailleurs
assez tentant).
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Les
recensements
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Année
:
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2008
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1999
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1990
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1982
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1962
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1901
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1836
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Habitants :
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308
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269
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260
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336
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242
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280
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Maximum : 338 habitants (1954). Minimum : 235 habitants
(1921, 1926).
- Ne sont pas pris
en compte les recensements antérieurs à
1831.
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Bref
aperçu historique
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Ur fait partie des paroisses
mentionnées dans l'acte de consécration de la
cathédrale d'Urgell, document daté de 839 mais
qui est sans doute plus tardif. Aux Xe et XIe
siècles, quelques alleux sont mentionnés,
appartenant à des propriétaires
différents. La seigneurie est inféodée
en 1233 par le comte de Foix à Berenguer de Soler,
juge du comté de Cerdagne, dont la fille et unique
héritière épouse Ramon Guillem
d'Enveig. La famille d'Enveig conservera la seigneurie d'Ur,
Florí et Enveitg jusqu'à la fin du
Moyen-Âge. Par la suite, un héritage transmet
la baronnie d'Ur et Florí à un chevalier
nommé Pere de Codol. Les Codol étaient encore
seigneurs d'Ur à la fin de l'Ancien Régime.
Malgré la Révolution, ils réussiront
à conserver la plupart de leurs biens
fonciers.
Il y avait en 1378 15 feux
ou foyers d'habitation à Ur et Florí, soit une
soixantaine d'habitants environ. Les chiffres
n'évoluent guère par la suite : 13 feux en
1497, 14 en 1515, 17 en 1553. On comptait en tout 22 maisons
en 1694. Au XVIIIe siècle, on assiste par contre
à une forte croissance, avec le chiffre
impressionnant (et peut-être exagéré) de
333 habitants en 1787. Toujours est-il que le village a
droit au titre éphémère de chef-lieu de
canton au début de la période
révolutionnaire.
À cette
époque, l'élevage est déjà la
principale ressource du village, qui ne possède
aucune terre irriguée : toutes les terres
cultivées sont à l'aspre, ce qui
n'empêche pas la population de multiplier les
défrichements, au point de susciter en 1789
l'inquiétude des auteurs du cahier de
doléances : "les habitants du dernier ordre
continuent à défricher tout l'haut de la
montagne de N.-D. de Belloch et, s'ils continuent, tout le
peuble est en danger considérable et plusieurs de nos
terres de la plaine."
En 1859, les choses changent
avec la construction de deux canaux d'irrigation, celui de
Plandaills et celui de la Solana, qui prennent l'eau de la
rivière d'Angoustrine. Au début du XXe
siècle, Emmanuel Brousse (La Cerdagne
française) vante la richesse des terres de la
commune, qui produit de nombreux fruits, en particulier des
poires succulentes : "le sol étant ici d'une
fertilité rare, les habitants d'Ur n'émigrent
pas comme ceux de beaucoup de villages de Cerdagne."
L'auteur continue en évoquant les gras
pâturages, la variété des cultures, les
nombreuses prairies artificielles, dans une localité
qui est selon lui "la plus chaude de la contrée". Ce
qui est certain en tout cas, c'est que la population d'Ur a
toujours été d'une remarquable
stabilité depuis le début du XIXe
siècle, ne descendant jamais sous les 200 habitants,
dépassant rarement les 300.
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L'église
paroissiale
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Elle est
dédiée à saint Martin. C'est une belle
église romane classée Monument historique
depuis 1934, dont la construction devrait dater du XIe
siècle. L'édifice a été
transformé au XVIIe et surtout au XVIIIe
siècle : surélévation de la nef,
reconstruction du portail (daté de 1737), ouverture
de deux chapelles latérales, construction d'une
sacristie et du clocher-tour quadrangulaire (daté de
1780). C'est une église à nef unique,
terminée par une abside et deux absidioles
semi-circulaires formant une croix avec la nef. L'abside et
les absidioles son ornées de lésènes et
d'arcs aveugles.
Le mobilier présente
quelques pièces très intéressantes,
à commencer par les fonts baptismaux, sans doute du
Xe siècle, tout le pourtout de la cuve étant
décoré de figures et d'ornements à la
fois archaïques et énigmatiques. À noter
aussi un Christ en croix, une Vierge assise et une statue de
saint Martin, tous datables du XIVe siècle. Le
retable du maître-autel, oeuvre composite,
présente pluieurs panneaux peints du XVIe
siècle évoquant la vie de saint Martin et
généralement attribués à Antoine
Peytavi. Outre des petits retables baroques, on signalera
aussi les lambris des chapelles du Christ et du Rosaire
(seconde moitié du XVIIIe siècle), ainsi que
les peintures naïves du confessionnal (même
période).
Un mot enfin pour les
ferrures de la porte : certains estiment qu'elles sont
médiévales, d'autres au contraire pensent
qu'elles sont contemporaines de la reconstruction du portail
(XVIIIe siècle), ce qui paraît
probable.
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Autres
monuments et lieux à visiter
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Les
noms les plus portés en 1841 par ordre
d'importance
Autres
listes de noms
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Carboneil, Grau, Rigola,
Fabre, Font, Maranges, Sarret, Bosom, Jourdane, Arro,
Cailla, Cazeilles, Palau, Llanas, Marty, Payra, Puig,
Solatllonch, Bargès, Salbador.
1497 (Ur et
Florí) : Joan Aymar, Jaume Campilla, Joan
Campilla, Anthoni Carol, Joan Casadal, Mossèn Johan
Casanyas (vicari), Arnau Cugull, Pere de Florí, Joan
Managal, Alxich Naurier, Joan Pagès, Guillem Vilas,
Anthoni Vives.
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Autres
liens sur le site
|
- Le
village vu depuis le tunnel du train
jaune
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Liens
internet
|
- Joseph
Carbonell, juriste, propriétaire foncier et
révolutionnaire
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Renseignements
complémentaires
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La
commune en 1937 (annuaire-guide des P-O, je ne suis pas
responsable des éventuelles erreurs)
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- À 102 km de
Perpignan, à 60 km de Prades.
- Altitude : 1206
mètres. 236 habitants.
- Produits :
légumes, blé, céréales,
poires de Cerdagne, mulets.
- Fêtes locales :
Saint Isidore, Saint Martin.
- Curiosité : N.-D.
de Belloch. Monument historique :
l'église.
- Société
mutuelle : Avenir Cerdan.
- Syndicats : des canaux
de Plandails et Soulane, d'Electricité de la
Cerdagne occidentale.
-
- Maire : Carbonneil Jh.
Adjoint : Marty M. Conseillers : Serre, Arnaud,
Rière, Baqué, Jouando, Colomer, Fortuny,
Canal.
- Secrétaire de
mairie : Ribeil.
- Curé :
Trévidich.
- Docteur : Clerc
(Saillagouse).
- Receveur municipal :
Régis.
- Receveur des postes :
Trilles.
- Chef de gare :
Trinquier.
- Institutrice : Mme
Sarda.
- Garde :
Batllo.
- Cantonnier :
Colomer.
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- Autobus : Carbonneil
père et fils.
- Bars : Fortuny,
Sogno.
- Boucher :
Coromines.
- Charpentiers : Serre
Joseph, Colomer.
- Charrons forgerons :
Marty père et fils, Sanvicens.
- Couturière :
Catla (Mlle).
- Épiciers : Ester,
Sarret Jacques, Sarret Françoise,
Arnaud.
- Ferblantiers : Arnaud
père et fils.
- `Garages : Fortuny,
Carbonneil.
- Hôtels-restaurants
: Fortuny, Grau-Bosom.
- Maçon :
Catla.
- Maréchal-ferrant
: Marty fils.
- Menuisiers : Colomer,
Serres Jh.
- Merciers : Sarret
Jacques, Serres Vve.
- Photographe :
Rovira.
- Plombiers-zingueurs :
Arnaud père et fils.
- Serrurier :
Marty.
- Tabacs (débit de)
: Arnaud.
- Tailleur : Carbonneil
Hyacinthe.
- Vins et liqueurs : Ester
François.
-
- Hameau :
Flury.
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