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Les travaux qui aboutiront à la construction de l'abbaye de Saint-Michel de Cuixà, près de Prades, commencent au Xe siècle, l'église actuelle étant construite à partir de l'an 956. Il s'agissait de remplacer un monastère situé autrefois à Eixalada (près de Thuès), ravagé en 878 par une inondation. Décrire ici la succession des travaux entrepris serait beaucoup trop long. Je préfère commenter les quelques photos, plus ou moins réussies, que je vous propose. Si l'on considère l'ensemble des bâtiments, on peut dire que la campagne de construction et de transformations s'étend du Xe au XVIe siècle. L'une des caractéristiques essentielles de Cuixà, c'est d'être une illustration exceptionnelle de l'architecture préromane, dont les arcs outrepassés sont une des caractéristiques ayant fait le plus couler d'encre (fallait-il ou non y voir une influence arabe ?). Quand on visite l'abbaye on arrive d'abord à la crypte circulaire dite "de la Crèche", avec une voûte construite sur un immense pilier central qui est peut-être l'élément le plus spectaculaire de Cuixà, avec le cloître, évidemment. Ce cloître ( voir aussi les cartes postales anciennes illustrant son démembrement) date pour l'essentiel du XIIe siècle, et on a utilisé pour sa construction le superbe marbre rose dit "de Villefranche". Les chapiteaux historiés sont spectaculaires, alternant les représentations de monstres (essentiellement lions ou griffons) et de figures anthropomorphes. Il y avait toute une symbolique de ces représentations, que nous avons bien du mal aujourd'hui à reconstituer sans risque d'erreur. Regardez par exemple les deux photos de chapiteaux que je vous propose : sur l'une, le personnage imberbe met ses mains sous les cuisses sortant de la gueule des lions ; sur l'autre, le personnage barbu appuie ses mains sur ses propres cuisses. Quelle symbolique faut-il y voir ? La sagesse liée à l'âge permet-elle d'échapper aux forces du mal ? On notera aussi la porte de l'église ouvrant sur le cloître, avec le réemploi des éléments de marbre d'une ancienne tribune. Enfin, une balade s'impose : juste au-dessus de l'abbaye, suivez les berges du canal de Bohère, qui vous conduiront tranquillement jusqu'à Codalet et Prades. |
Images à voir :
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